Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ

Dans les coulisses du symposium de Tokyo, train d’union entre science et collaboration

« Si tu as une pomme, que j’ai une pomme, et que l’on échange nos pommes, nous aurons chacun une pomme. Mais si tu as une idée, que j’ai une idée et que l’on échange nos idées, nous aurons chacun deux idées. » George Bernard Shaw (dramaturge irlandais)

Cette vĂ©ritĂ© profonde de George Bernard Shaw rĂ©sume bien l’esprit du Tokyo Symposium and Workshop on Genomic Medicine, Therapeutics and Health (avril 2024), ou symposium de Tokyo, carrefour mondial de collaboration et d’échanges scientifiques. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© organisĂ© en partenariat avec le RIKEN Center for Integrated Medical Sciences, l’Institut de mĂ©decine gĂ©nomique Victor‑Phillip‑Dahdaleh de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, l’Institut Pasteur du Japon, l’UniversitĂ© de Kyoto et la UK Biobank. Fait Ă  souligner, le Pr Mark Lathrop, directeur scientifique de l’Institut de mĂ©decine gĂ©nomique Victor‑Phillip‑Dahdaleh et de l’initiative D2R | de l’ADN Ă  l’ARN de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, a jouĂ© un rĂ´le de premier plan dans l’orchestration de l’évĂ©nement.

Au programme : un symposium échelonné sur trois jours suivi d’un atelier étalé sur trois jours. Le symposium a été le théâtre de séances scientifiques et a facilité le réseautage parmi des groupes d’avant-garde travaillant, avec des chefs de file du secteur privé et des biotechnologies, au traitement de données de recherche en santé. Le symposium a aussi brossé un tableau exhaustif de la UK Biobank, plus importante base de données de recherche du monde en santé, ainsi que d’autres enjeux liés à la médecine génomique et à ses applications. Quant à l’atelier, il était axé sur les aspects pratiques des méthodes de consultation, d’analyse et d’interprétation des gros ensembles de données de la biobanque.

L’événement a rassemblé des chercheurs, des spécialistes du secteur privé, des professeurs et des étudiants de partout. Parmi les personnalités présentes au symposium, mentionnons un membre du gouvernement du Japon, des dirigeants d’organismes de financement et de recherche japonais, le recteur de l’Université de Kyoto, des représentants de l’Université de Tokyo et des ambassades canadienne, britannique et française, ainsi que la délégation du Québec à Tokyo. Des participantes et participants ont aussi convergé d’autres pays, dont le Cambodge, la Chine, la Corée, Taïwan, la Nouvelle-Calédonie, la Thaïlande et les États-Unis. Leur présence a enrichi les discussions et élargi les horizons quant aux répercussions mondiales de la recherche en génomique.

Intervenants au symposium de Tokyo. De gauche à droite : Kaori Muto (RIKEN, Université de Tokyo), Rory Collins (UK Biobank et conseiller scientifique de D2R) et Rami Suzuki (président et directeur représentatif d'ARC Therapies).

Les présentations principales ont mis en lumière des initiatives structurantes comme la UK Biobank, tout en faisant ressortir l’importance du partage des données génomiques en santé à l’échelle du globe. Les personnes qui ont pris la parole au nom du Réseau International des Instituts Pasteur ont souligné le rôle essentiel de la collaboration de tous les pays dans la réponse aux défis que posent les soins de santé partout sur la planète. Le symposium prévoyait également des séances sur les cadres juridique, social et politique régissant la recherche en génomique, reflet d’une approche exhaustive des questions éthiques. Le regard tourné vers l’avenir des soins de santé, IBM a présenté le potentiel transformateur de l’intelligence artificielle (IA) et de l’informatique quantique en santé. Le Pr Lathrop a insisté sur l’importance de ces discussions avec la direction d’IBM Japon, compte tenu de l’intérêt du Québec et du Canada pour ces deux secteurs d’activité.

Guillaume Bourque, professeur au DĂ©partement de gĂ©nĂ©tique humaine de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et rĂ©cemment bĂ©nĂ©ficiaire d’, figurait parmi les personnes prĂ©sentes Ă  l’évĂ©nement. Il a fait valoir l’intĂ©rĂŞt des symposiums en prĂ©sentiel, affirmant qu’il n’y a pas meilleur endroit pour Ă©changer des idĂ©es et entamer des collaborations inĂ©dites : « Nous abordons les mĂŞmes problĂ©matiques, mais d’un point de vue diffĂ©rent. »

Four students standing in front of 3 flags.
Les Ă©tudiants du programme conjoint Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ-Kyoto participant au symposium.

Les Ă©tudiantes et Ă©tudiants sur place ont pu profiter d’une chance unique d’enrichir leur formation et de se familiariser avec de nouvelles technologies et collections de donnĂ©es. Pour Susannah Selber‑Hnatiw, doctorante Ă  l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ dont les travaux de recherche se concentrent sur la dĂ©couverte de biomarqueurs suivant des approches multiomiques, les prĂ©sentations sur les biobanques se sont rĂ©vĂ©lĂ©es d’une valeur inestimable. MĂ©ditant sur sa propre expĂ©rience, Susannah fait remarquer : « Beaucoup de donnĂ©es d’imagerie sont accessibles par l’intermĂ©diaire de la UK Biobank. Maintenant que je sais comment y accĂ©der et l’utiliser, et quels types de conclusions je peux en tirer, je pense que je vais avoir recours Ă  certains des clichĂ©s d’imagerie cĂ©rĂ©brale obtenus par rĂ©sonance magnĂ©tique qui s’y trouvent. Ce sera assurĂ©ment un atout prĂ©cieux pour rĂ©pondre Ă  quelques-unes des questions que j’aborde dans le cadre de mon projet de recherche sur la maladie d’Alzheimer. »

Étudiante au programme de doctorat offert conjointement par l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et l’UniversitĂ© de Tokyo, Nhi Nguyen fait un rapprochement entre les discussions sur les biobanques et ses recherches, lesquelles portent essentiellement sur l’épigĂ©nĂ©tique et le polymorphisme des Ă©lĂ©ments transposables Ă  partir du pangĂ©nome, nouveau gĂ©nome de rĂ©fĂ©rence. La pertinence de ces discussions se situait surtout au chapitre des considĂ©rations Ă©thiques ainsi que des droits et avantages des participants Ă  la biobanque. Nhi mentionne : « Ce sont des aspects concrets et très intĂ©ressants de l’éthique auxquels je peux me rattacher, surtout que je prĂ©vois utiliser l’une de ces bases de donnĂ©es dans le cadre de mes travaux. »

Étudiant lui aussi au programme de doctorat conjoint de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et de l’UniversitĂ© de Tokyo, Liyang Shi, dont les recherches sont axĂ©es sur l’épigĂ©nĂ©tique et la gĂ©nomique rĂ©gulatrice dans le cancer, souligne en outre que les Ă©changes sur la protection des renseignements personnels Ă©taient pertinents : « Le symposium a permis d’aborder Ă  la fois les dĂ©fis et les avancĂ©es de la mise en banque de donnĂ©es, de l’accessibilitĂ© et de la diversitĂ© de ces donnĂ©es ainsi que de la protection de la confidentialitĂ© en vertu des lois du pays hĂ´te, mais aussi du point de vue du Royaume‑Uni et du QuĂ©bec, ce qui a enrichi les discussions. »

Également inscrite au programme conjoint, Yuxin Zhou poursuit des recherches sur la transmission des télomères du parent à l’enfant. Pour elle, le symposium a été l’occasion d’examiner des ensembles de données et des méthodes modernes de séquençage du génome qu’elle pourrait mettre à profit dans le cadre de ses travaux : « Je sais maintenant quelles sont les données disponibles et comment ma méthode pourrait s’y appliquer. »

En participant Ă  cet Ă©vĂ©nement, l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ a braquĂ© les projecteurs sur la recherche, ainsi que sur les scientifiques et les boursiers et boursières qu’elle accueille, en plus de renforcer ses collaborations et ses partenariats internationaux. Le Pr Bourque fait remarquer le caractère indispensable du travail collaboratif : « Il est impossible d’aspirer Ă  l’interdisciplinaritĂ© comme le fait l’initiative D2R en travaillant en vase clos, d’oĂą l’importance des partenariats, y compris avec le secteur privĂ©. Et c’est formidable de pouvoir choisir les meilleurs partenaires de partout dans le monde pour faire Ă©quipe! » Ă€ ce chapitre, le Pr Lathrop souligne que le symposium a Ă©tĂ© un franc succès : « Nous sommes Ă  nĂ©gocier de nouvelles ententes de collaboration et de partenariat, et pas seulement avec le milieu universitaire, mais aussi avec des entreprises japonaises. »

Dans la mesure où le domaine de l’ARN et de la génomique ne cesse d’évoluer, les événements comme le symposium de Tokyo constitueront un terreau fertile pour l’initiative D2R et les initiatives du genre. En réunissant des chercheuses et chercheurs de disciplines et d’horizon divers, le symposium a jeté les fondements de percées futures qui auront une incidence sur les soins de santé et au-delà.

Conference attendees listening to a presentation.
Participants Ă  l'atelier.

Pour en apprendre davantage sur le symposium de Tokyo, veuillez consulter la page .

Pour obtenir un complĂ©ment d’information sur le programme de doctorat offert conjointement par l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et l’UniversitĂ© de Tokyo, veuillez consulter la page .

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