En imagerie médicale, les techniciens de recherche en tomographie par émission de positons (TEP) jouent un rôle essentiel pour faire progresser notre compréhension du fonctionnement interne du cerveau. Deux de ces techniciens motivés, Catherine Saleh et Chris Hung-Hsin Hsiao, nous donnent une idée de leur routine quotidienne au Neuro, qui va de l’étalonnage des équipements de pointe à l’intégration de nouveaux traceurs. Leurs tâches se déroulent dans le cadre de travaux novateurs au Centre d’imagerie cérébrale McConnell (CIC).
La TEP fournit des données sur le fonctionnement de l’organisme. Cet examen consiste à injecter dans le corps une petite quantité de radiotraceurs qui émettent des signaux détectés par l’appareil pour produire des images détaillées des organes internes et des tissus comme le cerveau. Ces images révèlent l’activité métabolique et chimique que les médecins et les chercheurs analysent pour comprendre, diagnostiquer et surveiller l’évolution des maladies, qu’il s’agisse du cancer ou de troubles cérébraux.
À quoi ressemble une journée typique de recherche en TEP au CIC?
Une journée ordinaire commence par l’étalonnage de l’appareil de TEP et la coordination avec notre équipe de radiochimie qui produit tous les traceurs nécessaires sur place. Nous nous occupons de tout, de l’injection des traceurs à la réalisation des tomographies, en passant par le confort des patients en salle d’attente. Pour respecter le calendrier, la coordination avec les chercheurs s’avère également essentielle. Par ailleurs, nous gérons la documentation, la reconstruction des images et le traitement des données.
Quelles variations enregistrent les examens de TEP en fonction du projet ou du participant?
Les impératifs de chaque projet dictent les détails de la technique. Certaines études nécessitent un balayage différé après une petite dose de traceur, tandis que d’autres exigent la pose d’un cathéter IV dans le bras du patient pour perfuser le traceur durant l’examen, d’autres encore, requièrent une prise de sang et une analyse. Nous traitons donc chaque cas en conséquence et décidons souvent de la technique longtemps à l’avance en fonction des besoins de la recherche.
Comment aidez-vous les participants à se détendre, en particulier si l’intervention les rend anxieux?
Nous commençons par tout leur expliquer, bien avant l’examen, afin de répondre à leurs préoccupations avant même qu’ils arrivent. Une étroite collaboration avec les coordonnateurs de recherche et leurs assistants nous permet de créer un contexte sécuritaire et accueillant.
Comme les patients ne doivent demeurer immobiles qu’à partir du cou, ils se sentent généralement assez à l’aise durant une TEP par rapport à d’autres types d’examens, et nous fournissons des couvertures ou des supports pour le cou, la tête et les genoux pour améliorer leur confort. Si certains le préfèrent et si le protocole l’autorise, nous diffusons de la musique ou un balado pendant l’examen, par ailleurs, un membre de l’équipe reste toujours à proximité. Les participants enclins à la claustrophobie trouvent habituellement notre appareil de TEP moins intimidant, car ils ne sont positionnés que jusqu’à la mâchoire et peuvent observer leur environnement tout en étant dans la machine.
Adaptez-vous votre approche aux besoins spécifiques de certains participants, par exemple en cas de troubles cognitifs?
Oui, absolument. Pour les participants atteints de troubles cognitifs, nous veillons à ce que quelqu’un les accompagne pour les aider. Quant aux personnes âgées, nous ajoutons des supports supplémentaires, des couvertures et des coussins pour les genoux. Il s’agit de petits ajustements, mais ils répondent à leurs besoins particuliers et assurent leur confort.
Pouvez-vous nous décrire certaines des technologies employées et leur contribution à la recherche?
Nous travaillons avec l’imagerie TEP à haute résolution, fondamentale pour la recherche en neurosciences. Les radiotraceurs, essentiels à notre tâche, ne sont généralement pas encore utilisés dans les hôpitaux. Notre bibliothèque de traceurs radioactifs, l’une des mieux fournies au monde, nous permet d’étudier les maladies neurodégénératives, les voies de neurotransmission et même les facteurs épigénétiques. Nos radiochimistes développent en permanence de nouveaux traceurs pour affiner les diagnostics, afin que ces derniers soient plus précis, plus faciles à établir et plus abordables.
La collaboration qui existe au CIC favorise l’innovation. Les membres de notre équipe et nos partenaires, issus de multiples domaines : neurosciences, neurologie, psychiatrie, physique nucléaire, épigénétique, psychologie, informatique, etc., apportent des perspectives qui stimulent la créativité et renforcent les compétences. Les collègues des différentes disciplines nous permettent d’apprendre et de progresser sur le plan scientifique et technique.
Qu’est-ce qui vous semble le plus gratifiant dans votre travail ici?
C’est valorisant de participer à des découvertes qui font avancer notre compréhension de pathologies telles que la maladie d’Alzheimer, la démence, les traumatismes cérébraux, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et les troubles liés à toxicomanie. En neurosciences, les percées prennent du temps, mais les découvertes se produisent lentement et régulièrement, et savoir que notre activité contribue à l’amélioration des outils de diagnostic et des traitements est une source de grande satisfaction.
Pour soutenir la recherche, nous nous appuyons sur une vaste base scientifique –, neurosciences, programmation, analyse de données et essais cliniques. La prise en compte de toutes ces dimensions, bien que complexe, reste essentielle pour la recherche unique que nous menons et cela donne tout son sens à notre travail au CIC.
Ěý