SarahĚýHumphrey a toujours Ă©tĂ© animĂ©e d’un esprit communautaire. D’ailleurs, elle a dĂ©jĂ travaillĂ© pour un organisme actif dans le domaine des logements communautaires. Mais un diagnostic de maladie de Parkinson Ă Ěý48Ěýans a amenĂ©MmeĚýHumphrey Ă rĂ©orienter ses prioritĂ©s et Ă choisir de venir en aide Ă des personnes dans la mĂŞme situation qu’elle. Sur la foi des plus rĂ©centes recherches, MmeĚýHumphrey a dĂ©cidĂ© d’adopter une approche crĂ©ative pour apprendre Ă vivre avec les symptĂ´mes associĂ©s Ă la maladie de ParkinsonĚý: elle s’est tournĂ©e vers la thĂ©rapie par la danse et par la musique. Elle a donc rassemblĂ© des professionnels et fait appel aux Ă©tudiantes de l’École des sciences de la communication humaine (ESCH) de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.
Avec JoanabbeyĚýSack, une amie et une thĂ©rapeute par la danse, MmeĚýHumphrey a crĂ©Ă© Parkinson en mouvement, une troupe de danse rĂ©unissant des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. EnĚý2009, LisaĚýLapointe, une directrice de chorale, s’est jointe Ă l’aventure en ajoutant des cours de chant aux sĂ©ances de danse. Aujourd’hui, Parkinson en mouvement est prĂ©sent dans trois quartiers de MontrĂ©al. Ces quatre dernières annĂ©es, des Ă©tudiantes de l’ESCH ont Ă©tĂ© bĂ©nĂ©voles auprès du groupe de chant qui tient ses pratiques Ă l’édifice Belgo, Ă quelques pas du campus.
Les sĂ©ances hebdomadaires sont composĂ©es d’une heure de danse et d’une heure de chant. Les participants peuvent choisir de prendre part aux deux volets ou Ă un seul. En règle gĂ©nĂ©rale, la partie «ĚýchantĚý» bilingue prend la forme d’un exercice progressif composĂ© de vocalises, des chants en groupe et de chants accompagnĂ©s de mouvements.
Parmi les participants, le rire est presque aussi présent que la mélodie. En effet, ils se taquinent et n’hésitent pas à inclure les étudiantes de l’ESCH dans leurs plaisanteries. Si bon nombre des participants indiquent que l’interaction sociale est l’une des raisons de leur présence aux séances, ils ne minimisent pas les bénéfices physiques qu’ils tirent des activités.
«ĚýLe chant contribue Ă activer les muscles du visage, mentionne Carl, un membre du groupe, en rĂ©fĂ©rence Ă l’expression figĂ©e, comme un masque, qu’affichent plusieurs personnes souffrant de la maladie de Parkinson. On note aussi une amĂ©lioration de la posture, de la mĂ©moire et de la coordination corporelle.Ěý»
Les vocalises et les chansons obligent les participants Ă moduler le son de leur voix ainsi qu’à contrĂ´ler leur respiration pour rĂ©ussir Ă chanter un vers jusqu’au bout. «ĚýJ’en perds la voix, mais si ça peut m’aider Ă continuer de parler pendant encoreĚý20ĚýĂ Ěý25Ěýans, ça me va, indique Jean en riant. Au-delĂ de l’effort physique, le chant a des effets sur le moral.Ěý»
Étudiantes de deuxième annĂ©e en orthophonie, CassieĚýGroot, SusanĚýJanzen et LeahĚýMacQuarrie sont bĂ©nĂ©voles auprès du groupe depuis un an. Les trois s’entendent pour dire qu’elles se souviendront longtemps de cette expĂ©rience – bien après l’obtention de leur diplĂ´me.A«ĚýJe crois que je pourrai m’inspirer de cette expĂ©rience pour imaginer des applications crĂ©atives en orthophonie, mentionne SusanĚýJanzen, qui a pu puiser dans sa formation musicale pour diriger Ă plusieurs reprises le groupe de chant. L’orthophonie peut prendre plusieurs visages; elle n’est pas aussi structurĂ©e et rigide qu’on le pense.Ěý»
Les connaissances musicales de MmeĚýJanzen lui ont bien sĂ»r Ă©tĂ© utiles, mais les Ă©tudiantes maintiennent qu’aucune aptitude en chant n’est requise des participants ou des bĂ©nĂ©voles. Elles encouragent leurs pairs Ă venir «Ěýapprendre par le plaisirĚý».
MmeĚýHumphrey et MmeĚýLapointe espèrent que les Ă©tudiantes de l’ESCH continueront Ă mettre leur dynamisme, leur enthousiasme et leur savoir-faire au profit de Parkinson en mouvement pendant plusieurs annĂ©es. En ce qui a trait Ă la participation des Ă©tudiantes de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ au programme, MmeĚýLapointe espère que «Ěýla tradition va se poursuivreĚý».
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