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Un entretien avec Alison Yun-Fei Jiang

La compositrice sino-canadienne Alison Yun-Fei s’est rapidement taillé une place dans le milieu de la composition, et déjà ses œuvres ont pu être entendues à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. En 2016, elle remporta l’appel d’œuvres de, et elle est la compositrice en résidence du pour la saison actuelle. Parmi ses plus récentes réalisations, on compte celle d’être sélectionnée comme finaliste pour le concours Graham Sommer pour jeunes compositeurs.

La formation d’Alison est unique. Quoiqu’elle soit actuellement candidate au doctorat en composition musicale à l’Université de Chicago et qu’elle détienne des diplômes du Manhattan School of Music et du New York University, Alison débuta ses études de premier cycle en physique à l’Université de Toronto avec l’intention de mener une double concentration en musique. En accord avec ses champs d’intérêt, elle décida éventuellement d’étudier la musique à temps plein au Manhattan School of Music. « La raison est bien simple », décrit Alison. « J’aimais tellement faire de la musique, et j’étais fascinée par le fait qu’on puisse partager certaines expressions personnelles à travers elle, de manière très significative. »

Cette appréciation de la musique débuta à l’âge de quatre ans, quand Alison prit ses premières leçons de piano et de théorie musicale au Royal Conservatory of Music. Au fil du temps, son intérêt pour les mécanismes intérieurs de la musique l’a menée à composer sa propre musique et, à 18 ans, à suivre une formation officielle en composition.

Photo of Niagara Falls taken by Alison Yun-Fei Jiang)
Image par Alison Yun-Fei Jiang.

Motivées par les éléments musicaux et non musicaux de son entourage, les compositions d’Alison s’inspirent de paysages, ainsi que de la littérature, de la poésie, la peinture, le cinéma et les dessins animés, entre autres formes d’arts. Grande amatrice du groupe japonais de heavy métal X Japan, Alison n’hésite pas à sortir des sentiers battus par la musique dite savante, et trouve ses inspirations dans toutes sortes de genres musicaux. 

Un autre élément clef de son style de composition réside dans son héritage chinois. Les premières œuvres qu’elle ait écoutées furent les opéras traditionnels du sud de la Chine que sa grand-mère faisait jouer à la télévision et à la radio. Alison décrit ces pièces comme étant hautement lyriques, et caractérisées par une alternance entre de fines couches orchestrales, et des moments surprenants de silence. « Mon immersion dans ce genre musical a grandement influencé la manière dont je conceptualise la musique », décrit Alison. « Consciemment ou inconsciemment, lorsque j’improvise ou j’écris de la musique, je priorise des matériaux sonores horizontaux, linéaires et mélodiques. Ma musique contient toujours un élément mélodique, souvent constitué de mouvements pentatoniques, mais je valorise vraiment les moments de silence dans la création musicale. J’aime retenir les matériaux et l’énergie. Souvent, en faire moins ou même ne rien faire peut donner des résultats plus expressifs, plus efficaces, et plus dramatiques.

Suite au concours Graham Sommer pour jeunes compositeurs, Alison amorcera l’écriture d’une nouvelle œuvre orchestrale qui sera créée lors de la saison 2018-19 du Chicago Center for Contemporary Composition à l’Université de Chicago. Suivez ses activités sur son .​

Headshot of Alison Jiang, outside.

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