Directrice du programme de mentorat par des pairs en sciences infirmières depuis 2015, elle conseille aussi d’autres écoles de sciences infirmières au pays et ailleurs dans l’élaboration de leurs programmes de mentorat pour étudiants. En 2016, elle a reçu le prix d’excellence en conseillance pédagogique du doyen des étudiants et le prix d’excellence en enseignement de la Faculté de médecine de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ.
Pourquoi avez-vous choisi de devenir infirmière?
J’ai d’abord étudié en science de l’exercice / kinésiologie. Tout me plaisait, jusqu’à ce que je commence à réfléchir à mon avenir et à mon orientation. J’ai vite compris que j’avais une nette prédilection pour les sciences infirmières, notamment à cause d’expériences familiales et personnelles avec des maladies chroniques et, en conséquence, du potentiel des soins infirmiers. J’ai donc présenté une demande pour étudier dans cette discipline et y faire carrière.
Quel est votre domaine de compétence ou votre spécialisation, et pourquoi?
Mon expérience et mon expertise sont en soins infirmiers en santé communautaire. Au terme de mon baccalauréat, j’ai travaillé au service des urgences et dans des unités de soins médicaux et chirurgicaux de l’Hôpital général de Montréal. J’ai ensuite mis mon expérience au service de la santé communautaire au sein de CLSC et CSSS pendant près de deux décennies, d’abord au CLSC Métro à l’unité satellite de Westmount. Instaurée par l’École des sciences infirmières de ƽÌØÎå²»ÖÐ, elle comptait seulement des infirmières diplômées. Mes collègues et le potentiel de la profession que j’avais choisie m’ont inspirée. Mon travail consistait à suivre des familles, en particulier des adultes plus âgés et des familles ayant des enfants d’âge scolaire, une pratique très analogue au rôle actuel d’une infirmière praticienne en soins de première ligne; nous étions en lien avec des médecins du CLSC Métro et nous nous adressions à eux au besoin. Comme tout cela se passait au début des années 1990, c’est stimulant de constater que le potentiel de la profession infirmière a ressurgi grâce au programme pour infirmières et infirmiers praticiens. J’intervenais auprès de familles avant et après un accouchement, d’enfants d’âge scolaire et comme infirmière scolaire dans des écoles primaires et secondaires ainsi que des collèges. Mon parcours en gestion des soins infirmiers m’a comblée : leader de l’équipe infirmière enfance-famille-jeunesse (EFJ), membre de l’équipe multidisciplinaire EFJ, consultante pour un programme du CSSS, infirmière-conseil et directrice par intérim des soins infirmiers au CSSS de la Montagne.
Qu’est-ce qui vous a motivée à faire partie du corps professoral de l’ÉSII?
Étant donné mon expérience en santé communautaire, la Pre Susan French m’a recrutée pour donner un cours sur la santé des femmes en 2001. Elle a engagé les premières négociations avec la direction et a obtenu que je puisse enseigner deux jours par semaine à l’ÉSII et continuer mon travail clinique les trois autres jours, tout en conservant mon poste à temps plein au CLSC. Après avoir donné un cours, je savais que je ne pouvais plus m’en passer. L’expérience conjuguée des milieux clinique et universitaire m’a permis de demeurer à jour vis-à -vis de la profession et d’avoir une influence sur la génération suivante d’infirmières et d’infirmiers. L’ancienne directrice de l’ÉSII à ƽÌØÎå²»ÖÐ m’a offert un poste de professeur à temps plein, alors que je consultais pour un autre poste et que j’étais en quête de mentorat. On m’a plutôt nommée à un poste de chargée d’enseignement à temps plein en 2011.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?
Je trouve fascinant de côtoyer de jeunes étudiants et de voir leur curiosité s’épanouir au fil de leurs études. De la cérémonie du professionnalisme à la collation des grades, dans le programme de mentorat par des pairs en sciences infirmières et le programme des boursiers Nightingale, j’ai le privilège d’observer chacune et chacun se réaliser durant trois ans. Leur participation après l’obtention de leur diplôme au programme de mentorat en tant que mentors et leur retour en tant que boursiers Nightingale me permettent de rester à l’affût de l’évolution de nos diplômés et de leur volonté de donner en retour à leurs camarades. Cela m’inspire et me rend optimiste quant à la vigueur future de notre profession, et cela rendra nos transitions en sciences infirmières plus saines pour nos étudiantes et étudiants et les nouveaux cliniciens et cliniciennes de notre profession.
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Quelles trois facettes aimeriez-vous faire connaître de la profession infirmière de façon générale?
- L’exercice de la profession infirmière est inspirant. On peut travailler avec une personne et sa famille à chaque étape de leur développement – de la conception jusqu’au deuil après le décès. Les infirmières et infirmiers ont le privilège de partager les défis les plus traumatisants d’une personne jusqu’à sa guérison, qui réchauffe le cœur. En tenant compte de ses forces et aptitudes, de concert avec d’autres infirmières et professionnels de la santé, nous concevons un cadre de guérison afin de maximiser son bien-être.
- Cette carrière est motivante et les réalisations y sont illimitées. Les possibilités sont diverses – soins infirmiers de chevet, éducation, administration, personnel infirmier itinérant, informatique, consultation, travail interprofessionnel – afin d’améliorer la santé de nos patients. Tant de différents environnements sont accessibles.
- La profession infirmière est en expansion constante et exige de son effectif de ne jamais cesser de se cultiver. Chaque nouveau défi devient une expérience d’apprentissage.
- Les possibilités de leadership en sciences infirmières sont sans fin. Le personnel infirmier peut être influent au chevet, développer de futurs leaders en tant qu’éducateurs, servir de mentor pour de nouveaux chercheurs, fournir conseils et encouragement en tant qu’infirmière en santé communautaire et/ou infirmière praticienne et élaborer des politiques qui ont des effets sur le bien-être de tous en santé publique.
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