Vous avez une bonne mémoire spatiale? Vous avez probablement un bon odorat également
Les personnes qui ont une bonne mĂ©moire spatiale ont Ă©galement plus de facilitĂ© Ă reconnaĂ®tre les odeurs. C’est ce que rĂ©vèle une Ă©tude publiĂ©e cette semaine dans et qui s’appuie sur une voulant que l’évolution du sens de l’odorat soit liĂ©e Ă la navigation spatiale, puisque la plupart des animaux se fient essentiellement aux odeurs pour trouver de la nourriture et Ă©viter les prĂ©dateurs. L’équipe de recherche de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, dirigĂ©e par du DĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ© et de l’Institut universitaire en santĂ© mentale Douglas, a Ă©mis l’hypothèse que si c’était effectivement le cas, on pourrait Ă©tablir un lien Ă©troit entre la navigation spatiale et l’odorat. Les chercheurs ont pu dĂ©montrer pour la première fois que ces activitĂ©s, pourtant très diffĂ©rentes Ă première vue, sollicitaient pratiquement les mĂŞmes rĂ©gions du cerveau, soit l’hippocampe et le cortex orbitofrontal mĂ©dian. Ils ont Ă©galement dĂ©couvert que le cortex orbitofrontal mĂ©dian, qui est stimulĂ© par l’odorat, jouait aussi un rĂ´le essentiel dans la mĂ©moire spatiale.
Pour vérifier la corrélation entre la mémoire spatiale et l’odorat, on a demandé à 57jeunes hommes et jeunes femmes de faire quelques exercices faisant appel à la mémoire spatiale. Par exemple, on leur a accordé 20minutes pour explorer une ville virtuelle en empruntant chaque rue et en passant devant certains lieux reconnaissables (des écoles, une piscine et des commerces), puis on leur a demandé de tracer des chemins directs entre certains lieux. Par la suite, on leur a demandé de reconnaître 40odeurs différentes comme le basilic, la fraise et la cannelle.
Les chercheurs ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique structurelle pour observer diverses régions du cerveau dont le lien avec l’odorat et la mémoire spatiale est connu, et ils ont constaté que chez les participants qui arrivaient à naviguer dans l’espace et à reconnaître les odeurs facilement, l’hippocampe droit (qui intervient dans la mémoire à long terme) était généralement plus gros, et le cortex orbitofrontal médian gauche plus épais.
Les chercheurs connaissaient le rôle essentiel du cortex orbitofrontal médian pour l’odorat, mais aucun lien n’avait encore été établi avec la navigation spatiale. Ils ont validé leurs résultats en procédant à une autre expérience avec neufpersonnes ayant subi des lésions dans cette région du cerveau. Ils ont découvert que les patients dont le cortex orbitofrontal médian était endommagé présentaient des déficits au niveau de l’odorat et de la mémoire spatiale, alors que ce n’était pas le cas pour les patients ayant des lésions dans d’autres parties du cerveau.
«Nous n’étions pas certains de dĂ©couvrir que les personnes qui ont de la facilitĂ© Ă reconnaĂ®tre les odeurs avaient aussi des aptitudes pour la navigation spatiale», explique LouisaDahmani, qui a effectuĂ© cette recherche pendant son doctorat Ă Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et qui poursuit actuellement des Ă©tudes postdoctorales Ă Harvard. «Les rĂ©sultats ont donc Ă©tĂ© une vĂ©ritable surprise.»
Véronique Bohbot, auteure en chef, ajoute que «le fait que les deux fonctions semblent solliciter les mêmes régions du cerveau soutient l’idée que certains systèmes cérébraux ont évolué en même temps. Il s’agit toutefois d’une théorie et non d’une hypothèse que nous cherchions à confirmer par notre étude. Nous pouvons simplement affirmer que nous en savons un peu plus sur les systèmes cérébraux qui entrent en jeu dans la navigation spatiale et l’odorat.»
À lire: «An intrinsic association between olfactory identification and spatial memory in humans» dans Nature Communications, par Louisa Dahmani et coll. :
La recherche a été financée par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada et par les Instituts de recherche en santé du Canada.
Personnes-ressources:
VĂ©ronique Bohbot, DĂ©partement de psychiatrie, UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, Centre de recherche de l’HĂ´pital Douglas
Veronique.bohbot [at] mcgill.ca (entrevues en français et en anglais)
Louisa Dahmani, louisa.dahmani [at] mail.mcgill.ca (entrevues en français et en anglais)
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Katherine Gombay, Relations avec les mĂ©dias, UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ
Katherine.gombay [at] mcgill.ca, 514 398-2189
http://www.mcgill.ca/newsroom/fr
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