Lors de sa création, en 2016, grâce à un don de 20 MG de la Fondation de la famille Larry et Judy Tanenbaum, l’Institut de science ouverte Tanenbaum (ISOT) s’était fixé, entre autres objectifs, d’encourager les établissements canadiens à adopter le modèle de la science ouverte. Autrement dit, à partager les données, méthodes et résultats afin d’accélérer le rythme des découvertes médicales.
Le Neuro, fut le premier institut à adopter un ensemble de principes de science ouverte et l’lSOT s’est efforcé d’amener d’autres organisations à lui emboiter le pas. Depuis lors, deux établissements – l’Hotchkiss Brain Institute de l’Université de Calgary et le Centre de recherche Douglas à Montréal – ont suivi son exemple en mettant en pratique les principes de la science ouverte. S’il s’agit là d’étapes déterminantes dans le mandat de l’ISOT, mais ce n’est qu’un début, selon le Dr Guy Rouleau, directeur du Neuro et cofondateur de l’ISOT. La diffusion de la science ouverte passe par la sensibilisation des ambassadeurs aux avantages de l’approche ouverte en matière de recherche et d’innovation.
« Pour ce faire, il faut présenter la philosophie de la science ouverte en collaborant avec les personnes qui piloteront son adoption dans les établissements », explique-t-il. « C’est pourquoi nous avons mis au point une série d’outils, comme, le buy-in process (processus d’adhésion) récemment publié. »
Le Dr Rouleau a recensé divers modes de diffusion pour faciliter l’intégration des chercheurs et des instituts dans le cadre conceptuel de la science ouverte : la série de webinaires « Open Science in Conversation », les prix de la science ouverte au Neuro, les ateliers Pratiques exemplaires en science ouverte et le symposium annuel sur la science ouverte en action. Il s’entretient aussi personnellement avec les intervenants sur les modalités requises pour devenir un organisme pratiquant la science ouverte.
Au moment de se lancer dans cette transition, le Neuro représente un exemple concret pour les autres instituts. D’après le Dr Rouleau, cette politique de science ouverte a permis au Neuro de recruter de nouveaux chercheurs talentueux attirés par le partage des données. Les donateurs montrent également un intérêt pour ce concept, propre à maximiser les retombées de leurs investissements dans la recherche sur les maladies. Et les organismes de financement s’intéressent de plus en plus à la science ouverte. Par ailleurs, cette politique de science ouverte a renforcé la collaboration avec l’industrie pharmaceutique, en simplifiant et en accélérant la conclusion d’ententes.
Il reste néanmoins beaucoup à faire. C’est pourquoi il travaille avec le comité des initiatives de la communauté de l’ISOT, composé de chercheurs de l’ensemble du Neuro, afin de constituer un groupe de partisans de la science ouverte animés par les mêmes idées. Les ressources humaines et financières fournies par l’ISOT soutiennent diverses initiatives en science ouverte : mentorat par les pairs, création de plateformes et communications scientifiques. Les instituts ont aussi la possibilité de nouer des partenariats stratégiques avec l’ISOT grâce au cadre de soutien et de partenariat pour la science ouverte.
« Comme pour toute évolution de la société, précise le Dr Rouleau, cela exige une éducation et une formation. À titre d’illustration, il souhaiterait qu’on enseigne la science ouverte à l’université, dans toutes les disciplines. »
« On doit faire en sorte que la science ouverte soit active et vivante. Il faut, par conséquent, éliminer les obstacles à la collaboration. La philosophie de la science ouverte doit ainsi se propager d’une institution ou d’un laboratoire à l’autre, pour, au bout du compte, améliorer les traitements des maladies neurologiques. Voilà ce qu’il faut faire. »