L’IA au service du bien-être des vaches et du portefeuille des éleveurs—entrevue avec Prof. Elsa Vasseur
Des images captées par des caméras qui scrutent les moindres mouvements des vaches. Voilà qui sert de base à une importante étude, actuellement menée par la Chaire de recherche-innovation en bien-être animal et intelligence artificielle (), créée conjointement par l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et l’UQAM.Â
Instaurée grâce à un financement de 5 M$, la Chaire a notamment pour objectif d’identifier les prédicteurs de l’évolution de la santé mentale et physique des vaches. « On veut détecter toute déviation avant qu’elle soit perceptible à l’œil nu, et l’IA [intelligence artificielle] va pouvoir nous aider à développer des indicateurs précoces », expliquait Elsa Vasseur, professeure agrégée au Département des sciences animales de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et cotitulaire de la Chaire, en entrevue à l’émission La Semaine verte.
Le but ultime? Une meilleure rentabilité pour les producteurs agricoles. « On pense à tort que les vaches les plus productives sont les plus rentables, mais ce n’est pas le cas, explique l’assistante de recherche d’Elsa Vasseur, Rachel Van Vliet. Ces vaches très productives sont aussi malades plus souvent et cela entraîne des frais. De plus, une vache en meilleure santé va avoir une meilleure espérance de vie et ça se traduit par des gains. »
De nouvelles normes d'élevage
Elsa Vasseur étudie l’élevage depuis nombre d’années. Sommité canadienne, elle a notamment contribué, par ses recherches, à l’instauration en 2023 de nouvelles normes d’élevage par Agriculture Canada. « À partir de 2027, il ne sera plus possible de maintenir des vaches attachées 24 heures par jour, sept jours par semaine. Les éleveurs seront obligés de les faire bouger, que ce soit en dedans ou dehors, au moins une heure par jour. » La recherche qui a mené à cette évolution a permis de conclure que cette pratique améliore la flexibilité et les mouvements de la vache.