Prévue cette année, l’interdiction fédérale des plastiques à usage unique devrait faire augmenter la demande de substituts aux produits en plastique courants, comme les pailles. Née d’une collaboration entre des professeurs de chimie de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et de l’Université Lakehead, la jeune entreprise mise sur la cellulose pour fabriquer des pailles plus respectueuses de l’environnement.
Fondée par Theo van de Ven et Jean‑Philip Lumb, professeurs du Département de chimie de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, et par Md Nur Alam de l’Université Lakehead, l’entreprise a récemment mis au point un prototype de paille faite d’une matière appelée « cellophax », une « substance semblable au plastique faite de cellulose, le composant principal des arbres et des plantes ».
« Nous estimons qu’environ 1 milliard de pailles sont jetées chaque année au Canada, a déclaré Theo van de Ven. Les pailles en plastique posent un tel problème, que nous avons été vraiment emballés de découvrir qu’il était possible de les fabriquer avec de la cellulose. »
Selon lui, ces pailles, qui peuvent être produites à partir d’une simple solution de cellulose visqueuse obtenue grâce à un procédé breveté mis au point par les fondateurs, ressemblent à des pailles en plastique ordinaires, ce qui leur donne un avantage sur les autres substituts existants.
« Toutes les personnes à qui je parle semblent détester les pailles en papier; elles se ramollissent et se recroquevillent, a-t-il déclaré à ƽÌØÎå²»ÖÐ dans la ville. Nos pailles gardent leur forme une fois mouillées et peuvent même être utilisées dans des breuvages chauds. Elles sont très résistantes. »
Surtout, elles sont fabriquées à partir d’une ressource renouvelable et recyclable.
« Après utilisation, les pailles peuvent être dissoutes de nouveau dans une solution alcaline pour en fabriquer de nouvelles ou d’autres produits en cellulose ».
Pour l’instant, c’est la pâte kraft – normalement utilisées pour fabriquer du papier à copies et du papier de soie – qui sert de matière première aux produits de TreeMaTech. Néanmoins, selon M. van de Ven, il devrait être relativement simple d’extraire la cellulose de la sciure ou du papier déchiqueté, ce qui permettrait de réduire considérablement les coûts de production.
L’avenir prometteur des produits en cellulose
Bien que TreeMaTech se concentre dans un premier temps sur les pailles, l’entreprise prévoit étendre l’utilisation de sa technologie à la fabrication de substituts d’autres produits en plastique à usage unique, comme les bouteilles, les sacs et les textiles.
« Les textiles en cellulose existent déjà , mais les procédés utilisés pour les fabriquer et les teindre sont très toxiques et ont une empreinte écologique importante, explique M. van de Ven. Le procédé que nous avons mis au point n’inclut aucun produit chimique nocif. Il est donc très prometteur. »
TreeMaTech s’est équipée d’une filière pour transformer les fibres de cellulose en fil, qui sera ensuite tissé afin de tester les propriétés du matériau.
De plus, la jeune entreprise a récemment réussi à développer des pellicules de cellulose recyclables « ultra-fines et ultrarésistantes ».
« Le marché du plastique étant très vaste, notre technologie présente un énorme potentiel. Tout ceci est très encourageant », a déclaré M. van de Ven.
³¢Ã©²µ±ð²Ô»å±ð : Photo des membres des groupes de recherche des Prs van de Ven et Lumb à l’occasion de la première réunion de personnes au monde à avoir proposé des pailles en cellulose aux participants. Photo : TreeMaTech