Produire de l’eau saine en situation d’urgence
Des chercheurs de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ ont mis au point un procĂ©dĂ© innovateur et Ă©conomique pour filtrer l’eau au moyen de nanoparticules d’argent
Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, les tsunamis et les tremblements de terre, entraĂ®nent souvent la propagation de maladies comme la gastroentĂ©rite, la lambliase et mĂŞme le cholĂ©ra en raison d’une pĂ©nurie immĂ©diate d’eau potable. Aujourd’hui, des chercheurs en chimie de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ ont franchi un pas important dans la rĂ©alisation d’un filtre papier Ă©conomique et portatif recouvert de nanoparticules d’argent, utilisable sur les lieux sinistrĂ©s.
« On utilise l’argent pour assainir l’eau depuis très longtemps. Les Grecs et les Romains conservaient leur eau dans des cruches d’argent », nous dit le professeur Derek Gray, du DĂ©partement de chimie de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ. Mais, bien que l’on utilise l’argent pour Ă©liminer les bactĂ©ries dans toute une variĂ©tĂ© de contextes, des pansements aux chaussettes antibactĂ©riennes, on ne l’a jamais utilisĂ© systĂ©matiquement pour purifier l’eau auparavant. « C’est parce que cela semblait trop simple », affirme le professeur Gray.
L’équipe du professeur Gray, dont l’étudiante de troisième cycle Theresa Dankovich, a recouvert des feuilles de papier poreux, absorbant et épais (0,5 mm), de la taille de la main, de nanoparticules d’argent, puis a répandu dessus des bactéries vivantes. « Vu au moyen d’un microscope électronique, le papier semble recouvert de pois d’argent », nous dit Madame Dankovich, « et ce qui est formidable, c’est que les nanoparticules d’argent adhèrent au papier, même si l’eau contaminée le traverse ». Le résultat est convaincant. Même si le papier n’est recouvert que d’une faible quantité d’argent (5,9 mg par gramme de papier sec), le filtre parvient à tuer pratiquement toutes les bactéries et à produire une eau qui satisfait aux normes établies par l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis.
On n’envisage pas d’utiliser ce filtre pour le traitement quotidien de l’eau. Il s’agit plutôt d’un dispositif d’urgence rapide que l’on utilisera à échelle réduite sur les lieux de sinistres. « Le filtre est efficace en laboratoire, nous dit le professeur Gray, mais il faut le perfectionner et en faire l’essai sur le terrain. »
La recherche a été financée par le Conseil de recherche en
sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et les travaux
sont réalisés dans le cadre du NSERC Sentinel Bioactive Paper
Network [RĂ©seau Sentinel sur le papier bioactif du CRSNG].
Les résultats de la recherche ont récemment été publiés dans le
Journal of Environmental Science & Technology. Pour obtenir un
résumé de l’article (en anglais), visitez le site :
Pour de plus amples renseignements au sujet du laboratoire de
Derek Gray, visitez le site : /pprc/members/gray/
L’article complet est disponible sur demande.