Les apparances peuvent être trompeuses
Une recherche révèle des régions du cerveau qui reconnaissent
des expressions faciales – ou non
MONTRÉAL, 13 février 2012 - C’est la Saint-Valentin, il a oublié
d’apporter des fleurs, mais curieusement son esprit ne saisit tout
simplement pas l’air très triste de sa compagne. Pourrait-il s’agir
d’un problème du cortex préfrontal?
Des chercheurs en neuropsychologie de l’Institut et hôpital
neurologiques de Montréal – le Neuro de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, ont
découvert que deux zones du cortex préfrontal sont cruciales pour
déceler ou distinguer les émotions des expressions du visage. Des
lésions à ces zones empêchent les personnes de comprendre la grande
variété d’expressions faciales qui communiquent les signaux
sociaux, importants pour quiconque désire frayer son chemin en
société. Et pas seulement à la Saint-Valentin.
Dre Lesley Fellows, chercheuse principale, et son étudiante Ami
Tsuchida, ont examiné un large échantillon de personnes ayant des
lésions à diverses régions du cortex préfrontal, à qui elles ont
fait passer des tests pour voir où l’impact de l’atteinte était le
plus important par rapport à la reconnaissance des émotions. Les
résultats de leurs tests ont permis de tirer des conclusions Ã
propos de deux sous-régions du cortex préfrontal peu étudiées
jusqu’à maintenant.
« Les patients ayant une atteinte au cortex préfrontal
ventromédian avaient du mal à distinguer une expression faciale
neutre d’expressions émotionnelles. Les patients ayant une atteinte
au cortex préfrontal gauche pouvaient reconnaître la présence d’une
émotion dans l’expression, sans pour autant arriver à démêler les
différentes émotions », de dire Dre Fellows.
« La capacité de conjuguer recherche et travail clinique
permet des avancées cruciales en science et en médecine, et
illustre parfaitement les avantages du modèle intégré du Neuro, qui
combine hôpital et institut de recherche », ajoute Dre
Fellows. La recherche, publiée dans la revue Cerebral
Cortex, approfondit les connaissances sur la façon dont
notre cerveau décèle des expressions émotionnelles et les
interprète. Les résultats de la recherche pourraient permettre de
comprendre certaines difficultés du comportement social qu’on
observe en cas de maladies neuropsychiatriques, comme certaines
formes de démence, d’autisme, ou qui se manifestent après un
traumatisme cérébral.
Dre Lesley Fellows, neurologue et chercheuse au Neuro, est
spécialiste des troubles cognitifs.
Ami Tsuchida est doctorante au programme intégré en neurosciences
de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ.
Les travaux ont été soutenus par les Instituts de recherche en santé du Canada, le Fonds de recherche en santé du Québec, ainsi qu’une bourse d'études supérieures du Canada Frederick Banting et Charles Best, bourse au doctorat.
Institut et hôpital neurologiques de
Montréal
Le Neuro est un centre médical universitaire spécialisé en
neurosciences. À la fois institut de recherche et d'enseignement de
l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, le Neuro constitue l’assise de la mission en
neurosciences du Centre universitaire de santé ƽÌØÎå²»ÖÐ. Fondé en
1934 par l’éminent Dr Wilder Penfield, le Neuro a acquis une
renommée internationale pour son intégration de la recherche, de
ses soins exceptionnels aux patients et de sa formation
spécialisée. Le personnel du Neuro est reconnu mondialement pour
son expertise en neurosciences cellulaire et moléculaire, en
imagerie cérébrale, en neurosciences cognitives, ainsi que dans
l'étude et le traitement de l'épilepsie, de la sclérose en plaques
et de troubles neuromusculaires.