Un cadre relationnel pour promouvoir la recherche sur le microbiome qui prend en compte les communautés autochtones
En poursuivant les travaux sur les billions de microorganismes qui constituent le microbiome d’une personne, on pourrait rĂ©aliser des percĂ©es mĂ©dicales pour traiter des maladies comme la maladie inflammatoire de l’intestin et le diabète. Selon Alyssa Bader, professeure adjointe tsimshenne au DĂ©partement d’anthropologie de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, les Ă©chantillons de microbiome prĂ©levĂ©s chez les communautĂ©s autochtones pourraient faire avancer la mĂ©decine occidentale. En revanche, les membres de ces communautĂ©s ont souvent Ă©tĂ© exclus de ces travaux de recherche et pourraient passer Ă cĂ´tĂ© des bienfaits dĂ©coulant de leurs contributions Ă la science. Fait important Ă©galement : les personnes autochtones, exploitĂ©es par ces travaux, ont souffert de ce type de recherche.
« Des travaux antérieurs ont montré que les microbes associés aux personnes autochtones sont des ressources précieuses pour la restauration de la diversité microbienne et le traitement des maladies chroniques chez les populations des pays industrialisés, mais les avenues de ces recherches ne sont pas souvent au centre des intérêts ou des besoins scientifiques des communautés autochtones, lesquelles sont des données essentielles que les scientifiques utilisent pour obtenir des données sur le microbiome », soutient la Pre Bader. Deux articles d’opinion abordant ce problème ont récemment été publiés par une équipe internationale dans Nature Microbiology.
L’équipe, dont la Pre Bader fait partie, est composée de scientifiques autochtones et non autochtones rattachés à divers établissements comme l’Université d’Adélaïde, l’Université du Wisconsin à Madison, l’Université d’État de la Pennsylvanie, l’Université d’Otago, l’Université d’Hawaï à Manoa, l’Institut de technologie Stevens, le Collège Vassar, l’Université de Californie à San Diego et l’Université Deakin.
Les articles présentent un cadre de pratiques de recherche éthiques sur le microbiome qui tient compte des communautés autochtones et qui garantit que ces communautés tirent profit de leur participation. Les scientifiques fondent leurs travaux sur le principe autochtone de relationalité, selon lequel les humains sont interreliés aux personnes et au monde qui les entourent. Ce principe permettrait aux scientifiques qui se penchent sur le microbiome humain de collaborer avec des personnes autochtones.
Les recherches menées auprès des communautés autochtones devraient être ancrées dans la collaboration et être gardiennes de la souveraineté autochtone pendant l’entièreté du processus, ajoute Alyssa Bader. « Il est important que les personnes autochtones qui contribuent aux travaux de recherche soient au centre de l’élaboration des questions de recherche, de la mise en place des protocoles liés au consentement et à la gestion des données, et de l’interprétation et de la diffusion des résultats », précise-t-elle.
Complément d’information
Les articles «  », par Alyssa C. Bader et coll., et «  », par Matilda Handsley-Davis et coll., ont été publiés dans Nature Microbiology.
L’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ
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