Avant l’arrivée des Qallunaat (peuples non-Inuits), la sculpture inuite était un savoir-faire principalement réservé à la production d'outils, de jouets et d'objets de culte. Suite au contact avec les explorateurs européens, la pratique s’est diversifiée afin d’inclure des articles destinés au commerce. Ce qui était autrefois une technique réservée à des fins utilitaires s’est peu à peu transformé en art, si bien que – dès 1949 – l’industrie de l’art inuit moderne était établie. Le contact colonial ayant été dévastateur pour les communautés inuites, la production artistique s’est révélée être un moyen pour ces peuples d’exprimer leurs expériences vécues sous l’oppression coloniale et de préserver leurs connaissances traditionnelles, celles-ci ayant été largement interdites à partir du début des années 1900.
Les sculptures inuites présentées ici, datées du milieu du XXe et du début du XXIe siècle, font écho à la relation étroite qui unit les Inuits et l’Arctique. Le développement durable et l’utilisation efficace de matériaux constituent deux principes cruciaux à la survie de leurs peuples pendant des millénaires. L’ensemble de ces sculptures ont été créées à base de bois de caribou, d’os d’animaux, ou de pierre extraite dans la région arctique, nommément la pierre à savon (stéatite) et la serpentine. Ainsi, en plus de révéler la diversité et la portée de la production artistique inuite, elles témoignent également du profond respect que les Inuits ont pour leur environnement.