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Une femme sur quatre subit de la violence conjugale avant l’âge de 50 ans

Les gouvernements ont encore beaucoup à faire pour mettre fin à la violence faite aux femmes
Violence against women by male intimate partners. Credit: Lynnmarie Sardinha et al. /  La violence faite aux femmes par un conjoint masculin. Image : Lynnmarie Sardinha et coll.
Map of prevalence estimates of past year intimate partner violence among women aged 15 to 49 years, in 2018. Credit: Lynnmarie Sardinha et al. / Fréquence de la violence conjugale physique ou sexuelle (ou les deux) faite aux femmes âgées de 15 à 49 ans en 2018. Image : Lynnmarie Sardinha et coll.
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 29 March 2022

Selon une analyse mondiale dirigée par des chercheurs de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et de l’Organisation mondiale de la Santé, plus d’une femme sur quatre (27 %) a subi de la violence conjugale avant l’âge de 50 ans. Cette analyse, la plus importante en son genre, réunit 366 études portant sur plus de deux millions de femmes dans 161 pays.

« La violence conjugale faite aux femmes, soit la violence physique et sexuelle commise par un mari, un copain ou un autre conjoint, est très fréquente dans le monde », souligne Mathieu Maheu-Giroux, professeur à l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en modélisation de la santé des populations.

Selon les résultats publiés dans la revue , une femme sur sept (13 %) a vécu de la violence conjugale en 2018, soit durant la dernière année de la période étudiée (2000 à 2018). L’analyse révèle également que les jeunes femmes subissent beaucoup de violence; en effet, 24 % des femmes âgées de 15 à 19 ans auraient vécu de la violence conjugale.

Ces chiffres sont alarmants, mais l’ampleur de la violence est probablement encore plus grande, font observer les chercheurs, puisque les études reposent sur des cas autodéclarés. Or, les femmes peuvent hésiter à signaler les cas de violence de peur d’être stigmatisées, expliquent-ils.

Un phénomène moins fréquent dans les pays à revenu élevé

Les chercheurs ont constaté des variations selon les régions. En effet, moins de femmes ont déclaré avoir subi de la violence durant leur vie et pendant la dernière année dans les pays à revenu élevé. C’est en Afrique, en Asie du Sud et dans certaines régions d’Amérique du Sud que la fréquence à vie de la violence chez les femmes de 15 à 49 ans était la plus élevée. Les régions où on estime que les femmes ont vécu le moins de violence conjugale durant leur vie étaient l’Asie centrale et l’Europe centrale.

En Amérique du Nord, en Europe et en Asie-Pacifique, environ 5 % des femmes avaient subi de la violence conjugale au cours de l’année précédente. Dans certaines régions d’Afrique, cette proportion pouvait atteindre 15 à 30 %.

Le Canada fait bonne figure malgré tout

« Même si le Canada figure parmi les 30 pays où le taux de violence conjugale est le plus bas, ce problème touche une femme sur 25, fait remarquer le Pr Maheu-Giroux. Certaines provinces canadiennes s’efforcent de trouver des moyens de contrer la violence conjugale. Au Québec, par exemple, le gouvernement a approuvé en 2021 un projet pilote de tribunal spécialisé en violence conjugale et sexuelle. »

La prévention : un impératif dans le monde post-pandémique

« Dans l’ensemble, nos gouvernements ne sont pas en bonne voie d’atteindre les objectifs mondiaux en ce qui a trait à l’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles. Ce qu’il est important de retenir, c’est que même dans certains pays à revenu élevé, la violence conjugale est relativement fréquente; il faut donc investir dans la prévention à l’échelle nationale et mondiale », affirme Mathieu Maheu‑Giroux.

« Au Québec seulement, il y a eu 17 féminicides commis par un conjoint en 2021; c’est la conséquence la plus grave de la violence conjugale et le nombre le plus élevé depuis plus de dix ans », indique-t-il.

Selon les chercheurs, la pandémie a probablement exacerbé ce problème partout dans le monde. Il est impératif de mieux outiller la santé publique pour qu’elle intervienne en cas de violence conjugale, et ce point doit être pris en compte dans la reprise post-pandémique, concluent-ils.

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L’article « Global, regional, and national prevalence estimates of physical or sexual, or both, intimate partner violence against women in 2018 », par Lynnmarie Sardinha, Mathieu Maheu-Giroux, Heidi Stöckl, Sarah Rachel Meyer et Claudia García-Moreno, a été publié dans la revue .

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