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Facebook à Montréal, d’abord une affaire d’étudiants

Les Facebook, Google et Microsoft qui ont décidé de s’installer à Montréal y ont bien sûr été attirés par le talent des chercheurs en intelligence artificielle de la ville, mais elles « viennent surtout y chercher des étudiants », dit Joëlle Pineau, professeure à l’École d’informatique de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ.

Ainsi, afin que Montréal garde sa place en tant que leader en IA, la formation des étudiants doit demeurer une priorité. C’est la raison pour laquelle Mme Pineau a tenu à garder son chapeau de professeure à l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ lorsqu’elle a accepté de diriger le nouveau laboratoire de recherche montréalais de Facebook.

« La formation des étudiants, ça demeure le rôle des universités. Montréal est parvenue à occuper sa position en IA grâce aux professeurs et aux étudiants, il ne faut pas perdre ça de vue. »

Il y a environ cinq ans, le milieu de l’IA a connu des avancées majeures. Depuis, le privé s’y est intéressé de près et s’est mis à débaucher les spécialistes des universités d’un peu partout dans le monde, un phénomène avec lequel les universités montréalaises n’ont pas eu à composer.

« Montréal est une des villes qui a réussi à conserver le plus grand nombre de professeurs. On a donc un grand bassin d’étudiants dans les deux sous-domaines les plus en vogue en IA; c’est assez unique », dit la professeure Pineau.

Les choses ont bien changé

Montréal n’a toutefois pas toujours eu d’aussi nombreux spécialistes et étudiants en IA sur son territoire. C’est une des raisons pour lesquelles les professeurs américains de Joëlle Pineau ont cru qu’elle perdait la tête lorsqu’elle leur a annoncé, en 2004, qu’elle s’installait à Montréal afin de poursuivre ses recherches. Après tout, elle avait en poche un doctorat de la très prestigieuse Université Carnegie Mellon de Pittsburgh.

« Dans leur esprit, ne pas postuler dans les grandes universités américaines comme MIT, Stanford, Berkeley, c’était inimaginable, mais je voulais vivre au Canada, à Montréal », se souvient-elle.

Treize ans plus tard, la ville jouit d’une réputation de chef de file mondial en IA grâce à de nombreux professeurs qui, comme Joëlle Pineau, ont décidé d’y entreprendre une carrière. Heureusement pour Montréal.

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