Le cancer du cerveau est une terrible maladie : une fois le diagnostic établi, l’espérance de vie n’est souvent que de quelques mois. Mais il y a de l’espoir, puisque des gens dévoués ayant perdu des proches se mobilisent pour les patients et leur famille.
Depuis sa création, en 2015, le gala a permis de recueillir 3,5 millions de dollars destinés à la recherche sur le cancer du cerveau au Neuro. On doit l’initiative à des personnes en deuil qui ont choisi d’honorer la mémoire des disparus tout en soutenant les patients qui luttent à leur tour contre la maladie.
Le cancer du cerveau a emporté le fils de Marie‑Claude Lacroix, le père de Heidi Small et la mère de Suzanne Wexler. Comptant pour beaucoup dans la naissance d’Une brillante soirée, elles ont conjugué leurs talents pour faire du gala un moyen concret d’appuyer le travail du Dr Kevin Petrecca, neurochirurgien ayant opéré leurs proches. Les travaux de M. Petrecca, qui dirige le Département de neurochirurgie du Centre universitaire de santé ƽÌØÎå²»ÖÐ (CUSM), ont révolutionné le traitement des tumeurs au cerveau.
« Je n’avais jamais fait de bénévolat avant et je n’aurais jamais pensé pouvoir faire quelque chose du genre », dit Heidi Small, dont le père est mort des suites d’un glioblastome plusieurs mois avant le premier gala, qui, par hasard, a eu lieu le jour de son anniversaire. « Nous voulions donner l’exemple en créant quelque chose. Nous avons donc planifié et organisé cet événement, qui évolue depuis. »
Mme Small, journaliste et animatrice de l’émission culinaire en ligne Beyond The Plate, du journal The Gazette, a fait appel à ses relations dans l’industrie alimentaire pour solliciter des dons en nature et faire d’Une brillante soirée un rendez-vous délectable.
Quant au nom, c’est une idée de Suzanne Wexler, anciennement journaliste au quotidien The Gazette et chroniqueuse au Huffington Post, qui a d’abord participé à la création de l’image de marque et de l’aspect visuel du gala, en plus de convaincre des gens comme Gerard Cleal, directeur artistique du Groupe Aldo, de lui prêter main-forte.
« Maintenant, je participe à l’encan silencieux, à la préparation des sacs-cadeaux et à la logistique », explique Mme Wexler, qui a appris comment mener une campagne de financement en préparant le gala.
Elle loue le travail du Dr Petrecca et de ses collègues du service d’oncologie du CUSM, qui ont selon elle prolongé la vie de sa mère.
« Ma mère était en Floride quand les médecins ont diagnostiqué le glioblastome. Ils lui donnaient à peine quelques mois. Grâce aux interventions du Dr Petrecca, à Montréal, elle a vécu quatre autres années. L’emplacement et la taille de la tumeur permettaient ces chirurgies. Malheureusement, tous les patients n’ont pas cette chance. »
Au moment de mettre sur pied Une brillante soirée, Marie‑Claude Lacroix dirigeait en compagnie de son mari, Ivan Boulva, le Fonds commémoratif Francis Boulva, également lié au Neuro et créé à la mémoire de leur fils, mort d’un glioblastome à l’âge de 27 ans, moins d’un mois après le diagnostic. Titulaire d’un diplôme en médecine de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, Francis avait entamé une spécialisation en pédiatrie.
« Je fais du bénévolat depuis l’âge de 18 ans », souligne Mme Lacroix. Encore impliquée dans le monde éducatif où ont évolué mes enfants, j’ai aussi œuvré en paroisse et pour différents organismes de santé. Entre autres, j’ai eu la chance inouïe d’accompagner des équipes médicales au cours de missions humanitaires en Afrique.
Avant la création d’Une brillante soirée, j’étais bénévole au Neuro, mais je voulais faire davantage. J’avais travaillé en vente, en marketing et en développement des affaires toute ma vie, et je voulais donner un sens à la mort prématurée de Francis en pérennisant sa passion pour les sciences.
Mon mari et moi souhaitions depuis longtemps organiser une activité de financement pour Le Neuro. C’est grâce à la vision de Michael Pecho, à l’époque responsable des affaires externes de l’Institut, si nous avons été mis en contact avec Heidi et Suzanne. Il faut également ajouter que la précieuse et généreuse contribution de mesdames Wendy Sculnick et Christine Rushworth à la réalisation et à la gestion d’Une brillante soirée a assuré à notre gala un retentissant succès! »
Or, si c’est la perte d’un être cher qui a réuni les fondatrices, Mme Lacroix croit qu’on peut très bien sentir le besoin de donner et de s’engager dans une action philanthropique sans vivre un deuil.
« En fait, consacrer du temps ou de l’argent à notre cause sans avoir été touché de près ou de loin par la maladie, c’est encore plus admirable! »
Notons toutefois, qu’au comité organisateur d’Une brillante soirée, l’une des membres est elle-même atteinte d’un cancer du cerveau. D’autres ont récemment vu l’un de leurs proches être emporté par la maladie.
Cette année, Une brillante soirée se déroulait sous la présidence d’honneur d’Alexandre Le Bouthillier, cofondateur et chef des affaires corporatives d’Imagia, jeune entrepriseÌýmontréalaise qui conjugue l’expertise en soins de santé et l’intelligence artificielle de pointe au profit du diagnostic, du traitement et de la guérison.
« J’y vois l’occasion de rallier d’autres tenants de la technologie et de présenter l’intelligence artificielle comme un nouvel espoir », explique M. Le Bouthiller. Sur un mur des bureaux épurés d’Imagia situés dans le Mile-End, carrefour montréalais de l’intelligence artificielle, trône un portrait de son père, mort d’un cancer du pancréas.
Grâce aux efforts des membres du comité et de nombreux bénévoles, parions que l’événement rayonnera encore plus.
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