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Recrudescence potentielle des allergies saisonnières

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 14 May 2004

Les experts du CUSM donnent des renseignements et des conseils

Écoulement nasal, éternuements et congestion, est-ce bien un rhume printanier qui se déclare ? La saison des allergies est de retour et les arbres de Montréal, aulnes, bouleaux et chênes, libèrent un pollen nocif qui en rend plusieurs misérables à force de se moucher, de ressentir des démangeaisons, de tousser et d’être congestionnés.

Plus de cinq millions de Canadiens présentent des symptômes de rhume des foins à un moment de l’année. À Montréal, les arbres dégagent du pollen de la mi-avril au début de juin, puis c’est le tour de l’herbe en juin, et finalement de l’herbe à poux entre la mi-août et les premières gelées. « Certaines personnes sont allergiques à toutes ces substances, d’autres à une seulement », dit Bruce Mazer, pédiatre allergologue à l’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé ƽÌØÎå²»ÖÐ (CUSM).

Les allergies, dont le rhume des foins, sont orchestrées par le système immunitaire de l’organisme, qui identifie les divers allergènes et y réagit. Quand un allergène tel que l’herbe à poux ou le pollen pénètre dans l’organisme d’un sujet prédisposé aux allergies, il provoque une réaction immunitaire et la production d’anticorps spécifiques à l’allergène, appelés IgE. Ces anticorps migrent ensuite vers les mastocytes qui tapissent le nez, les yeux et les poumons. Quand une particule de pollen entre de nouveau dans le nez, les mastocytes libèrent un flot de substances chimiques qui provoquent l’irritation et l’inflammation des membranes humides tapissant le nez (rhinite allergique) et produisent les symptômes de la réaction allergique.

Les allergies saisonnières semblent être en recrudescence. De nombreux experts pensent qu’il faut imputer le phénomène à notre style de vie plus aseptisé. On voit partout des savons antibactériens sur nos comptoirs et les antibiotiques sont plus facilement disponibles qu’il y a vingt ans. Selon la théorie de l’hygiène, privé d’une sollicitation régulière, le système immunitaire s’ennuie et réagit excessivement aux pollens ou aux autres allergènes.

La génétique joue aussi un rôle dans le développement des allergies. Les enfants de parents souffrant d’allergies ont plus de risque de présenter des allergies. Tom Hudson, chef du Centre d’innovation Génome Québec et Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, est l’un des nombreux chercheurs qui explorent quels gènes influent sur les allergies.

Chez les enfants, la première poussée de rhinite allergique intervient généralement vers quatre ans, et s’accompagne souvent d’urticaire. « C’est une maladie importante, car ces enfants sont vraiment malheureux », dit le Dr Mazer. « Ils ne fonctionnent plus, ils sont souvent fatigués et ils sont sous médication. » Les symptômes s’aggravent généralement jusqu’à l’adolescence, période où ils peuvent alors soit s’améliorer, soit empirer.

Le Dr Joseph Shuster, immunologue au CUSM, dit qu’environ 5 000 patients adultes consultent chaque année la clinique de l’allergie de l’Hôpital général de Montréal. Approximativement le tiers d’entre eux se plaignent d’allergies saisonnières. « Il s’agit souvent de parents d’enfants qui ont des allergies », dit-il. « C’est une maladie familiale.»

On ne peut prévenir les allergies, mais on peut les contrôler. Identifier et éviter l’allergène sont la meilleure façon de limiter les symptômes. L’ubiquité des pollens les rend difficiles à contrer, mais de petits changements du style de vie peuvent souvent faire toute la différence. Bruce Mazer recommande aux sujets allergiques de garder les fenêtres et les portes fermées, à la maison et dans la voiture, surtout en soirée lorsque l’herbe à poux et la plupart des arbres libèrent leurs pollens. En cas de persistance des symptômes, il faut passer à l’immunothérapie ou aux médicaments.

Les injections régulières d’allergènes, ou immunothérapie, peuvent aider les sujets à développer une tolérance à des allergènes particuliers. Le médecin injecte une petite quantité de l’allergène, augmentant la dose dans les trois ou cinq ans, ce qui atténue les symptômes chez de nombreux patients. Mais la solution n’est pas parfaite pour tous. Les injections régulières ne conviennent pas aux gens qui voyagent fréquemment et les enfants n’apprécient pas les « piqûres ». « De trente à quarante pour cent obtiennent des résultats formidables », dit le Dr Shuster. Mais l’immunothérapie n’est que peu ou pas efficace pour une autre tranche de trente pour cent.

Les médicaments en vente libre et d’ordonnance peuvent également maîtriser les symptômes. Ainsi les antihistaminiques réduisent de nombreux symptômes, mais peuvent provoquer de la somnolence. « Les produits qui donnent les meilleurs résultats sont ceux qu’on peut administrer directement sur la partie du corps qui fait souffrir », dit le Dr Mazer. Les vaporisateurs nasaux sont offerts sur ordonnance et peuvent traiter les symptômes de l’allergie sans la somnolence.

Un grand nombre de sujets atteints de rhinite allergique développent également de l’asthme et des difficultés respiratoires. Selon l’Académie américaine de l’allergie, de l’asthme et de l’immunologie, l’incidence de l’asthme chez les sujets souffrant de rhinite allergique pourrait atteindre jusqu’à 38 pour cent. Une étude récente a établi que le nombre des hospitalisations s’élevait au Canada en fonction de l’augmentation du pollen aéroporté et des spores.

« Montréal est un mauvais endroit pour le rhume des foins », dit le Dr Mazer. « Nous avons de grosses pointes parce que tout bourgeonne en même temps. C’est une période courte, mais quelle misère! »

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