La bave du ver de velours pourrait inspirer la synthèse de nouveaux matériaux durables
Habitant des forêts tempérées et tropicales, le ver de velours projette sa bave pour emprisonner ses victimes. La particularité de cette bave est qu’elle se gélifie puis se solidifie au contact de l’air pour immobiliser la prise à mesure qu’elle se débat.
« C’est ce passage de l’état liquide à l’état solide de la bave qui est extrêmement intéressant », explique le professeur Matthew Harrington, co-directeur de l’Institut des matériaux avancés de ƽÌØÎå²»ÖÐ. « En outre, il semble que ce soit la force subie par la bave lors de la projection qui soit à la source de cette transformation. »
Lors de cette étude menée sur la structure moléculaire de la bave du ver de velours en collaboration avec des équipes de l’UQAM, ainsi que d’Allemagne et de Barbade, l’équipe de recherche du Pr Harrington a découvert que la liaison chimique effectuée par l’animal n’a pas changé avec l’évolution. En effet, le ver de velours utilise le même processus depuis près de 400 millions d’années. Selon les équipes de recherche, ces découvertes permettent de se rapprocher de l’objectif de créer des matériaux synthétiques durables inspirés de ce phénomène naturel.
Les fibres que l’on trouve dans la bave produite par le ver sont aussi résistantes que le nylon, mais sont solubles dans l’eau et peuvent se reconstituer. Ainsi, la bave à l’état solide est « recyclable », souligne le Pr Harrington, une qualité extrêmement inspirante pour la recherche sur les matériaux durables.
Cette liaison chimique, qui permet de créer ce que l’on appelle des phosphonates, est particulièrement rare chez les animaux terrestres et pourrait être la clé des propriétés matérielles de la bave du ver de velours. « Ce processus est employé depuis toujours par les différentes espèces de vers de velours; son importance pour les propriétés de la bave est donc indéniable », soutient le Pr Harrington.
La prochaine étape de la recherche consiste à comprendre l’importance évolutionnaire de cette modification chimique unique et son rôle dans le mécanisme de prédation du ver de velours.
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L’article « », par Matthew Harrington et coll., a été publié dans le Journal of the American Chemical Society. DOI : Ìý