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Aux États-Unis, les villes américaines à forte population hispanique encadreraient moins leurs services de police

Pourquoi certaines villes autorisent leurs policiers à appliquer la loi sur l’immigration et d’autres pas
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 14 December 2017

Aux États-Unis, la façon dont les corps de police traitent les personnes soupçonnĂ©es d’être des immigrants illĂ©gaux varie grandement d’une ville Ă  une autre. Ă€ Albuquerque, au Nouveau-Mexique, le service de police a Ă©mis une directive claireĚý: «ĚýLes agents de police ne doivent interpeller, questionner, dĂ©tenir, ni arrĂŞter quiconque au seul motif qu’il puisse s’agir d’un Ă©tranger sans papiers ou susceptible d’expulsionĚý». Cela dit, une telle politique est inhabituelle. Ă€ l’échelle du pays, depuis le milieu des annĂ©es 1990, les services de police locaux sont de plus en plus portĂ©s Ă  appliquer les lois fĂ©dĂ©rales en matière d’immigration.

Après avoir examinĂ© les donnĂ©es de 160Ěývilles amĂ©ricaines de 100 000Ěýhabitants et plus entre 2000 et 2007, les chercheurs JasonĚýCarmichael, de l’UniversitĂ©ĚýĆ˝ĚŘÎ岻ÖĐ, et StephanieĚýKent, de l’UniversitĂ© d’État de Cleveland, ont dĂ©couvert que ce sont les villes Ă  forte population hispanique et affichant des inĂ©galitĂ©s Ă©conomiques marquĂ©es qui ont LE MOINS tendance Ă  Ă©mettre aux policiers des consignes relatives au traitement des personnes qu’ils soupçonnent d’être des Ă©trangers sans papiers.

Ils ont également constaté que, dans les villes où la population hispanique est davantage ghettoïsée, les services de police sont plus enclins à collaborer avec les autorités fédérales de l’immigration. D’ailleurs, des études antérieures semblent indiquer que les membres du groupe majoritaire sont plus susceptibles d’attribuer des stéréotypes négatifs aux minorités et de craindre ces dernières lorsqu’elles vivent dans des communautés ghettoïsées. Ces sentiments peuvent alors les amener à appuyer davantage les mesures de lutte à la criminalité.

Quelles sont les conséquences de cette situation?

Opinion des chercheurs

1-ĚýĚýĚýĚý L’application des lois sur l’immigration par les services de police locaux pourrait miner la confiance de la population Ă  l’endroit des autoritĂ©s policières, tout particulièrement au sein des communautĂ©s ciblĂ©es. Les chercheurs ont relevĂ© plusieurs consĂ©quences de cette perte de confianceĚý: une rĂ©duction de la probabilitĂ© de voir les activitĂ©s criminelles signalĂ©es Ă  la police ainsi qu’une moins grande volontĂ© des citoyens Ă  collaborer Ă  des enquĂŞtes policières en cours ou Ă  agir Ă  titre de tĂ©moins ou d’informateurs.Ěý

2-ĚýĚýĚýĚý Dans de telles circonstances, on observe souvent une recrudescence de la violence dans les communautĂ©s ciblĂ©es ou d’autres formes de victimisation, Ă©tant donnĂ© que certains individus profitent du fait que les rĂ©sidents sont moins portĂ©s Ă  signaler les activitĂ©s criminelles. C’est particulièrement le cas chez ceux qui sont eux-mĂŞmes immigrants illĂ©gaux ou qui ont des membres de la famille sans statut lĂ©gal au pays.Ěý Ěý

Les chercheurs ajoutent que l’appel du prĂ©sident DonaldĚýTrump Ă  une plus grande collaboration entre les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales de l’immigration et les services de police locaux a eu peu d’incidence sur la façon dont ces derniers traitent les personnes qu’ils soupçonnent d’être entrĂ©es illĂ©galement au pays, vraisemblablement parce que la Maison-Blanche n’a pour ainsi dire aucun droit de regard sur les règles et les pratiques qui rĂ©gissent les corps de police locaux.

«ĚýDepuis des dizaines d’annĂ©es, des candidats aux Ă©lections fĂ©dĂ©rales font campagne sur la lutte Ă  la criminalitĂ©, mais, une fois en poste, ils constatent que cet enjeu Ă©chappe Ă  leur emprise, Ă©tant donnĂ© que les prioritĂ©s et les pratiques en matière d’application de la loi sont Ă©tablies en grande partie par les autoritĂ©s municipalesĚý», affirme JasonĚýCarmichael, qui enseigne au DĂ©partement de sociologie de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.Ěý

«ĚýL’administrationĚýTrump peut bien tenter de dicter aux Ă©lus municipaux comment traiter les non-citoyens (p.Ěýex., les livrer aux autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales de l’immigration), mais rien ne peut les contraindre Ă  se soumettre Ă  une telle directive. La collaboration des villes Ă  cet Ă©gard est volontaire dans presque tous les cas. Nous avons observĂ© que les autoritĂ©s municipales sont plus disposĂ©es Ă  collaborer avec le fĂ©dĂ©ral en prĂ©sence de grandes communautĂ©s hispaniques concentrĂ©es dans certains quartiers rĂ©sidentielsĚý».

Lire l’article intĂ©gral intitulĂ© «ĚýMunicipal Law Enforcement Policy on Illegal Immigration Stops: Do Social Factors Determine How Aggressively Local Police Respond to Unauthorized Immigrants?Ěý», par StephanieĚýL.ĚýKent et JasonĚýT.ĚýCarmichael, publiĂ© dans la revue Sociological Inquiry :Ěý

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