Comment le cancer se propage-t-il?
Comment le cancer se propage-t-il? Alors qu鈥檌ls 茅tudiaient les cellules tumorales du cerveau humain, une 茅quipe de scientifiques de l鈥橧nstitut de recherche du Centre universitaire de sant茅 平特五不中 (IR鈥慍USM) a trouv茅 quelques r茅ponses 脿 cette question d鈥檌mportance cruciale, qui depuis longtemps anime la communaut茅 scientifique. Les chercheurs se sont pench茅s sur le g猫ne EGFRvIII, pr茅sent chez les patients souffrant d鈥檜n glioblastome, une forme tr猫s agressive de cancer du cerveau qui se propage rapidement et qui est difficile 脿 traiter.
Dans cette 茅tude, les chercheurs de l鈥橧R-CUSM ont explor茅 la fa莽on dont les g猫nes causant le cancer 鈥� appel茅s oncog猫nes, comme le g猫ne EGFRvIII 鈥� modifient le contenu des messages que s鈥櫭ヽhangent les cellules. Leurs ont 茅t茅 publi茅s dans le journal Molecular & Cellular Proteomics.
芦 Les cellules canc茅reuses nous attaquent en "bande", toutefois, pour travailler efficacement ensemble, elles doivent communiquer les unes avec les autres 禄, explique l鈥檃uteur principal de l鈥櫭﹖ude, Janusz Rak, scientifique senior au sein du de l鈥橧R鈥慍USM et professeur au D茅partement de p茅diatrie, Division de m茅decine exp茅rimentale 脿 l鈥橴niversit茅 平特五不中. 芦 Pour ce faire, elles doivent entre autres communiquer par l鈥檌nterm茅diaire de cellules minuscules dont la structure ressemble 脿 des bulles, appel茅es v茅sicules extracellulaires (VE) ou exosomes. Ces VE sont gorg茅es de prot茅ines qui agissent comme des messages transport茅s entre les cellules 禄.
Un g猫ne qui fait en sorte que les cellules 芦 parlent une langue diff茅rente 禄
Le professeur Rak et son 茅quipe ont d茅couvert que l鈥檕ncog猫ne EGFRvIII, qui d茅clenche le d茅veloppement du cancer, fait 茅galement en sorte que les cellules 芦 parlent une langue diff茅rente 禄.
芦 Les prot茅ines pr茅sentes dans les VE peuvent modifier le comportement des cellules; par exemple, elles peuvent faire en sorte que des cellules envahissent des tissus ou forment des m茅tastases. Comme les VE envoient ces prot茅ines entre les cellules, certaines cellules l'interpr猫tent comme un signal afin d'锚tre agressives; c'est un aspect important de ce qu'est le cancer 禄, explique le professeur Rak, qui 茅tudie depuis plus de 20 ans le m茅canisme de propagation du cancer, et qui avait re莽u le prix de la D茅couverte de l'ann茅e du magazine Qu茅bec Science, en 2008.
芦 Ce qui est 茅tonnant est qu鈥檜n seul g猫ne responsable du cancer, le g猫ne EGFRvII, peut transformer des centaines de prot茅ines pr茅sentes dans les VE, modifiant ainsi compl猫tement les messages que les cellules se transmettent les unes aux autres 禄, ajoute le professeur Rak.
Emp锚cher la communication entre les cellules pour lutter contre le cancer
Cette d茅couverte s鈥檃v猫re tr猫s prometteuse pour les scientifiques qui cherchent des moyens de freiner la propagation du cancer ou de diagnostiquer cette maladie 脿 un stade plus pr茅coce, en emp锚chant les VE de transmettre des messages entre les cellules canc茅reuses.
芦 Nos travaux sugg猫rent 茅galement que diff茅rents oncog猫nes peuvent agir diff茅remment sur la communication intercellulaire ainsi que sur le type et sur le contenu des VE que les cellules canc茅reuses 茅mettent ou re莽oivent; nous devons comprendre le fonctionnement de ces oncog猫nes afin de mettre au point de nouveaux traitements 禄, explique Dongsic Choi, Ph. D., auteur principal de l鈥櫭﹖ude et boursier postdoctoral associ茅 de recherche au laboratoire du professeur Rak, qui a men茅 l鈥櫭﹖ude en ayant recours 脿 un technique de microscopie de tr猫s haute r茅solution, gr芒ce 脿 la Fondation de l鈥橦么pital de Montr茅al pour enfants (HME).
Les VE, dont la pr茅sence peut 锚tre d茅tect茅e dans des 茅chantillons de sang, sont d茅j脿 utilis茅es pour diagnostiquer des cancers. Les prot茅ines associ茅es aux VE, d茅couvertes par l鈥櫭﹒uipe du professeur Rak, pourraient 脿 l鈥檃venir 锚tre utilis茅es dans la mise au point de tests et de traitements personnalis茅s destin茅s aux patients p茅diatriques et adultes ayant un glioblastome.
Le glioblastome, aussi appel茅 glioblastome multiforme (GBM), peut se manifester 脿 tout 芒ge, mais affecte principalement les adultes entre 45 et 70 ans. Le GBM est l鈥檜ne des formes de cancer affichant le taux de survie le plus faible. Au Canada, chaque ann茅e, pr猫s de 1 000 personnes re莽oivent un diagnostic de glioblastome; seulement quelque quatre pour cent de ces patients vont survivre pendant cinq ans ou plus 脿 cette maladie. On ignore encore les causes exactes du glioblastome.
L茅gende de la photo: Dongsic Choi et Janusz Rak ont d茅couvert que l鈥檕ncog猫ne EGFRvIII, qui d茅clenche le d茅veloppement du cancer, perturbe 茅galement la communication entre les cellules.
脌 propos de l鈥櫭﹖ude
Ces travaux ont 茅t茅 rendus possible gr芒ce au soutien des Instituts de recherche en sant茅 du Canada (IRSC) et de l鈥橧nstitut de recherche de la Soci茅t茅 canadienne du cancer (IRSCC).
a 茅t茅 publi茅 par Dongsic Choi, Laura Montermini, Dae鈥慘yum Kim, Brian Meehan, Frederick P. Roth et Janusz Rak dans Molecular & Cellular Proteomics.
脌 propos de l鈥橧nstitut de recherche du CUSM: L鈥橧nstitut de recherche du Centre universitaire de sant茅 平特五不中 (IR-CUSM) est un centre de recherche de r茅putation mondiale dans le domaine des sciences biom茅dicales et de la sant茅. 脡tabli 脿 Montr茅al, au Canada, l鈥橧nstitut, qui est affili茅 脿 la facult茅 de m茅decine de l鈥橴niversit茅 平特五不中, est l鈥檕rgane de recherche du Centre universitaire de sant茅 平特五不中 (CUSM) 鈥� dont le mandat consiste 脿 se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communaut茅. L鈥橧R-CUSM compte plus de 420 chercheurs et pr猫s de 1 200 茅tudiants et stagiaires qui se consacrent 脿 divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en sant茅 茅valuative aux sites Glen et 脿 l鈥橦么pital g茅n茅ral de Montr茅al du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des d茅couvertes destin茅es 脿 am茅liorer la sant茅 des patients tout au long de leur vie. L鈥橧R-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Qu茅bec 鈥� Sant茅 (FRQS). Pour en savoir plus, visitez
