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Les citoyens de bonne humeur prennent plus de risques

Une percée de soleil ou une victoire de l’équipe locale sont propices à la prise de risques
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 28 November 2018

Qu’est-ce qui incite les gens à prendre des risques? On ne parle pas ici de cascadeuses ou de pilotes de Formule 1, mais de gens comme vous et moi. D’après une recherche publiée cette semaine dans la revue PLOS ONE, les petits bonheurs imprévus dans la vie de tous les jours, comme l’apparition du soleil après plusieurs jours de pluie ou une victoire de l’équipe sportive locale, modifient l’ambiance générale dans une ville et poussent les citoyens à prendre davantage de risques, notamment avec les jeux de hasard.

Médias sociaux et atmosphère d’une ville

Il semble qu’une ville n’ait pas une humeur constante, et, grâce aux médias sociaux, nous pouvons désormais mesurer ses états d’âme.

L’équipe de recherche dirigĂ©e par l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ a eu recours Ă  des techniques automatisĂ©es pour Ă©valuer « l’impression » se dĂ©gageant de plus de cinq millions de messages diffusĂ©s sur Twitter entre 2012 et 2013, gĂ©olocalisĂ©s dans six grandes villes des États-Unis (New York, Boston, Chicago, Dallas-Fort Worth, rĂ©gion de la Baie de San Francisco et Los Angeles). Ils ont ainsi pu dĂ©duire l’humeur des villes pour n’importe quel jour donnĂ©.

« Nous avons découvert que les utilisateurs de Twitter représentent bien leur collectivité », explique Johannes Eichstaedt, scientifique en sciences sociales computationnelles à l’Université de Pennsylvanie et coauteur de l’article. « Ce qu’ils disent sur Twitter traduit bien ce qui se vit dans les collectivités. Au moyen de l’intelligence artificielle, nous avons réussi à sonder les gazouillis Twitter pour en tirer de l’information sur l’humeur de la population. »

Les chercheurs ont interprété le langage utilisé dans les médias sociaux pour tenter d’analyser, sur une base quotidienne, l’humeur exprimé par les gazouillis, et donc par les villes. Ils ont ensuite voulu savoir s’ils pourraient prédire quand une ville serait de bonne humeur, en tenant compte de résultats positifs inattendus, comme une victoire inespérée d’une équipe ou une éclaircie après plusieurs jours de mauvais temps. L’étape suivante consistait à déterminer les liens entre cette bonne humeur et une prise de risque accrue.

Chicago se sent-elle chanceuse aujourd’hui?

La victoire des White Sox hier soir ou l’apparition du soleil après une longue période de temps maussade aura une influence sur ce sentiment.

Des expériences de psychologie réalisées en laboratoire avaient déjà démontré qu’on se sentait mieux et plus enclin à prendre des risques lorsqu’une situation se déroulait mieux que prévu. Les chercheurs voulaient déterminer si c’était également vrai pour toute une ville. Ils ont cherché à savoir si une augmentation de la vente de billets pour la loterie quotidienne à Chicago et à New York, alors que rien n’incitait à acheter un jour plutôt qu’un autre puisque les chances et les gains restaient constants, était liée à une humeur positive de la ville, reflétée dans les médias sociaux. Et ils ont découvert que c’était bien le cas, même si l’effet est subtil d’après les auteurs. Par exemple, lorsque Chicago et New York sont « de bonne humeur », on peut prédire que les dépenses quotidiennes pour des jeux de hasard augmenteront de près de 2,5 % par personne dans les quartiers particulièrement réactifs.

« Ă€ l’aide des donnĂ©es provenant des mĂ©dias sociaux, nous avons pu examiner les rĂ©percussions d’évĂ©nements collectifs sur le bien-ĂŞtre subjectif Ă  l’échelle des grandes villes, souligne Ross Otto, du DĂ©partement de psychologie de Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et auteur principal de l’article. Cette information sur les liens entre l’humeur variable d’une ville et la prise de risques pourrait, par exemple, aider ceux qui veulent dĂ©courager d’autres personnes de s’adonner Ă  des jeux de hasard Ă  trouver le meilleur moment pour diffuser leurs messages sur le jeu responsable. »

L’article « Real-world unexpected outcomes predict city-level mood states and risk-taking behavior », par A. Ross Otto et Johannes C. Eichstaedt, a été publié dans la revue PLOS ONE : .

Personnes-ressources :

Ěý

Ross Otto
DĂ©partement de psychologie,ĚýUniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ
ross.otto [at] mcgill.ca (entrevues en anglais)

Johannes C. Eichstaedt
Positive Psychology Center,ĚýUniversitĂ© de Pennsylvanie
johannes [at] jeichstaedt.com

Katherine Gombay
Relations avec les mĂ©dias,ĚýUniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ
katherine.gombay [at] mcgill.ca">katherine.gombay [at] mcgill.ca
TĂ©l. : 514 398-2189


http://www.mcgill.ca/newsroom/fr

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