Les porcs révèlent leurs secrets : De nouveaux travaux de recherche éclairent l'industrie québécoise
Des scientifiques mcgillois mettent au point une technique
pour évaluer les morceaux de viande à l'aide des ondes lumineuses
qu'ils émettent.
Quels sont les meilleurs morceaux de porc? À quoi ressemble leur
texture? Quel est leur niveau d’exsudation? Les secrets que les
porcs dissimulent même aux bouchers les plus qualifiés seront
bientôt mis au jour, grâce à une nouvelle technique sophistiquée
mise au point par des chercheurs de l'Université ƽÌØÎå²»ÖÐ en
collaboration avec Agriculture Canada et l'industrie porcine. « Il
s'agit de donner aux travailleurs de l'industrie de meilleurs
outils pour faire leur travail », a expliqué le professeur Michael
Ngadi, du Département de génie des bioressources. « L'analyse
assistée par ordinateur de la viande se traduira par des emplois de
meilleure qualité, une production optimale et des exportations qui
correspondent mieux aux marchés ciblés ».
La technologie fait appel à la spectroscopie, une technique fondée
sur l'analyse des longueurs d'onde de la lumière visible et
invisible produite par la matière. En mesurant les longueurs d'onde
de la lumière réfléchie qu'émettent les pièces de porc, les
chercheurs ont découvert qu'ils pouvaient facilement déterminer la
couleur, la texture et l'exsudation (émission d'eau) de la viande.
Il s’agit d’une révolution, étant donné que les techniques de
laboratoire précédentes nécessitaient la destruction des
échantillons de test. « La technique permet aux travailleurs de la
production d'effectuer une analyse objective et scientifique de la
viande très rapidement sur la chaîne de production », a ajouté le
professeur Ngadi. Cela signifie que la viande peut être triée de
manière plus précise selon la qualité demandée par les différents
marchés d'exportation.
Selon le professeur Ngadi, la phase de laboratoire achève et les
travaux se transporteront bientôt en usine. « Nous cherchons des
partenaires qui travailleront avec nous pour construire un appareil
prêt à utiliser sur une chaîne de production commerciale », a-t-il
précisé. Les chercheurs souhaitent aussi élargir la technique Ã
l'évaluation d'autres aspects de la qualité de la viande, comme le
persillage et le contenu en gras.
Ces travaux ont été réalisés dans le cadre d'un projet financé par
le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du
Canada et le Fonds québécois de la recherche sur la nature et les
technologies.