Depuis son lancement en 2004, le programme de formation des infirmières praticiennes spécialisées et infirmiers praticiens spécialisés (IPS) de l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII) a formé plus de 130 IPS, dans quatre domaines de spécialité : la néonatalogie – première concentration offerte à ƽÌØÎå²»ÖР–, la santé mentale, les soins de première ligne et les soins pédiatriques. L’ajout d’une cinquième concentration en 2021 (soins aux adultes) a fait de l’ÉSII de ƽÌØÎå²»ÖÐ la seule école ou faculté de sciences infirmières québécoise à offrir une formation dans ces cinq domaines de spécialité. Les IPS de l’ÉSII ont poursuivi une surspécialisation dans différentes régions du Québec et ailleurs au Canada, jouant un rôle essentiel au sein du système de santé.
Selon la directrice du programme, Irene Sarasua, le rôle des IPS est encore mal compris au Québec. Comme elle l’explique, « Les IPS ont reçu un diplôme d’études supérieures en pratique avancée et possèdent des connaissances et une expertise spécialisées en soins infirmiers. En plus de prodiguer des soins cliniques directs, les IPS font de la promotion de la santé et de la prévention en tenant compte des effets de la maladie sur les individus et leur famille et en aidant leurs patients à reconnaître les forces et les ressources qui permettront d’atteindre les meilleurs résultats possibles pour la santé. » En outre, grâce à leur formation en pratique avancée, les IPS participent aux initiatives de direction dans les systèmes de santé, à l’amélioration de la qualité, aux projets de recherche et à la formation infirmière. En plus des 17 activités professionnelles réservées aux infirmières et infirmiers, les IPS ont l’autorisation d’exercer huit activités autrefois réservées aux médecins, comme poser des diagnostics, prescrire des médicaments ou des tests et définir la stratégie thérapeutique.
Les IPS en soins de première ligne (IPSPL) contribuent grandement à l’amélioration de l’accès à des services exhaustifs. On leur attribue également la baisse des visites aux services d’urgence et des hospitalisations et réhospitalisations, la réduction des prescriptions excessives, l’amélioration de la satisfaction des patients à l’égard des soins et la diminution des coûts des soins de santé.
Au Québec, la formation des IPS est particulièrement rigoureuse, puisqu’elle exige une maîtrise en sciences infirmières ainsi qu’un diplôme d’études supérieures en sciences médicales exigeant 950 heures de stage clinique. L’obtention du titre IPSPL exige l’exposition à une grande variété de disciplines et de populations, telles que la pédiatrie, la gériatrie et l’obstétrique. Cependant, le contexte actuel ne rend pas la tâche facile quand vient le temps de trouver des stages de qualité pour les étudiantes et étudiants de cette concentration, et l’ÉSII a du mal à former davantage d’IPSPL.
C’est pour résoudre ce problème que l’ÉSII s’est associée au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, remportant une bourse très convoitée dans le cadre du programme de formation FORCES (EXTRA en anglais), offert par Excellence en santé Canada. Lancé en 2004, ce programme d’équipe reconnu, axé sur le développement du leadership et l’amélioration de la qualité et de la sécurité des patients, est le seul en son genre au Canada. Outre la Pre Sarasua, l’équipe comprend les membres suivants issus du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal (ODIM) : Beverley-Tracey John, directrice des soins infirmiers; Jérôme Ouellet, adjoint à la directrice des soins infirmiers; le Dr Bruce Campbell, ancien chef de l’enseignement médical; et Mylène Lévesque, ancienne chef de l’enseignement universitaire et des stages médicaux. En collaboration avec deux membres clés du projet, Serena Slater, IPSPL au GMF-U St. Mary et Marie-Andrée Gaudreau, chef de service des IPS au CIUSSS-ODIM, l’équipe a mis en place un projet novateur visant à créer un modèle d’excellence québécois pour la formation clinique des IPSPL.
« Le programme FORCES nous a donné les bases et les outils pour entreprendre en toute confiance ce grand projet d’amélioration de la qualité », a expliqué la Pre Sarasua. Elle était d’ailleurs ravie d’annoncer que la première phase du projet, qui consiste à développer et à valider le modèle, est presque terminée. La deuxième phase, celle de la mise en œuvre du projet, devrait se dérouler durant l’année universitaire 2022-2023.
« La capacité des IPS d’aider à répondre aux besoins en soins de première ligne de la population québécoise repose sur une formation solide, conclut la Pre Sarasua. C’est dans cette optique que nous avons créé notre nouveau modèle. »