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Un ancien reptile avait un émail dentaire semblable à celui des mammifères

Des spécimens de Priosphenodons découverts en Argentine indiquent que l’évolution a doté ces reptiles du Crétacé tardif d’un émail dentaire résilient comparable à celui des mammifères
Image par Aaron Leblanc.
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 19 May 2020

Des palĂ©ontologues de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et de l’UniversitĂ© de l’Alberta ont dĂ©couvert chez un ancien reptile des dents recouvertes d’un Ă©mail spĂ©cial très rĂ©sistant, semblable Ă  celui des mammifères. C’est la première fois qu’une met en lumière ce type d’émail chez un reptile fossile.

Le reptile en question – le Priosphenodon – était un herbivore du Crétacé tardif mesurant environ un mètre de longueur. Ce type de reptile, du clade des sphénodontiens, avait ceci de particulier qu’il avait perdu la capacité de remplacer ses dents. Pendant leur croissance, les sphénodontiens voyaient plutôt apparaître de nouvelles dents à l’arrière de leur mâchoire.

« Le Priosphenodon avait les dents les plus Ă©tranges qu’il m’ait Ă©tĂ© donnĂ© de voir », affirme Aaron LeBlanc, boursier postdoctoral au Ă  l’UniversitĂ© de l’Alberta et auteur principal de l’éłŮłÜ»ĺ±đ. « Certains aspects de son anatomie dentaire rappellent l’évolution des dents des premiers mammifères. »

Les spécimens ont été découverts dans la province de Río Negro, en Argentine, au cours de recherches et de travaux sur le terrain effectués par , professeur au et au de l’Université de l’Alberta, et par Sebastián Apesteguía, paléontologue argentin et chef de terrain.

Pour examiner les dents du Priosphenodon de plus près, les chercheurs ont découpé des morceaux de mâchoire et scruté les traces laissées par les tissus à l’intérieur des dents. Ils ont également eu recours à des examens de tomodensitométrie non effractifs pour étudier des spécimens de mâchoires plus complets.

« L’émail dentaire du Priosphenodon n’est pas seulement plus épais que celui de la plupart des reptiles : les cristaux d’émail sont "tissés" et forment de longs fils qui tapissent l’émail sur toute sa largeur. On retrouve ces fils, appelés "prismes d’émail", presque exclusivement chez les mammifères, précise Aaron LeBlanc, qui travaille sous la supervision du Pr Caldwell. Nos résultats semblent indiquer que de fortes pressions sélectives peuvent pousser les reptiles à trouver des solutions très innovantes aux problèmes associés à l’usure des dents et à une alimentation abrasive. Et certaines de ces solutions rappellent l’évolution des premiers mammifères. »

Hans Larsson, directeur du MusĂ©e Redpath de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, a Ă©galement participĂ© Ă  l’éłŮłÜ»ĺ±đ publiĂ©e rĂ©cemment dans Current Biology.

« C’est fascinant de voir comment ces reptiles bizarres ont évolué pour perfectionner la microstructure de leur émail dentaire et réorganiser le développement de leur dentition », déclare Hans Larsson, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en paléontologie des vertébrés.

Les scientifiques ajoutent qu’il existe de nos jours un type de lézard doté d’un émail dentaire prismatique semblable à celui du Priosphenodon : le lézard à queue épineuse d’Australie. Comme le Priosphenodon, il s’alimente principalement de plantes et a perdu la capacité à remplacer ses dents usées. Ces deux reptiles ne sont toutefois pas étroitement liés.

L’éłŮłÜ»ĺ±đ

L’article « », par Aaron Leblanc, Sebastián Apesteguía, Hans Larsson et Michael Caldwell, a été publié dans Current Biology.

L’éłŮłÜ»ĺ±đ a Ă©tĂ© financĂ©e par l’ de l’Argentine, la et le .

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