Dans le cadre d’une enquĂŞte menĂ©e enĚý2010, les professionnels et professionnelles de la santĂ© du QuĂ©bec ont dĂ©signĂ© la gestion de la douleur chronique comme Ă©tant le principal Ă©cueil guettant le système de santĂ© public. C’était bien vuĚý: on estime qu’il y aurait 60Ěýmillions de personnes aux prises avec la douleur chronique dans le monde. Et pourtant, la plupart des programmes en soins de santĂ© n’accordent toujours que peu de place Ă la formation sur la prise en charge de la douleur.
Depuis sa crĂ©ation enĚý2012, le programme en ligne de certificat d’études supĂ©rieures en gestion de la douleur chronique de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ cherche Ă renverser cette tendance. Le programme, qui vient de fĂŞter son dixième anniversaire et compte dĂ©jĂ plus de 100ĚýdiplĂ´mĂ©s et diplĂ´mĂ©es, offre aux professionnels et professionnelles de la santĂ© d’expĂ©rience provenant du monde entier un programme interdisciplinaire de premier plan, fondĂ© sur des donnĂ©es probantes, qui vise Ă rĂ©pondre au problème croissant et encore largement ignorĂ© de la gestion de la douleur chronique. OrganisĂ© par l’École de physiothĂ©rapie et d’ergothĂ©rapie (ÉPE) de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, le programme a Ă©tĂ© lancĂ© avec le soutien et la collaboration du Centre Alan-Edwards de recherche sur la douleur de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.
Une approche interdisciplinaire fidèle à la réalité
Tout comme les approches thérapeutiques à la douleur chronique, les personnes qui l’étudient et la traitent sont diverses et multidimensionnelles. Les pédagogues (dont des chercheurs, des cliniciens et des universitaires) comme les apprenants et apprenantes du programme en gestion de la douleur chronique sont issus d’une variété de spécialités de soins de santé telles que la médecine, les soins infirmiers, l’ergothérapie, la pharmacologie, la physiothérapie, la psychologie et d’autres disciplines connexes.
Le programme se distingue par son cours à option, qui offre des jumelages avec des membres du corps professoral ou des spécialistes du milieu communautaire pour approfondir un domaine d’intérêt en effectuant un stage clinique ou une revue de la littérature portant sur un sujet précis dans le cadre d’un cours de lecture dirigée. Ce cours à option enrichit l’apprentissage des apprenants et apprenantes au-delà de ce qu’ils vivent dans l’environnement du groupe du certificat, de la faculté et du comité directeur.
Le comitĂ© directeur a Ă©tĂ© mis sur pied afin de faciliter la crĂ©ation du programme, mais demeure en activitĂ© aujourd’hui. Il est composĂ© d’experts en gestion de la douleur chronique et de leaders de la communautĂ© mcgilloise. Mark Ware, M.D., est un membre inaugural du comitĂ© directeur et un membre affiliĂ© du DĂ©partement de mĂ©decine de famille de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ. «ĚýLa crĂ©ation et la mise en Ĺ“uvre du certificat d’études supĂ©rieures en ligne sur la douleur chronique, ces dix dernières annĂ©es, a Ă©tĂ© une expĂ©rience remarquable. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un groupe de patients, de professeurs et d’étudiants bilingues d’horizons divers qui ont fait en sorte que le programme demeure pertinent, bien pensĂ© et engageant.Ěý»
Selon Laurie Snider, erg., Ph.ĚýD., directrice et vice-doyenne de l’ÉPE, le programme rĂ©pond toujours Ă ses objectifs de dĂ©part. «ĚýDès le dĂ©but, nous cherchions Ă offrir un programme interdisciplinaire, et cette vision continue d’inspirer le dĂ©veloppement du programme, dit-elle. Dix ans plus tard, nous constatons que nos apprenants, apprenantes, diplĂ´mĂ©s et diplĂ´mĂ©es tirent parti de notre vision.Ěý»
Des progrès technologiques pour faire évoluer les échanges
Monica Slanik, qui a Ă©tudiĂ© l’ergothĂ©rapie Ă Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et qui dĂ©tient un certificat d’études supĂ©rieures en conception pĂ©dagogique, prĂ©side le comitĂ© directeur. «ĚýIl s’agit d’un programme autogĂ©rĂ© comportant des forums de discussion, des travaux en groupe, des plateformes interactives et des tuteurs en ligne qui interagissent quotidiennement avec les apprenants et apprenantesĚý», prĂ©cise-t-elle. De plus, le programme est entièrement bilingue, tous les cours et tout le matĂ©riel Ă©tant offerts en anglais et en français. «ĚýLes professionnels et professionnelles de la santĂ© qui s’inscrivent Ă notre programme ont de solides expĂ©riences cliniques dans leurs domaines respectifs, et les interactions constituent des occasions prĂ©cieuses pour comparer les expĂ©riences et rĂ©soudre des problèmes cliniques rĂ©els.Ěý»
Le contenu est conçu autour de cinq grands thèmesĚý: la nature multidimensionnelle de la douleur chronique, l’évaluation, l’intervention, les syndromes et l’interdisciplinaritĂ©. On met rĂ©gulièrement Ă jour le contenu, de manière Ă reflĂ©ter les progrès rĂ©alisĂ©s dans la gestion de la douleur chronique, et la conception pĂ©dagogique du programme est elle aussi en constante Ă©volution. «ĚýNos discussions en ligne sont de plus en plus riches, Ă©tant donnĂ© que la technologie est de plus en plus conviviale et que les apprenants et apprenantes la maĂ®trisent de mieux en mieuxĚý», explique MmeĚýSlanik. Elle ajoute que la technologie contribue Ă©galement Ă un rĂ©seautage de plus en plus efficace Ă la suite du programme.
Un effet d’entraînement
La valeur du programme se traduit par les progrès de ses diplômés et diplômées.
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Mary Janevic, MPH, Ph.ĚýD., est professeure agrĂ©gĂ©e de recherche Ă la School of Public Health de la University of Michigan. «ĚýGrâce Ă ce programme, j’ai acquis une connaissance approfondie de la science de la douleur en plus de prendre en compte la perspective biopsychosociale et de saisir l’importance des soins multidisciplinairesĚý», dit-elle, ajoutant qu’elle a particulièrement aimĂ© apprendre le rĂ´le essentiel des alliances thĂ©rapeutiques, de la communication et de la confiance lorsqu’on forme les patients en autogestion de la douleur. La PreĚýJanevic a rĂ©alisĂ© une Ă©tude pilote sur un programme de soutien Ă l’autogestion de la douleur chronique destinĂ© Ă une communautĂ© majoritairement afro-amĂ©ricaine de DĂ©troit; sa rĂ©ussite s’est soldĂ©e par une subvention de 2,5Ěýmillions de dollars des National Institutes of Health des États-Unis afin d’élargir l’étude Ă 400Ěýparticipants.
John Colaneri est un physiothĂ©rapeute exerçant Ă San Diego, en Californie. «ĚýLe programme de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ m’a permis d’adopter une nouvelle approche et de voir le patient dans son contexte biopsychosocial, explique-t-il. Ce sont les riches interactions et les discussions interdisciplinaires, pendant et après nos travaux, qui ont permis ce changement.Ěý»
Adriana Ferreira, mĂ©decin brĂ©silienne vivant Ă MontrĂ©al, croit que toute personne travaillant dans le domaine de la gestion de la douleur chronique pourrait tirer avantage du programme. «ĚýJe suis convaincue que les acquis Ă l’issue du programme sont nĂ©cessaires pour un travail collaboratif efficace qui attĂ©nuera les rĂ©percussions de la douleur chronique sur le système de santĂ© public.Ěý»