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Alzheimer : une perte neuronale très limitée

Une Ă©tude bouscule le consensus scientifique actuel
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 17 January 2018

FrĂ©quemment dĂ©celĂ©e chez les personnes âgĂ©es, la maladie d’Alzheimer est considĂ©rĂ©e comme une maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative. En d’autres termes, elle serait accompagnĂ©e par une perte progressive et importante de neurones et de leurs terminaisons nerveuses (ou synapses). PubliĂ©e dans la revue Scientific Reports, une Ă©tude franco-canadienne remet aujourd’hui en question ceĚýdogme.

Menée sur plus de 170 sujets atteints d’Alzheimer à des stades différents, l’étude de l’équipe dirigée par Salah El Mestikawy (Institut universitaire en santé mentale Douglas, Canada) et Stéphanie Daumas (Université Pierre et Marie Curie, France) montre au contraire que la maladie s’accompagne d’une faible diminution de marqueurs neuronaux et synaptiques.

« En Ă©tudiant le devenir de huit marqueurs neuronaux ou synaptiques situĂ©s dans le cortex prĂ©frontal de nos sujets, nous n’avons constatĂ©, Ă  notre grande surprise, que de très faibles pertes de neurones et de synapses. Notre Ă©tude suggère donc que, contrairement Ă  ce qu’on pensait, la perte neuronale et synaptique est relativement limitĂ©e dans la maladie d’Alzheimer. C’est un changement radical de perspective », explique Salah El Mestikawy, professeur agrĂ©gĂ© Ă  l’universitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.

Les scientifiques ont par ailleurs cherché à corréler l’ensemble de ces baisses synaptiques limitées avec le niveau de démence des participants étudiés. Selon leurs résultats, ils constatent que les baisses des biomarqueurs synaptiques n’auraient que peu d’impact sur les capacités cognitives des sujets.

Vers d’autres thérapies

En filigrane, l’étude suggère ainsi que la démence serait liée à un dysfonctionnement des synapses plutôt qu’à leur disparition du cortex des patients. L’identification de ce dysfonctionnement pourrait permettre la mise au point de traitements efficaces de cette maladie.

« Jusqu’à aujourd’hui, les interventions thérapeutiques visaient à ralentir la destruction des synapses. D’après notre étude, il va falloir changer notre approche thérapeutique », indique Salah El Mestikawy.

Selon la Société Alzheimer du Canada, la maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence touche actuellement 564 000 Canadiens. 937 000 en seront atteints dans 15 ans. À ce jour, il n’existe aucun traitement réellement efficace pour traiter la maladie d’Alzheimer.

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Ces travaux de recherche ont été financés par des subventions des Instituts de Recherche de Santé du Canada, de l’Agence Nationale de la Recherche, du Fonds de recherche du Québec — Santé, de la Fondation de l’institut Douglas, de la Fondation Graham Boeckh, de la Canada foundation for innovation, de la Chaire de recherche du Canada, de l’Université Pierre-et-Marie-Curie, de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, du Centre national de la recherche scientifique et de la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau.

L’article « Moderate decline in select synaptic markers in the prefrontal cortex (BA9) of patients with Alzheimer’s disease at various cognitive stages » a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue Scientific Reports le 17 janvier 2018.Ěý Lien vers l’articleĚý:

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