Une étude identifie la partie du cerveau responsable de la surdité musicale
Une nouvelle étude révèle que le cerveau des gens souffrant de surdité musicale manque en fait de substance blanche. L'étude, publiée dans le tout dernier numéro de la revue Brain, a été réalisée par une équipe de chercheurs de l'Université de Montréal, de l'Institut neurologique de Montréal et de la Newcastle University Medical School.
La surdité musicale (ou amusie congénitale) est une affection permanente qui empêche des individus fonctionnant normalement de développer des aptitudes musicales de base. Lors de l'étude, les chercheurs ont étudié les corrélats neuraux structurels de la surdité musicale. On a comparé les données d'imagerie par résonance magnétique d'un groupe de personnes souffrant de surdité musicale à des images d'autres personnes possédant des aptitudes musicales normales. L'objectif était d'identifier la partie du cerveau responsable de cet état ainsi que l'anomalie anatomique susceptible d’avoir un rapport avec ce « trouble musical ».
« Les résultats observés parmi les échantillons étaient cohérents. En effet, ils mettaient en évidence une réduction de la concentration en substance blanche dans le gyrus frontal inférieur droit des sujets souffrant de surdité musicale, a expliqué la Professeure Isabelle Peretz de l'Université de Montréal. Les données indiquent que l'intégrité des tractus de substance blanche dans la partie frontale droite du cerveau est la clé de l'acquisition de compétences musicales normales. »
« Nous avons utilisé une technologie appelée morphométrie voxel (MV), une procédure informatisée et automatisée qui permet de chercher dans le cerveau des différences structurelles sur le plan de la concentration tissulaire, a expliqué Krista L. Hyde de l'Institut neurologique de Montréal à l'Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et du département de psychologie de l'Université de Montréal. Les sujets qui ont participé à l'étude étaient considérés comme souffrant de surdité musicale s'ils répondaient à deux critères principaux : la difficulté à reconnaître des chansons familières sans l'aide des paroles et l'incapacité de se rendre compte qu'ils chantaient faux. »
Cette étude constitue la première investigation ayant trait aux corrélats neuraux structurels de la surdité musicale. Les résultats ont des impacts sur la compréhension de l'acquisition normale d'aptitudes musicales ainsi que sur le diagnostic de ce trouble propre à la musique et des mesures visant à le corriger.
L'étude a été rendue possible grâce à l'aide financière des Fonds de recherche en santé du Québec et du Centre de recherche interdisciplinaire en musique, médias et technologie (pour Krista L. Hyde); des Instituts de recherche en santé du Canada (pour Isabelle Peretz); et du Wellcome Trust (GB) (pour Timothy D. Griffiths).
Cette recherche provient du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (BRAMS), collaboration entre l'Université de Montréal, l'Institut neurologique de Montréal, et l'Université ƽÌØÎå²»ÖÐ. C'est un regroupement interuniversitaire de recherche et de formation qui a fait de Montréal la capitale mondiale de l'étude du cerveau musical. Codirigé par la Professeure Isabelle Peretz et le Professeur Robert Zatorre de l'INM, le Laboratoire BRAMS réunit des chercheurs partageant le même intérêt pour la compréhension des substrats cérébraux de la cognition auditive et, en particulier, du traitement de la musique chez l'humain.
Voici la liste complète des auteurs de l'étude et de leurs affiliations :
Krista L. Hyde (1, 2), Robert J. Zatorre (2), Timothy D. Griffiths (4), Jason P. Lerch (3) et Isabelle Peretz (1)
(1) Département de psychologie, Université de Montréal, Montréal, Québec.
(2) Unité des neurosciences cognitives, Institut neurologique de Montréal, Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, Montréal, Québec.
(3) Toronto Hospital for Sick Children, Toronto, Ontario.
(4) Newcastle University Medical School, Newcastle Upon Tyne, GB.
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L'Institut neurologique de Montréal de l'Université ƽÌØÎå²»ÖÐ est un institut de recherche qui se consacre à l'étude du système nerveux et des maladies neurologiques. Fondé en 1934 par le réputé Dr Wilder Penfield, l'INM est l'un des plus grands instituts du genre au monde. Les chercheurs de l'INM sont des chefs de file en neurosciences cellulaires et moléculaires, en imagerie cérébrale, en neurosciences cognitives ainsi qu'en étude et traitement de l'épilepsie, de sclérose en plaques et des troubles neuromusculaires. L'INM, avec son partenaire clinique Hôpital neurologique de Montréal (HNM), de Centre universitaire de santé ƽÌØÎå²»ÖÐ continue d'intégrer recherche, soins aux patients et formation. L'INM est reconnu comme un des premiers centres en neurosciences au monde.