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Amazon à Montréal : des retombées alléchantes, mais potentiellement coûteuses

Depuis qu’Amazon a annoncé être à la recherche d’une ville pour accueillir son deuxième siège social nord-américain, de nombreuses métropoles font les yeux doux au géant américain. Au Canada, Toronto, Vancouver et Montréal ont déjà annoncé vouloir convaincre Amazon de s’installer sur leur territoire. ƽÌØÎå²»ÖÐ dans la ville a posé trois questions à Saibal Ray, professeur de la Faculté de gestion Desautels de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, pour valider le sérieux du projet.

Comment Montréal pourrait-elle profiter de l’arrivée d’Amazon sur son territoire?

Si Amazon choisit de s’installer à Montréal, cela aura d’énormes retombées économiques. Après tout, on parle de 50 000 emplois potentiels. La présence de ce géant sur le territoire montréalais pourrait aussi attirer des travailleurs spécialisés de divers secteurs (intelligence artificielle, marketing, chaîne d’approvisionnement). Les centres de recherche et les universités en profiteraient aussi.

La réputation que s’est construite Montréal comme ville spécialisée en intelligence artificielle pourrait-elle jouer en sa faveur?

Il y a cinq ou six ans, Montréal n’aurait pas pu rêver d’attirer Amazon, mais la réputation dont elle jouit désormais dans le secteur de l’intelligence artificielle compte pour beaucoup. Montréal est aujourd’hui une plaque tournante de la haute technologie, c’est une ville cosmopolite sur le plan culturel et linguistique : tous des facteurs qui pourraient exercer un fort pouvoir d’attraction pour d’éventuels employés d’Amazon.

Montréal a-t-elle quelque chose à perdre à se lancer dans cette course?

Il faut faire attention. C’est assez clair pour moi que de convaincre Amazon de s’installer ici comportera un coût. Connaissant l’entreprise, elle va attiser la rivalité entre les villes pour avoir le meilleur deal, notamment des allègements fiscaux. La province et la ville devront se demander combien elles sont prêts à payer, et si cet argent ne serait pas mieux investi ailleurs. Vaudrait-il mieux soutenir les PME? Il faudra aussi réfléchir aux impacts sociaux que pourrait entraîner l’arrivée d’une entreprise d’une telle envergure. À San Francisco, l’immense succès du secteur de la haute technologie a fait en sorte que le commun des mortels ne peut désormais même plus rêver de vivre au centre-ville.

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