Dans notre sérieÌý, nous mettons en lumière le travail que réalisent des membres de la Faculté de médecine et des sciences de la santé d’un bout à l’autre du Québec. De la Montérégie et de l’Outaouais à l’Eeyou Istchee et au Nunavik, nos apprenants, apprenantes, cliniciens, cliniciennes et scientifiques ont le privilège et la fierté de s’associer aux communautés pour apprendre et enseigner, prendre soin de la population québécoise et améliorer la santé de tous. Découvrez leurs histoires passionnantes.Ìý
La docteure Geneviève Bois a choisi de pratiquer la médecine de famille au sein de la communauté de Whapmagoostui, la plus septentrionale de l’immense Eeyou Istchee, le territoire des Cris de la Baie-James. Elle est toujours aussi passionnée et enthousiaste après plus de sept ans de pratique au 55eÌýparallèle.
Son intérêt à pratiquer et à s’installer loin des grands centres s’est confirmé lors de son stage au dispensaire de Whapmagoostui, qui est un site d’enseignement de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ depuis plusieurs années.
Lors de son stage, la DreÌýBois a eu le privilège de commencer à connaître la communauté. Whapmagoostui est une communauté particulière au sein de laquelle deux communautés vivent ensembleÌý: Kuujjuarapik, la communauté inuite, et Whapmagoostui, la communauté crie. Il y a plus de 1Ìý200 Cris et 600 Inuit domiciliés à Whapmagoostui/Kuujjuarapik. Après sa résidence en médecine de famille à l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, en 2017, elle a choisi de s’y installer.
«ÌýCe sont mes stages à Chisasibi et à Whapmagoostui qui m’ont permis de découvrir les possibilités de pratique en région éloignée. C’est une pratique très diversifiée et toujours intéressante. Je suis en mesure de suivre les patients pendant plusieurs années et sur plusieurs générations. Cela me permet de mieux connaître les gens que j’accompagne et ainsi d’être plus proactive et efficace dans ma pratiqueÌý», souligne la DreÌýBois.
«ÌýCette longitudinalité des soins apporte beaucoup de valeur en médecine de familleÌý», rappelle la DreÌýBois. «ÌýDes soins diversifiés doivent être offerts au dispensaire, le seul point de service dans la communauté. Soins aigus, soins chroniques, suivis de grossesse et soins à domicile, il faut faire un peu de tout!Ìý»
Quand la clinique est aussi l’urgence
Le dispensaire, c’est aussi l’urgence quand il le faut. «ÌýMes collègues et moi offrons les soins vraiment en première ligne. Il y a des infirmières et des médecins de famille à la clinique, mais pas de médecins spécialistes, du moins pas au quotidien. Nous faisons appel à des collègues à distance, médecins spécialistes ou autres, pour nous appuyer au besoin. Nous travaillons fort pour offrir les meilleurs soins, mais aussi pour offrir les soins localementÌý», explique la DreÌýBois.
Les médecins doivent faire preuve d’autonomie et de créativité. Le dispensaire ne dispose pas, par exemple, de laboratoire ou de service d’imagerie. Au besoin, les patients sont évacués par transport aérien, puisque la communauté n’a pas d’accès à la route. Des vols la relient à Montréal, à Val-d’Or et à Chisasibi, à raison de six jours sur sept. Il y a généralement deux médecins à la fois dans la communauté pour assurer une couverture.
«ÌýJe suis très heureuse de pouvoir travailler dans la communauté. Je suis très investie dans ma pratique, même quand je ne suis pas sur place.Ìý Je travaille et vis ici à temps plus partiel maintenant, mais j’y étais à temps plein jusqu’à récemment. C’est un milieu fascinant où pratiquer. Je suis très reconnaissante envers la communauté de nous accueillir. Je pense vraiment que c’est la pratique la plus valorisante que l’on peut espérer vivre comme médecin de familleÌý», déclare la DreÌýBois.
En plus d’enseigner en médecine dans les facultés de ƽÌØÎå²»ÖÐ et de l’Université de Montréal, la Dre Bois travaille au Centre de santé des femmes de Montréal. Depuis juin 2024, elle est aussi présidente du Collège québécois des médecins de famille (CQMF).
La Dre Bois continue d’entretenir un lien privilégié avec ƽÌØÎå²»ÖÐ depuis sa résidence au Centre hospitalier de St. Mary et son stage à Whapmagoostui, qui demeure un site d’enseignement du programme de médecine de famille de l’institution. «ÌýJe salue l’engagement de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ envers la formation délocalisée. Cela permet aux étudiants et aux résidents de vivre pleinement l’expérience d’une pratique en région et ainsi de découvrir si cette avenue leur convient. C’est important de comprendre la pratique en communauté avant de considérer s’y installer. La formation délocalisée est une excellente solution qui contribue au recrutement de médecins en région éloignée.Ìý»