Odyssée parmi les debris de l’espace
Dans le bureau du professeur agrégé de la Faculté de droit de ƽÌØÎå²»ÖÐ Ram Jakhu, situé sur la rue Peel à Montréal, se trouve une maquette du satellite INSAT-2. Les satellites de la génération INSAT-2, mis pour la première fois en orbite en 1992, ont joué un rôle important dans l’essor des télé communications en Inde. Mais les satellites, même désaffectés, survivent dans l’espace longtemps après qu’ils ont achevé leur cycle de vie. Dans le cas d’INSAT-2, opérationnel pendant environ douze ans, ce sont aujourd’hui 2 550 kilos qui continuent d’évoluer dans la ceinture orbitale de la Terre. Et ils ne sont pas les seuls.
En sa qualité de directeur adjoint du Centre de droit aérospatial (CDAS) de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, Ram Jakhu s’intéresse aux aspects juridiques des débris spatiaux, ces déchets produits par l’activité humaine qui errent dans le cosmos. Et il y a là matière à étude. Le Réseau de surveillance spatiale des États-Unis a en effet recensé au-delà de 17 000 objets de plus de dix centimètres en orbite autour de la Terre, essentiellement des débris d’engins spatiaux, de fusées et de satellites. Selon les estimations, au-delà de 300 000 débris d’un diamètre compris entre un et dix centimètres (sans parler de plusieurs millions de débris de plus petite taille) encombrent la périphérie terrestre. Or, à une vitesse comprise entre 10 800 et 27 400 kilomètres/heure, même les plus petits débris peuvent endommager, voire détruire, un engin spatial ou un satellite de communications, ou encore causer la mort d’un astronaute lors d’une sortie extravéhiculaire. Et même s’ils doivent normalement se consumer dans l’at mosphère, ces débris, ainsi que les carburants résiduels et matériaux radioactifs qu’ils contiennent, peuvent tomber sur Terre et contaminer les zones où ils s’écrasent.