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Nouvel éclairage sur la neurobiologie de l’impulsivité

Un score d’impulsivité fondé sur la génétique pourrait favoriser le repérage des enfants particulièrement vulnérables
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 21 September 2022

Les comportements impulsifs ne sont pas toujours provoqués par une maladie mentale. Cela dit, un grand nombre de troubles mentaux qui font souvent leur apparition à l’adolescence, comme la dépression et la toxicomanie, ont été associés à l’impulsivité. Il importe donc de trouver un moyen de repérer dès leur plus jeune âge, en vue de les traiter, les personnes susceptibles d’adopter des comportements impulsifs.

Un groupe de chercheurs dirigĂ© par des scientifiques de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ a mis au point un score gĂ©nĂ©tique très fiable – davantage que tout autre score d’impulsivitĂ© utilisĂ© Ă  l’heure actuelle – permettant de repĂ©rer ces jeunes enfants aux tendances impulsives.

Les résultats sont particulièrement intéressants, parce que le score a permis aux chercheurs de repérer les enfants les plus susceptibles d’être impulsifs au sein de trois échantillons de jeunes issus de groupes diversifiés sur le plan ethnique, dans une cohorte totalisant près de 6 000 enfants.

Ce nouveau score sera utile pour l’élaboration de stratégies et de programmes de prévention visant les enfants et les adolescents susceptibles de développer des troubles psychiatriques. Par ailleurs, comme elle décrit la fonction des réseaux de gènes ciblés par le score, l’étude pourra favoriser la mise au point de nouveaux traitements.

Un changement d’approche qui porte ses fruits

Pour créer le score, les chercheurs ont observé la coexpression d’un certain nombre de gènes dans le cortex préfrontal et striatum, deux régions du cerveau qui interviennent notamment dans la prise de décisions et la régulation des émotions.

« L’approche génétique habituelle consiste à identifier la variation de quelques marqueurs génétiques potentiellement responsables du problème dans le but de trouver la signature neurobiologique de l’impulsivité (ou de toute autre caractéristique ou affection) », indique , professeure agrégée au Département de psychiatrie et chercheuse au Centre de recherche Douglas, et l’une des deux auteures en chef de l’article paru récemment dans . « Nous avons adopté la perspective inverse, en partant d’un gène dont on savait qu’il était associé à la maturation du cerveau dans ces deux régions clés, puis en cherchant un réseau d’autres gènes qui y étaient étroitement liés ».

Une longue traque

Cette recherche s’appuyait sur des travaux effectués préalablement chez des modèles murins sous la direction de Cecilia Flores, coauteure en chef de l’article et professeure titulaire au Département de psychiatrie. Ces travaux avaient révélé l’importance d’un gène précis, appelé DCC, qui détermine à quel moment et à quel endroit exactement les neurones dopaminergiques forment des connexions dans le cortex préfrontal et le striatum. Ce développement coordonné est essentiel à la maturation du contrôle des impulsions.

Pour concevoir le nouveau score d’impulsivitĂ©, cependant, l’équipe a dĂ» ratisser très large afin de trouver les gènes les plus Ă©troitement associĂ©s au gène DCC. « Dans notre approche, nous misons sur le fait que les gènes sont organisĂ©s en rĂ©seaux complexes qui, en fin de compte, remplissent des fonctions biologiques bien prĂ©cises. Ces rĂ©seaux de gènes se caractĂ©risent par une grande spĂ©cificitĂ© tissulaire; nous avons donc commencĂ© par nous intĂ©resser en toute objectivitĂ© aux groupes de gènes coexprimĂ©s avec le gène DCC dans les rĂ©gions du cerveau qui jouent un rĂ´le inhibiteur important », explique Jose Maria Restrepo, coauteur et doctorant au Programme intĂ©grĂ© en neurosciences de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.

« Les résultats font ressortir l’importance du partage des données et de la science ouverte, ajoute Cecilia Flores. Imaginez si nous avions dû passer de nombreuses années à recueillir ces informations à l’échelle de la planète. Notre découverte n’aurait pas été possible sans l’accès aux données partagées. »

ł˘â€™a°ůłŮľ±ł¦±ô±đ « Corticolimbic DCC gene co-expression networks as predictors of impulsivity in children », par Jose Maria Restrepo et coll., a Ă©tĂ© publiĂ© dans .

DOI :

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L’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ

FondĂ©e en 1821, Ă  MontrĂ©al, au QuĂ©bec, l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ figure au premier rang des universitĂ©s canadiennes offrant des programmes de mĂ©decine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universitĂ©s au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supĂ©rieur de renommĂ©e mondiale, l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ exerce ses activitĂ©s de recherche dans trois campus, 11 facultĂ©s et 13 Ă©coles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delĂ  de 39 000 Ă©tudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supĂ©rieurs. Elle accueille des Ă©tudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 Ă©tudiants internationaux reprĂ©sentant 30 % de sa population Ă©tudiante. Au-delĂ  de la moitiĂ© des Ă©tudiants de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.

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