°ŐĂ©łľ´Çľ±˛Ô˛ő de cyberintimidation
Votre enfant, qui frĂ©quente l’école primaire, vous supplie de lui acheter un tĂ©lĂ©phone cellulaire, un iPad ou un iPod… n’importe quel appareil qui lui permettrait de communiquer avec ses amis, par texto ou dans les mĂ©dias sociaux. En tant que parent, vous ĂŞtes prĂ©occupĂ© par le risque de cyberintimidation, et avec raison. Jusqu’à 30Ěý% des enfants admettent avoir dĂ©jĂ pratiquĂ© la cyberintimidation auprès d’autres jeunes, tandis que 25Ěý% des Ă©lèves signalent en avoir Ă©tĂ© victimes sur les plateformes Ă©lectroniques. Vous tentez de vous convaincre que le risque est faible, puisque votre enfant a beaucoup d’amis, et qu’ils n’hĂ©siteraient pas Ă le soutenir en cas de cyberintimidation. Mais est-ce vraiment le cas? Quel est le rĂ´le du tĂ©moin ou d’un ami lors d’une situation de cyberintimidation?
Dans le cadre d’une Ă©tude rĂ©cemment publiĂ©e dans la revue Computers in Human Behavior des chercheurs au DĂ©partement de psychopĂ©dagogie et de psychologie du counseling de l’UniversitĂ©ĚýĆ˝ĚŘÎ岻ÖĐ ont interrogĂ© cent Ă©lèves du primaire et du secondaire âgĂ©s de 8 Ă 16Ěýans pour connaĂ®tre leur avis sur le rĂ´le du tĂ©moin en cas de cyberintimidation. Les jeunes Ă©taient invitĂ©s Ă lire quatre rĂ©cits dĂ©crivant des Ă©pisodes de cyberintimidation. Dans chaque rĂ©cit, le tĂ©moin est restĂ© neutre, s’abstenant d’intervenir. On a demandĂ© aux participants de justifier le comportement de l’intimidateur dans deux des rĂ©cits, et celui du tĂ©moin dans les deux autres.Ěý
Les chercheurs ont Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©s de constater que des jeunes de tout âge prĂ©sentaient une certaine forme de dĂ©sengagement moral face au rĂ´le du tĂ©moin. Ils ont justifiĂ© le comportement passif de ce dernier en arguant que les règles morales ne s’appliquaient pas Ă ce contexte particulier. Selon eux, certes, le tĂ©moin aurait dĂ» prendre la dĂ©fense de son ami, mais celui-ci ne l’aurait probablement pas fait dans le cas inverse, et c’est pourquoi la neutralitĂ© du tĂ©moin Ă©tait justifiĂ©e. (Certains ont Ă©galement approuvĂ© le comportement de l’intimidateur en prĂ©tendant que, d’un point de vue moral, c’était la chose Ă faire. L’intimidateur s’était mal conduit, mais pour de bonnes raisons.)Ěý
Ă€ la lumière de ces rĂ©ponses, les auteurs ont dĂ©duit que les jeunes participants de l’étude ne seraient pas portĂ©s Ă intervenir s’ils Ă©taient tĂ©moins de cyberintimidation. «ĚýPlus ils sont âgĂ©s, les jeunes ont tendance Ă mettre en cause les circonstances de l’évĂ©nement plutĂ´t que le tĂ©moin dans le rĂ©citĚý», explique KarissaĚýLeduc, auteure principale de l’étude. «ĚýIls trouvent des excuses pour justifier l’attitude neutre du tĂ©moin.Ěý»Ěý
En comprenant mieux comment les enfants et les adolescents perçoivent et justifient le comportement des cyberintimidateurs et des tĂ©moins de leurs mĂ©faits, les chercheurs pourront trouver de nouveaux moyens de sensibiliser les jeunes Ă la cyberintimidation. «ĚýCette Ă©tude a soulignĂ© l’importance d’aborder la question de la cyberintimidation et du rĂ´le que devraient jouer les personnes qui en sont tĂ©moins auprès des enfants en bas âge, car, en grandissant, ils sont moins enclins Ă dĂ©fendre une victime ou Ă signaler un acte d’intimidation en ligneĚý», mentionne VictoriaĚýTalwar, auteure en chef de l’article. «ĚýCes discussions pourraient aider les jeunes enfants Ă se forger une pensĂ©e critique en ce qui a trait Ă leur rĂ´le et Ă celui des autres Ă l’égard de la cyberintimidation, et aux façons dont ils pourraient venir en aide aux victimes.Ěý»
Ěý
L’article «ĚýĚý» a Ă©tĂ© publiĂ© en juin 2018 dans la revue Computers in Human Behavior.