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Un cocktail de médicaments accroît la longévité des souris SLA

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 1 April 2003

Un nouveau cocktail de trois médicaments utilisé pour traiter la sclérose latérale amyotrophique (SLA), appelée aussi maladie de Lou Gehrig, pourrait allonger la longévité et retarder la progression de la maladie, selon une étude menée à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé ƽÌØÎå²»ÖÐ (CUSM). Publiée dans le numéro d'avril des Annals of Neurology, l'étude examine pour la première fois cette trithérapie dans un modèle murin de SLA. Cette recherche a bénéficié d'un partenariat dirigé par les Instituts de la recherche en santé du Canada (IRSC) et faisant appel à la collaboration de la Société canadienne de la SLA et de l'Association canadienne de la dystrophie musculaire (ACDM).

« L'an dernier, nous avons établi que la minocycline, antibiotique de prescription courante, freinait à elle seule la progression de la maladie et retardait la mort des souris SLA », dit le Dr Jean-Pierre Julien, neuroscientifique du CUSM et chercheur principal de l'étude. « Les résultats de la présente recherche indiquent que l'approche thérapeutique fondée sur l'association de la minocycline à deux autres médicaments est beaucoup plus efficace pour retarder l'apparition de la maladie et allonger la longévité des souris SLA. »

« Les résultats sont très impressionnants », dit le Dr Angela Genge, directrice de la Clinique de SLA à l'Institut et Hôpital neurologiques de Montréal. « L'approche adoptée par le Dr Kriz et le Dr Julien est exceptionnellement utile dans la sélection des thérapies potentiellement efficaces contre cette maladie cruelle et incurable pour le moment. Chaque pas en avant nous donne un espoir pour l'avenir. »

« Les résultats de la recherche donnent de l'espoir aux gens qui souffrent de la SLA, et démontre le bon travail accompli par les IRSC », a déclaré le Dr Rémi Quirion, directeur scientifique de l'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC. « J'admire les travaux du Dr Julien que je suis depuis de nombreuses années, et il est important que le gouvernement du Canada investisse dans ce genre de recherche.»

« Ces résultats font briller une lueur d'espoir pour les patients qui souffrent de la SLA et leur famille », dit le Dr Monique D'Amour, clinicienne de la SLA au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). « Comme il y a peu de traitements efficaces pour la SLA, de nouvelles stratégies pharmacologiques sont nécessaires. Nous devrons vérifier si le nouveau traitement donne de bons résultats chez les patients. »

La sclérose latérale amyotrophique est une maladie progressive et fatale qui érode le système nerveux du sujet et mène éventuellement à la paralysie et à l'incapacité de parler ou d'avaler. Les personnes atteintes de SLA ont une survie moyenne de trois à cinq ans après le diagnostic. Les causes de la SLA sont peu connues et la maladie est incurable. D'une importance significative à l'échelle du Canada, la maladie affecte de 1 500 à 2 000 personnes au pays. De deux à trois Canadiens meurent chaque jour de la SLA.

La découverte signalée dans l'article du Dr Jasna Kriz, de Mme Geneviève Gowing et du Dr Julien est financée par un partenariat unique en son genre entre la Société canadienne de la SLA et l'Association canadienne de la dystrophie musculaire (ACDM). Depuis 2000, ce partenariat, en collaboration avec les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), a fourni un financement de plus de 9 millions de dollars à la recherche neuromusculaire.

« Ces nouvelles sont très encourageantes pour le monde de la SLA », dit Helene Vassos, directrice générale nationale intérimaire de la Société canadienne de la SLA. « Nous sommes heureux de voir que la recherche financée par notre initiative de partenariat avec l'ACDM et les IRSC continue de déboucher sur des découvertes importantes. »

Le Dr Julien, qui est également professeur de neurosciences à l'Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, déclare que le Dr Kriz s'est penchée sur les effets de l'association de trois médicaments sur la progression de la SLA chez les souris. Les trois médicaments administrés sont la minocycline, antibiotique doté de propriétés anti-inflammatoires, le riluzole, médicament classique de la SLA, et la nimodipine, médicament bloqueur des canaux calciques qui sert normalement au traitement des hémorragies cérébrales et à la prévention des migraines. Le Dr Jasna Kriz a comparé la longévité, la force musculaire, la perte neuronale et la réaction inflammatoire de souris SLA nourries selon un régime ordinaire ou avec des aliments contenant le cocktail des trois médicaments. Les souris alimentées à la trithérapie ont eu une longévité significativement plus grande et une détérioration neuronale et musculaire plus tardive. « Nos conclusions établissent la valeur d'une approche faisant appel à l'association de médicaments dans le traitement d'une maladie comportant des processus dégénératifs complexes. Les trois médicaments sont actuellement disponibles et nous espérons que notre étude justifiera la réalisation d'un essai clinique sur des patients atteints de SLA », dit le Dr Julien.

Au sujet de l'IRSC

Les IRSC sont le premier organisme fédéral responsable du financement de la recherche en santé au Canada. Leur objectif est d'exceller, selon les normes internationales reconnues de l'excellence scientifique, dans la création de nouvelles connaissances et leur application en vue d'améliorer la santé de la population canadienne, d'offrir de meilleurs produits et services de santé, et de renforcer le système de santé au Canada. L'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC appuie la recherche visant à améliorer la santé mentale et neurologique, la vision, l'audition et le fonctionnement cognitif, et à réduire l'incidence d'autres troubles connexes par la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement, les systèmes de soutien et les soins palliatifs.

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