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Si votre enfant était victime de cyberintimidation, comment réagiraient ses amis?
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 25 July 2018

Votre enfant, qui fréquente l’école primaire, vous supplie de lui acheter un téléphone cellulaire, un iPad ou un iPod… n’importe quel appareil qui lui permettrait de communiquer avec ses amis, par texto ou dans les médias sociaux. En tant que parent, vous êtes préoccupé par le risque de cyberintimidation, et avec raison. Jusqu’à 30Ìý% des enfants admettent avoir déjà pratiqué la cyberintimidation auprès d’autres jeunes, tandis que 25Ìý% des élèves signalent en avoir été victimes sur les plateformes électroniques. Vous tentez de vous convaincre que le risque est faible, puisque votre enfant a beaucoup d’amis, et qu’ils n’hésiteraient pas à le soutenir en cas de cyberintimidation. Mais est-ce vraiment le cas? Quel est le rôle du témoin ou d’un ami lors d’une situation de cyberintimidation?

Dans le cadre d’une étude récemment publiée dans la revue Computers in Human Behavior des chercheurs au Département de psychopédagogie et de psychologie du counseling de l’UniversitéÌýƽÌØÎå²»ÖÐ ont interrogé cent élèves du primaire et du secondaire âgés de 8 à 16Ìýans pour connaître leur avis sur le rôle du témoin en cas de cyberintimidation. Les jeunes étaient invités à lire quatre récits décrivant des épisodes de cyberintimidation. Dans chaque récit, le témoin est resté neutre, s’abstenant d’intervenir. On a demandé aux participants de justifier le comportement de l’intimidateur dans deux des récits, et celui du témoin dans les deux autres.Ìý

Les chercheurs ont été étonnés de constater que des jeunes de tout âge présentaient une certaine forme de désengagement moral face au rôle du témoin. Ils ont justifié le comportement passif de ce dernier en arguant que les règles morales ne s’appliquaient pas à ce contexte particulier. Selon eux, certes, le témoin aurait dû prendre la défense de son ami, mais celui-ci ne l’aurait probablement pas fait dans le cas inverse, et c’est pourquoi la neutralité du témoin était justifiée. (Certains ont également approuvé le comportement de l’intimidateur en prétendant que, d’un point de vue moral, c’était la chose à faire. L’intimidateur s’était mal conduit, mais pour de bonnes raisons.)Ìý

À la lumière de ces réponses, les auteurs ont déduit que les jeunes participants de l’étude ne seraient pas portés à intervenir s’ils étaient témoins de cyberintimidation. «ÌýPlus ils sont âgés, les jeunes ont tendance à mettre en cause les circonstances de l’événement plutôt que le témoin dans le récitÌý», explique KarissaÌýLeduc, auteure principale de l’étude. «ÌýIls trouvent des excuses pour justifier l’attitude neutre du témoin.Ìý»Ìý

En comprenant mieux comment les enfants et les adolescents perçoivent et justifient le comportement des cyberintimidateurs et des témoins de leurs méfaits, les chercheurs pourront trouver de nouveaux moyens de sensibiliser les jeunes à la cyberintimidation. «ÌýCette étude a souligné l’importance d’aborder la question de la cyberintimidation et du rôle que devraient jouer les personnes qui en sont témoins auprès des enfants en bas âge, car, en grandissant, ils sont moins enclins à défendre une victime ou à signaler un acte d’intimidation en ligneÌý», mentionne VictoriaÌýTalwar, auteure en chef de l’article. «ÌýCes discussions pourraient aider les jeunes enfants à se forger une pensée critique en ce qui a trait à leur rôle et à celui des autres à l’égard de la cyberintimidation, et aux façons dont ils pourraient venir en aide aux victimes.Ìý»

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L’article «ÌýÌý» a été publié en juin 2018 dans la revue Computers in Human Behavior.

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