« Ce n’est pas mon travailÌýest une phrase que je ne prononcerai jamaisÌý»
L’USI est un milieu très stressant où les enjeux sont élevés. Qu’est-ce qui vous y attire?
À l’école, j’étais réputée pour carburer à l’adrénaline ou au code bleu (un code du milieu hospitalier en vue d’une intervention immédiate de réanimation). Lorsqu’il y avait une urgence, je demandais toujours à voir ce qui se passait dans la chambre. Dès que j’ai pu, j’ai obtenu des certifications en soins immédiats en réanimation et en soins avancés en réanimation cardiorespiratoire – des interventions médicales urgentes pour des maladies ou des lésions très graves, un arrêt cardiaque, un AVC ou d’autres urgences médicales potentiellement mortelles.
« À l’école, j’étais réputée pour carburer à l’adrénaline ou au code bleuÌý»
Les situations d’urgence, le rythme de l’USI et la nécessité de faire preuve de raisonnement critique et de ses servir de ses connaissances – c’est une combinaison parfaite pour moi. Ìý
La neurologie est un sujet qui n’a pas encore livré tous ses secrets. À la différence du cœur – une pompe dont on comprend le fonctionnement. Le cerveau est le patron de tout le corps et est très complexe. Ça a piqué ma curiosité. Durant un internat, je me souviens de l’attaque qu’un patient ayant subi une lésion cérébrale a eue. Je me rappelle avoir pensé que la neurologie est de la médecine vraiment intéressante et extraordinaire.
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Vous avez reçu le prix Lorine-Besel du leadership en soins infirmiers. Qu’est-ce que cela représente pour vous?
​C’est bizarre, car je ne me voyais pas en gestion quand je suis entrée en sciences infirmières. Lorsque j’ai commencé en gestion, je n’ai pas reçu beaucoup de formation et il n’y avait pas d’autres gestionnaires dans mon entourage pour me conseiller. Alors, je demandais aux collègues «Ìýest-ce que je procède de la bonne façon?Ìý» Lorsqu’on me répondait que tout était très bien, je répondais «Ìýqu’est-ce que je fais bien, qu’est-ce que je fais moins bien?Ìý» Alors, je pense que je suis un guide pour les gens autant qu’ils le sont pour moi. Savoir que les gens trouvent que je suis une gestionnaire assez efficace pour recevoir un prix compte beaucoup à mes yeux. Cela m’a confirmé que je suis sur la bonne voie. Si j’aimais la gestion, mais que la réaction des gens n’était pas positive, je ne continuerais pas. En particulier en matière de soins de santé où notre attitude en tant que gestionnaire se répercute sur la culture d’une unité et finalement sur les patients. Cela m’a encouragée à entreprendre une maîtrise interdisciplinaire en gestion de la santé.
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À vos yeux, quelles sont les qualités qui font de vous une bonne leader ou gestionnaire?
Je ne suis jamais stressée ou dépassée par les événements et je me débrouille très bien en situation tendue. Avoir une présence rassurante à l’unité contribue à calmer les gens en cas d’urgence.
« Être gestionnaire, c’est être à l’écoute active de son monde.Ìý»
Gérer, ça équivaut parfois à diriger le département des plaintes. Personne ne vient jamais vous dire «ÌýJ’adore cet horaire. Vraiment impeccable, cet horaire!Ìý» On vous le dit uniquement parce qu’on est insatisfait de quelque chose. Être gestionnaire, c’est être à l’écoute active de son monde. Je comprends que quand quelqu’un vient me voir avec une préoccupation, la personne veut vraiment que je l’écoute.
Si on est vraiment débordé, je ne me réfugie pas dans mon bureau. «ÌýCe n’est pas mon travailÌý» est une phrase que je ne prononcerai jamais. ÌýJe fais la toilette d’un patient ou je transfère un patient. Je lave les planchers quand il n’y a pas d’entretien ménager. Les membres de mon équipe m’ont souvent dit qu’ils apprécient ce genre de soutien. Ìý
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Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?
Il y a tellement de choses! Si je devais en choisir une seule, ce serait qu’aucune journée n’est ordinaire. Il y a toujours quelque chose à apprendre. Toujours un nouveau défi. Toujours une nouvelle urgence. Il n’y a jamais de moment banal à l’USI du Neuro !
L’esprit d’équipe est très solide ici. Tout le monde s’entraide. On a tous le sentiment de coopérer à l’atteinte d’un seul grand objectif. Voilà ce qui me motive à rester au Neuro depuis neuf ans.