Des chercheurs de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ observent une corrĂ©lation entre l’atteinte comportementale lĂ©gère et la maladie d’Alzheimer
Lors d’une Ă©tude rĂ©cente, des chercheurs de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ ont constatĂ© que la prĂ©sence et l’intensitĂ© de l’atteinte comportementale lĂ©gère chez des sujets par ailleurs en bonne santĂ© cognitive Ă©taient Ă©troitement associĂ©es Ă la prĂ©sence de plaques amyloĂŻdes dans le cerveau, signe d’appel de la maladie d’Alzheimer.
On a réalisé au-delà d’une centaine d’essais cliniques au cours des dernières années dans l’espoir de trouver des indicateurs de la maladie d’Alzheimer antérieurs aux symptômes cliniques comme les pertes de mémoire. On avait déjà vu dans l’atteinte comportementale légère – changement de comportement chez le sujet âgé – un possible signe annonciateur, mais ce dernier n’avait pas encore été validé.
Lors d’une étude récente publiée dans la revue Alzheimer’s and Dementia, Firoza Lussier a constaté, en collaboration avec l’Unité de recherche de la maladie d’Alzheimer du , que cette atteinte pourrait fort bien annoncer un début de démence.
Un lien entre les manifestations cognitives et non cognitives
Afin de déterminer s’il y avait un lien entre l’atteinte comportementale légère et la maladie d’Alzheimer débutante, les chercheurs ont eu recours à des techniques d’imagerie pour mesurer les plaques amyloïdes – dépôts d’une protéine clé dans la maladie d’Alzheimer – présentes dans le cerveau de près de 100 sujets âgés de l’étude TRIAD (Translational Biomarkers in Aging and Dementia). Ces personnes jouissaient d’une bonne santé cognitive, mais présentaient une atteinte comportementale légère d’intensité variable.
« La cohorte TRIAD de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ permet Ă de jeunes scientifiques comme Firoza d’observer les effets de certaines anomalies protĂ©iques sur le comportement humain », souligne le , directeur du Centre de recherche sur le vieillissement de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.
C’est la toute première fois que des chercheurs étudient le lien entre l’atteinte comportementale légère et les biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer chez le sujet âgé.
« Chez ces personnes ayant une bonne santĂ© cognitive, nous avons observĂ© une forte association entre la prĂ©sence et l’intensitĂ© de l’atteinte comportementale lĂ©gère, d’une part, et la prĂ©sence de plaques amyloĂŻdes dans le cerveau, d’autre part, soit l’une des premières altĂ©rations pathologiques de la maladie d’Alzheimer », affirme Firoza Lussier, Ă©tudiante Ă la maĂ®trise au sein du Programme intĂ©grĂ© en neurosciences de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.
Utilisation dans la démarche diagnostique
L’atteinte comportementale légère pourrait, souligne-t-on, orienter le diagnostic du clinicien avant l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer. En effet, ce dernier pourrait la mesurer au moyen de l’échelle MBI-C (Inventaire du trouble comportemental léger), instrument d’évaluation des manifestations causées par des maladies du système nerveux à un stade prédémentiel.
« Cette étude est importante, parce qu’elle pourrait nous aider à repérer les personnes plus exposées à la maladie d’Alzheimer au moyen d’un outil clinique facile d’emploi, mis au point au Canada par le Dr Zahinoor Ismail et déjà disponible partout dans le monde », précise le , directeur de l’Unité de recherche sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées.
Firoza Lussier et ses collègues souhaiteraient maintenant mener des études d’imagerie longitudinales pour vérifier si l’atteinte comportementale légère laisse bel et bien entrevoir la survenue de changements touchant les biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer.
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ
ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ « », par Firoza Lussier et coll., a Ă©tĂ© publiĂ©e dans la revue Alzheimer’s & Dementia.
Cette étude a été financée par le Weston Brain Institute, les Instituts de recherche en santé du Canada et le Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement.
L’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ
FondĂ©e en 1821 Ă MontrĂ©al, au QuĂ©bec, l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ est l’une des grandes universitĂ©s du Canada. Elle compte deux campus, 11 facultĂ©s, 13 Ă©coles professionnelles, 300 programmes d’études et au-delĂ de 40 000 Ă©tudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supĂ©rieurs. Elle accueille des Ă©tudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 Ă©tudiants internationaux reprĂ©sentant 31 % de sa population Ă©tudiante. Au-delĂ de la moitiĂ© des Ă©tudiants de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.