Experts : Démission de la gouverneure générale, Julie Payette
La gouverneure générale Julie Payette et sa secrétaire Assunta Di Lorenzo annoncent leur démission après la production d'un rapport cinglant sur le climat de travail toxique à Rideau Hall, remis la semaine dernière au gouvernement Trudeau. Sans évoquer explicitement les raisons de son départ, la chef de l'État canadien a expliqué que des tensions sont apparues à Rideau Hall au cours des derniers mois et s'en est dite désolée. ()
Voici des experts de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ qui peuvent s’exprimer à ce sujet :
Daniel Béland, professeur James ƽÌØÎå²»ÖÐ, Département de science politique et directeur, Institut d’études canadiennes de ƽÌØÎå²»ÖÐ
« La démission de Julie Payette est une démarche sans précédent qui remet en cause le jugement du Premier ministre Justin Trudeau, qui l'a nommée sans vérification suffisante. Cette démission exacerbe également l'incertitude politique dans le contexte d'un gouvernement minoritaire dans lequel le rôle constitutionnel du gouverneur général est très important ».
Daniel Béland est directeur de l’Institut d’études canadiennes de ƽÌØÎå²»ÖÐ et professeur James ƽÌØÎå²»ÖÐ au sein du Département de science politique. Il se spécialise dans la politique canadienne et comparée ainsi que dans l’étude des politiques publiques, dont les politiques sociales.
daniel.beland [at] mcgill.ca (anglais, français)
Patricia Faison Hewlin, professeure agrégée, Faculté de gestion Desautels
« En ces temps incertains et dévastateurs, nous avons un besoin crucial de dirigeants capables d'entrer en contact avec les gens de manière significative - en construisant l'unité, en apaisant les inquiétudes et en faisant preuve d'empathie. Les dirigeants qui ont placé ces compétences au bas de l'échelle de leurs priorités se trouvent aujourd'hui moins en position de diriger efficacement. L'époque où les dirigeants pouvaient lésiner sur l'intelligence émotionnelle et la construction de relations est révolue. Les employés exigent davantage de leurs dirigeants ».
Patricia Faison Hewlin est professeure agrégée de comportement organisationnel à la Faculté de gestion Desautels. Elle mène des recherches sur la manière dont les employés et les dirigeants des organisations s'expriment de manière authentique, en se concentrant sur le silence des employés, et sur la mesure dans laquelle ceux-ci suppriment leurs valeurs personnelles et prétendent embrasser celles de l'organisation, un comportement qu'elle qualifie de « création de façades de conformité ».
patricia.hewlin [at] mcgill.ca (anglais)
Brian Rubineau, professeur agrégé, Faculté de gestion Desautels
« L'ancienne gouverneure générale Julie Payette a eu une carrière impressionnante en tant qu'ingénieur, astronaute et militante publique pour la participation des femmes dans les carrières liées aux STIM. Toutefois, une telle carrière ne garantit pas l'acquisition des compétences nécessaires pour diriger et gérer une grande organisation gouvernementale et pour cultiver un environnement de travail productif et inclusif pour ses membres. Pour cultiver un environnement de travail productif, les cadres ont besoin de formation, mais ils doivent aussi aller au-delà . Il ne suffit pas d'apprendre les compétences d'une bonne gestion - les compétences et les comportements doivent être mis en œuvre pour profiter à l'organisation ».
Brian Rubineau est professeur agrégé de comportement organisationnel à la Faculté de gestion Desautels. Ses recherches portent sur la façon dont les dynamiques sociales informelles contribuent aux inégalités dans les professions et sur les marchés du travail. Il a précédemment été chercheur en résidence à l'Institut des sciences sociales de l'Université de Cornell et chercheur à l'Institut des sciences sociales quantitatives de l'Université de Harvard.
brian.rubineau [at] mcgill.ca (anglais)