ƽÌØÎå²»ÖÐ

Projet pionnier du Nouveau Vic

L’Université souhaite faire du bâtiment principal de l’ancien Hôpital Royal Victoria un centre de recherche et d’enseignement multidisciplinaire

Depuis le transfert de ses activités vers le site Glen, en avril 2015, l’ancien Hôpital Royal Victoria, jadis un centre de soins et de recherche médicale d’avant-garde de renommée mondiale, est désaffecté. Toutefois, si l’ambitieux projet de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ se déroule comme prévu, l’emblématique « hôpital à flanc de montagne » servira de catalyseur et fera de l’Université une pionnière sur le front du développement durable, l’un des enjeux les plus importants de notre époque.

À l’heure actuelle, l’ensemble du site de l’Hôpital Royal Victoria, qui comprend l’immeuble principal de l’hôpital, les pavillons avoisinants, l’hôpital Allan Memorial et l’ensemble des terrains, appartient au Centre universitaire de santé ƽÌØÎå²»ÖÐ. Toutefois, le site sera sous peu transféré à la Société québécoise des infrastructures (SQI), un organisme du gouvernement québécois. La SQI élabore un plan directeur pour le site afin de superviser la transformation et la requalification du site de l’Hôpital Royal Victoria.

En collaboration avec la SQI, l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ a produit un dossier d’opportunité (DO), ou étude de faisabilité, présentant sa demande de restauration, de rénovation et de remaniement du bâtiment principal de l’ancien Hôpital Royal Victoria en vue d’en faire un centre de recherche et d’enseignement multidisciplinaire. Le 1er septembre, l’Université a déposé le DO auprès du gouvernement du Québec, qui l’évaluera et devrait donner sa réponse d’ici la fin de l’année.

Équilibre entre fonctionnalité, nature, patrimoine et histoire autochtone

Le projet inaugurera une nouvelle ère d’utilisation intégrée, dans laquelle l’ensemble de la communauté universitaire – et ses voisins – bénéficiera d’un aménagement qui réunit les gens dans un lieu d’apprentissage, de vie et de recherche, et qui procure également un accès au mont Royal.

Le Nouveau Vic servira de modèle, en cela qu’il donne une nouvelle vocation aux édifices patrimoniaux en agissant de façon responsable et donne lieu à l’édification d’immeubles conformes aux normes les plus élevées de design et de construction durables. Pour ce faire, une attention particulière sera accordée à l’équilibre entre la fonctionnalité, la nature, le patrimoine et la reconnaissance de l’histoire autochtone du territoire.

La course à l’espace

L’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ fait face depuis longtemps à des difficultés d’espace physique sur son campus du centre-ville. La communauté mcgilloise comptant plus de 50 000 membres – étudiants, employés et enseignants – il n’est pas aisé de trouver des locaux de qualité, particulièrement au centre-ville de Montréal, pouvant accueillir cette dernière.

Une fois terminé, le pavillon du Nouveau Vic occupera 51 500 mètres carrés bruts. Cette superficie, combinée à l’emplacement du site dans la « cour arrière » de ƽÌØÎå²»ÖÐ, en fait le prolongement naturel du campus du centre-ville. Le Nouveau Vic fait partie intégrante du Plan directeur de ƽÌØÎå²»ÖÐ et s’inscrit dans un plan plus vaste ayant pour objectif le renouvellement des espaces libres et du campus dans son ensemble.

Cela dit, la vision qui sous-tend le projet du Nouveau Vic va bien au-delà de la question de la superficie.

Systèmes de développement durable et politiques publiques

En 2015, lorsque l’Hôpital Royal Victoria a transféré ses activités au nouveau site Glen, l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ a mis sur pied le Groupe de travail de la principale sur l’élaboration d’une vision et d’une mission universitaires pour le site de l’Hôpital Royal Victoria afin d’élaborer un plan pour le site. L’Université a commencé à explorer le potentiel du site de l’Hôpital Royal Victoria avant même qu’il ne soit vacant.

À la suite de vastes consultations menées auprès de membres de la communauté mcgilloise en 2015 et en 2016, le Groupe de travail a énoncé six principes qui orienteront le projet de l’Hôpital Royal Victoria : favoriser la souplesse et l’innovation; soutenir la collaboration à l’interne; entretenir la collaboration à l’externe; stimuler la recherche et l’apprentissage multidisciplinaires; promouvoir l’utilisation de plateformes communes de découvertes et de services; et augmenter les capacités stratégiques.

De ces principes directeurs, deux thèmes ont émergé : les systèmes de développement durable et les politiques publiques. Ils sont devenus les piliers du projet du Nouveau Vic. Le pilier Politiques publiques aura pour point d’ancrage l’École de politiques publiques Max Bell, tandis que le pilier Systèmes de développement durable comprendra les Systèmes moléculaires et matériaux, les Systèmes terrestres et les Systèmes urbains.

Le Nouveau Vic sera formé d’espaces de pointe voués à la recherche, à la tenue d’événements et à l’étude en solitaire ou en groupe, et d’un grand carrefour de salles de classe, d’un espace événementiel, d’une succursale de la bibliothèque et des services de restauration.

À propos de l’accent mis sur le développement durable et les politiques publiques, Bruce Lennox, doyen de la Faculté des sciences et responsable académique de l’Université pour le projet du Nouveau Vic, remarque : « C’est un projet véritablement transformateur pour ƽÌØÎå²»ÖÐ, Montréal et peut-être le monde entier. La pandémie de COVID-19 est un exercice très réaliste qui nous a permis de voir dans un court laps de temps le niveau de perturbation potentiel des changements climatiques à l’échelle mondiale. Si on ne règle pas la question des changements climatiques et du développement durable, les perturbations ressembleront grandement à celles provoquées par la COVID-19. Le Nouveau Vic jouera un rôle de premier plan dans la recherche d’une voie vers un avenir durable. »

Des avantages, au-delà du portail Roddick

Un projet de cette envergure aura des retombées pour ƽÌØÎå²»ÖÐ et la ville de Montréal, particulièrement pour les voisins immédiats de l’Université. Dans cette perspective, celle-ci a organisé une série d’événements en 2017 afin d’encourager le grand public à proposer des idées pour la création d’un espace mixte qui répondra avec justesse aux besoins de l’ensemble de la population.

Un modèle d’intégration urbaine, le projet rendra hommage à Frederick Law Olmsted, célèbre architecte-paysagiste du XIXe siècle, pour qui la montagne représentait les « poumons verts de la ville ». Havre accueillant pour les citoyens, le projet priorisera le transport en commun et les piétons.

En outre, le Nouveau Vic comprendra des voies publiques vers le mont Royal, des espaces de rencontre informelle et une aire pour la tenue d’événements pouvant être utilisée par la collectivité.

La portée du Nouveau Vic s’étendra au-delà du voisinage immédiat.

« Le développement durable et les politiques publiques sont essentiels à l’avenir du Québec et du Canada, soutient Bruce Lennox. Montréal est l’un des centres mondiaux de la recherche sur la biodiversité et le développement durable. La transformation de l’Hôpital Royal Victoria en Nouveau Vic est extrêmement importante pour notre ville, qui pourra ainsi intéresser des partenaires locaux, québécois, canadiens et internationaux à ces thèmes. »

Les trois immeubles adjacents à l’Hôpital Royal Victoria – les pavillons Ross, des femmes et Hersey – demeureront la propriété de la SQI. M. Lennox précise que la SQI élabore actuellement son propre plan pour ces structures ; elle cherchera notamment des locataires dont les activités cadreront avec la vision du Nouveau Vic.

« Pour utiliser la terminologie des centres commerciaux, nous sommes un magasin phare de rêve, soutient-il. Nous avons deux thèmes qui fonctionnent autant dans la sphère publique que la sphère privée. Nous accueillerons 900 étudiants aux cycles supérieurs qui s’intéresseront aux défis en matière de développement durable et de politiques publiques, et au-delà de 150 professeurs et de 3 000 étudiants au premier cycle présents sur le site chaque jour. Pour certains secteurs, dont celui des technologies propres, et les ministères avec qui ils collaborent, faire partie de cet écosystème est une occasion exceptionnelle. »

Engagement gouvernemental

La préparation du DO pour le gouvernement n’a pas été une mince affaire. Il a fallu deux ans pour produire le document final qui compte « des milliers de pages », indique Yves Beauchamp, vice-principal (administration et finances) et cadre responsable du bureau du projet du Nouveau Vic.

« Dans le DO, nous présentons au gouvernement 15 % du design du projet, soit les grandes lignes, explique-t-il. Mais nous démontrons également que nous avons examiné plusieurs options avant de déterminer que celle-ci est la meilleure. »

Au cours des prochains mois, le gouvernement du Québec évaluera le DO de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et, d’ici la fin de l’année, il devrait faire connaître sa décision quant au niveau d’aide financière qu’il accordera.

« Notre objectif est que le gouvernement s’associe à l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et s’engage à soutenir financièrement ce projet important et porteur pour la position de Montréal comme chef de file de la recherche en développement durable », précise le professeur Beauchamp.

Jusque dans les moindres détails

Une fois le DO approuvé par le gouvernement provincial, le Conseil des gouverneurs de l’Université s’attellera alors à la préparation du dossier d’affaires (DA) final, ou à l’analyse de rentabilité. C’est durant cette phase que l’Université et les architectes s’attarderont aux détails du design.

« Dans le DA, le niveau d’achèvement du design passe de 15 à 65 %. À cette étape, les spécifications et les dessins sont terminés, et c’est alors que le gouvernement examine le DA et décide s’il ira ou non de l’avant avec la phase de construction », explique M. Beauchamp.

« C’est la phase de planification détaillée, ajoute Bruce Lennox en souriant. Chaque tuyau, chaque câble, chaque hotte, tout doit être spécifié. »

La préparation du DA se fera de 2021 à 2022. Durant cette période, il y aura de l’activité sur le site du Nouveau Vic, à commencer par le processus de décontamination.

« Nous allons également entamer un projet pilote pour rénover une partie de l’immeuble, précise Yves Beauchamp. Il s’agit d’une vieille structure, et nous ne savons pas quel genre de difficultés se cachent dans les murs. Ce projet nous donnera donc une meilleure idée de la tâche qui nous attend, et nous pourrons ainsi adapter le budget en conséquence. »

Lorsque cette étape sera franchie et approuvée par le gouvernement, la propriété des immeubles sera transférée à l’Université « et nous aurons le feu vert pour commencer la construction, ajoute le vice‑principal. Probablement au cours de 2023. »

M. Beauchamp précise que la construction durera cinq ans, et que le Nouveau Vic devrait ouvrir ses portes en 2028. Et bien qu’il attend ce moment avec impatience, il prend visiblement plaisir à participer au processus.

« Ce projet est très gratifiant, parce qu’il nous permet de participer à la réalisation de quelque chose d’unique, dit-il. C’est probablement le plus beau projet à Montréal. Oui, beaucoup d’immeubles superbes sont en construction, mais nous ferons renaître de ses cendres ce château et cet hôpital exceptionnels dans un but important. »

« C’est une occasion formidable de transformer l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, Montréal et le Québec. »

Image ci-haut : Interprétation de la cour intérieure du nouvel Hôpital Royal Victoria. Avertissement : Celle-ci n’est qu’une image de l’avant-projet, sujette à l’approbation du projet Diamond Schmitt / Lemay Michaud Architectes Inc.

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