Depuis le d茅but de la pand茅mie, un laboratoire situ茅 au cinqui猫me 茅tage du Pavillon de g茅nie McConnell de l鈥橴niversit茅 平特五不中 analyse les eaux d鈥櫭ゞout 脿 la recherche du SRAS-CoV-2. G茅n茅ralement, on peut d茅tecter de une 脿 trente personnes infect茅es (symptomatiques ou non) par tranche de 100 000 personnes dans un 茅chantillon d鈥檈aux us茅es. 脌 environ 500 $ pour un 茅chantillon de 100 000 personnes, ce test est bien moins on茅reux qu鈥檜n test PCR, qui co没te 50 $.
Au cours de la prochaine ann茅e, le gouvernement du Qu茅bec fera appel 脿 ce laboratoire pour analyser les eaux us茅es 脿 grande 茅chelle, ce qui lui permettra de suivre la propagation et la concentration de la COVID鈥19 脿 Montr茅al, 脿 Laval, 脿 Qu茅bec et en Outaouais.
Les codirecteurs de ce projet, Dominic Frigon, professeur de g茅nie civil 脿 l鈥橴niversit茅 平特五不中, et Peter Vanrolleghem, de l鈥橴niversit茅 Laval, se sont appuy茅s sur l鈥檈xp茅rience acquise gr芒ce 脿 , leur projet pilote visant 脿 suivre la propagation de la COVID鈥19 dans de grands centres urbains du Qu茅bec.
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Mobilisation rapide des chercheurs
Au d茅but de 2020, alors que la COVID鈥19 commen莽ait 脿 se propager, Dominic Frigon et d鈥檃utres chercheurs en eaux us茅es de partout dans le monde ont vite vu la possibilit茅 qui se profilait : se reproduisant non seulement dans les voies respiratoires, mais aussi dans les intestins, le virus est excr茅t茅 en fortes concentrations dans l鈥檜rine et les f猫ces.
芦 C鈥檈st pour 莽a que la COVID鈥19 se pr茅sente parfois sous forme de troubles intestinaux, explique-t-il. On savait alors que les eaux us茅es pourraient nous donner un instantan茅 de la progression du virus au sein de la population. 禄
En avril 2020, le Pr Frigon et plusieurs autres chercheurs ont communiqu茅 avec les minist猫res de la sant茅 f茅d茅ral et provinciaux pour leur offrir leurs services.
Bien que le gouvernement du Qu茅bec ait trouv茅 fort int茅ressante l鈥檌d茅e d鈥檃nalyser les eaux us茅es, il a d鈥檃bord pr茅f茅r茅 s鈥檃ppuyer sur les donn茅es des tests PCR, m锚me si le nombre de nouveaux cas quotidiens ne refl茅tait en r茅alit茅 qu鈥檜ne infirme partie 鈥 peut-锚tre le dixi猫me 鈥 du nombre r茅el de personnes porteuses du virus.
Au d茅but, les analyses du laboratoire 茅taient financ茅es par l鈥橧nitiative interdisciplinaire en infection et immunit茅 (MI4) de l鈥橴niversit茅 平特五不中. 脌 l鈥檃utomne 2020, le laboratoire de Dominic Frigon a re莽u un million de dollars du Fonds de recherche du Qu茅bec - Nature et technologie (FRQNT), organisme paragouvernemental de financement de la recherche. Les fondations familiales Trottier et Molson ont 茅galement vers茅 700 000 $ au laboratoire. Puis, 脿 la fin de 2020, le site Web de CentrEAU鈥慍OVID a vu le jour : il renfermait une carte indiquant, par code de couleurs, le niveau de concentration virale dans quatre r茅gions qu茅b茅coises, soit Montr茅al, Laval, Qu茅bec et le Bas-Saint-Laurent.
En novembre 2021, le financement s鈥檈st tari et les activit茅s du site Web ont 茅t茅 suspendues, mais les chercheurs du laboratoire ont poursuivi l鈥檃nalyse des eaux us茅es des r茅sidences 茅tudiantes de l鈥橴niversit茅 平特五不中. Au cours de l鈥檋iver 2022, ces analyses ont permis 脿 l鈥檃dministration de l鈥橴niversit茅 de mieux comprendre la trajectoire du variant Omicron et d鈥檃juster sa strat茅gie face 脿 la COVID鈥19.
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Omicron et les journalistes changent la donne
Lorsque le variant Omicron a commenc茅 脿 se r茅pandre, en d茅cembre 2021, les centres de d茅pistage n鈥檃rrivaient plus 脿 r茅pondre 脿 la demande de tests PCR. Le nombre de nouveaux cas par jour, longtemps consid茅r茅 comme le crit猫re d鈥櫭﹙aluation de la gravit茅 de la pand茅mie, a atteint des sommets stratosph茅riques qui ont 茅clips茅 les vagues ant茅rieures. Face 脿 la demande accrue, le minist猫re de la Sant茅 a d茅cid茅 de r茅server les tests PCR aux groupes prioritaires. D猫s lors, le nombre de nouveaux cas par jour ne constituait plus un indicateur fiable de la propagation du virus.
Au m锚me moment, les journalistes ont commenc茅 脿 r茅clamer l鈥檃doption de l鈥檃nalyse des eaux us茅es pour la d茅tection de la COVID鈥19.
芦 Les journalistes ont fait valoir quelque chose que nous savions depuis le d茅but, raconte Dominic Frigon. Ce sont eux qui ont dit : 鈥淐omme vous n鈥檃vez plus de donn茅es, pourquoi ne pas vous servir des eaux us茅es?鈥 Le minist猫re se faisait critiquer sur le plan politique et, 脿 court de r茅ponses, a rajust茅 le tir. 禄
En mars, le minist猫re de la Sant茅 et l鈥橧nstitut national de sant茅 publique du Qu茅bec (INSPQ) ont conclu un partenariat d鈥檜n an avec le laboratoire du Pr Frigon.
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Un ministre f茅d茅ral souligne le 芦 travail qui sauve des vies 禄
Le lundi 25 avril, Jean-Yves Duclos, ministre f茅d茅ral de la Sant茅, a visit茅 le laboratoire de Dominic Frigon pour voir de ses propres yeux le proc茅d茅 d鈥檃nalyse des eaux us茅es.
芦 Le travail que vous faites est important dans l鈥檌mm茅diat, mais il le sera encore 脿 court et 脿 long terme, 禄 a affirm茅 le ministre apr猫s sa visite du laboratoire. 芦 Malheureusement, la COVID鈥19 n鈥檃 pas dit son dernier mot. Il y aura fort probablement d鈥檃utres secousses. 禄
Dans un gazouillis publi茅 plus tard en soir茅e, le ministre a rench茅ri en soulignant que le travail du laboratoire sauvait des vies.
Depuis juin 2021, l鈥 collabore avec les gouvernements provinciaux et municipaux ainsi qu鈥檃vec les 茅tablissements d鈥檈nseignement sup茅rieur dans le but de mettre sur pied un r茅seau pancanadien d鈥檃nalyse des eaux us茅es.
芦 L鈥橝gence de la sant茅 publique du Canada a r茅uni tous ces chercheurs et cr茅茅 quatre comit茅s qui s鈥檌nt茅resseront aux questions que voici : 茅chantillonnage et analyse des eaux us茅es, d茅tection et surveillance des variants, 茅pid茅miologie et surveillance, et coordination 禄, pr茅cise le Pr Frigon. 芦 En gros, ils ont pour mission d鈥櫭ヽhanger sur ces sujets et de trouver des solutions aux probl猫mes qui se pr茅senteront. 禄
Dans l鈥檌ntervalle, Dominic Frigon et ses coll猫gues esp猫rent que l鈥檃nalyse des eaux us茅es deviendra monnaie courante.
芦 Pour vous donner un exemple, je surveille la r茅sistance aux antimicrobiens. Nous pouvons aussi suivre la grippe saisonni猫re. On pourrait s鈥檈n servir pour d茅tecter d鈥檃utres maladies au sein de la population.
芦 Ou encore, y recourir lors de la prochaine pand茅mie. 禄
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