HSP90 : nouveau point de vue sur le mélanome de l'œil, au CUSM
Le mélanome oculaire est rarement détecté avant d'avoir atteint une taille suffisamment importante pour gêner la vision et pouvoir générer des métastases. Il est donc particulièrement redoutable, d'autant plus que la chimiothérapie est peu efficace pour le combattre. Le projet de recherche doctorale du Dr Dana Faingold pourrait mener vers de nouvelles options de traitements pour cette pathologie. Son premier article a été publié en couverture de la revue " Clinical Cancer Research " en février 2008.
" La première étape pour l'élaboration d'un médicament est de déterminer précisément sur quelle cible il devra agir, " explique Dana Faingold, " ici nous avons démontré que pour combattre efficacement les tumeurs malignes du réseau vasculaire de l'œil il fallait viser la protéine Heat-Shock 90 (HSP 90). "
HSP 90 est déjà une cible thérapeutique dans plusieurs autres types de cancer. En effet, cette protéine dite " chaperon " car elle permet de guider d'autres protéines dans leurs activités, est au cœur de plusieurs voies métaboliques. En bouleversant son fonctionnement on affecte donc également les multiples métabolismes qui en dépendent, tels que des voies de signalisation, des voies de régulation du cycle cellulaire, et des récepteurs de l'hormone de croissance. La cellule est alors incapable de se reproduire car plusieurs de ses fonctions vitales sont bloquées, ainsi la tumeur régresse.
Des essais cliniques sont actuellement menés pour déterminer l'efficacité d'un des inhibiteurs de HSP 90: l'antibiotique 17/AAG, contre les tumeurs malignes de la peau, du sein, et contre les cancers multiples. Mais aucune étude n'avait encore été menée sur son efficacité contre le mélanome oculaire. " Il s'agit d'une étude préclinique, c'est-à -dire sur des lignées de cellules in-vitro. Mais nos résultats prouvent clairement que, d'une part HSP90 est largement surexprimée dans ce type de tumeurs, mais aussi que la molécule 17/AAG altère efficacement la croissance de ces mêmes cellules tumorales ", se réjouit Dana Faingold.
Il faudra néanmoins passer par les différentes étapes des essais cliniques avant que 17/AAG ne devienne peut-être un traitement reconnu pour le mélanome de l'œil. La première, qui devrait se concrétiser prochainement, vise à prouver l'efficacité de la molécule sur un modèle animal. Cette confirmation in-vivo est indispensable avant d'envisager de tester un traitement sur les humains.
Dana Faingold est étudiante en doctorat au laboratoire de pathologie oculaire Henry C. Witelson de l'Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé ƽÌØÎå²»ÖÐ.
Cette étude a été financée par une bourse Henry R. Shibata de l'Institut des Cèdres contre le Cancer.
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