Fourmis ouvri猫res du monde, unissez-vous! Vous n鈥檃vez rien 脿 perdre, sauf votre fertilit茅
Des chercheurs de 平特五不中 confirment l鈥檋ypoth猫se darwinienne quant 脿 l鈥檌ncidence de l鈥櫭﹙olution sur l鈥檈nsemble d鈥檜n groupe
Les castes hautement sp茅cialis茅es des fourmis sont le pinacle de l鈥檕rganisation sociale du monde des insectes. Comme dans toute soci茅t茅, toutefois, les colonies de fourmis abritent de nombreux conflits et luttes internes. Alors, qu鈥檈st-ce qui les unit? Il y a plus de 150 ans, Charles Darwin a formul茅 une id茅e et on vient de d茅couvrir qu鈥檌l avait raison.
Des biologistes de l鈥櫭﹙olution de l鈥橴niversit茅 平特五不中 ont d茅couvert des signaux mol茅culaires qui peuvent maintenir l鈥檋armonie sociale chez les fourmis, en imposant des contraintes 脿 leur fertilit茅. Le D r Ehab Abouheif, du D茅partement de biologie de 平特五不中, et le D r Abderrahman Khila, chercheur postdoctoral, ont d茅termin茅 qu鈥檃vec l鈥櫭﹙olution, les g锚nes des insectes vivant en colonies 鈥� telles les fourmis 鈥� ont 茅t茅 remani茅s pour les emp锚cher de se battre entre eux afin d鈥檕btenir le droit de se reproduire.
芦 Nous avons d茅couvert un m茅canisme de d茅veloppement vraiment 茅l茅gant, que nous appelons 鈥榗ontrainte de reproduction鈥�, qui remet en question le paradigme classique voulant que le comportement, comme le contr么le policier, soit la seule fa莽on d鈥檌mposer l鈥檋armonie et l鈥檈sprit de corps au sein des soci茅t茅s de fourmis禄, a d茅clar茅 le DrAbouheif, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le g茅nome pendant l鈥櫭﹙olution et le d茅veloppement, 脿 平特五不中.
La contrainte de reproduction intervient dans ces soci茅t茅s de fourmis quand les forces de l鈥櫭﹙olution commencent 脿 agir dans un contexte de groupe plut么t que chez les individus, ont d茅clar茅 les chercheurs. On peut observer le processus au niveau des diff茅rences entre les esp猫ces de fourmis 茅volu茅es et leurs cousines plus primitives. L鈥櫭﹖ude a 茅t茅 publi茅e dans le num茅ro du 18 novembre des Proceedings of the National Academy of Sciences .
Les fourmis 鈥� organis茅es en colonies autour d鈥檜ne ou plusieurs reines entour茅es de leurs ouvri猫res femelles sp茅cialis茅es 鈥� sont des exemples classiques de ce qu鈥檕n appelle des organismes eusociaux.
芦 Les fourmis plus primitives, ou ancestrales, ont tendance 脿 vivre en colonies plus petites et pr茅sentent des niveaux beaucoup plus 茅lev茅s de conflits sur la reproduction que les esp猫ces plus 茅volu茅es禄, a expliqu茅 le D r Abouheif. 芦C鈥檈st parce que les ouvri猫res poss猫dent des capacit茅s reproductives beaucoup plus grandes et qu鈥檌l se cr茅e un conflit avec la reine pour donner naissance 脿 la prog茅niture.禄
脌 leur 茅tonnement, les D rs Khila et Abouheif ont d茅couvert qu鈥檃vec l鈥櫭﹙olution, 芦les signaux mol茅culaires utilis茅s par l鈥櫯搖f pour d茅terminer ce qui sera la t锚te et ce qui sera la queue ont 茅t茅 remani茅s, de mani猫re 脿 emp锚cher les fourmis ouvri猫res de donner naissance 脿 une prog茅niture viable 禄, a expliqu茅 le D r Abouheif. 芦 Les diff茅rentes esp猫ces de fourmis pr茅sentent des niveaux diff茅rents de cette 鈥榗ontrainte de reproduction鈥�, et nous croyons que ces niveaux fournissent une mesure du degr茅 d鈥檈usocialit茅 de la colonie. Moins les ouvri猫res se reproduisent, plus les groupes deviennent unis. 禄
L鈥檈xistence de castes de fourmis st茅riles tourmentait Charles Darwin lorsqu鈥檌l a formul茅 sa th茅orie de la s茅lection naturelle, et il les a d茅crites comme la 芦 seule difficult茅 particuli猫re qui, 脿 prime abord, m鈥檈st apparue insurmontable, et en fait fatale pour ma th茅orie禄. Si l鈥櫭﹙olution adaptative s鈥檈ffectue gr芒ce 脿 la survie diff茅rentielle des individus, comment des individus incapables de transmettre leurs g锚nes peuvent-ils 茅voluer et persister?
Darwin sugg茅rait que, dans le cas des colonies de fourmis, la s茅lection naturelle ne s鈥檃pplique pas uniquement 脿 l鈥檌ndividu, parce que l鈥檌ndividu ne profiterait jamais de l鈥櫭﹍imination de ses propres capacit茅s de reproduction, mais aussi 脿 la famille ou au groupe. Cette 茅tude soutient les id茅es prescientes de Darwin et fournit une mesure mol茅culaire de la fa莽on dont on peut consid茅rer une colonie enti猫re comme un tout ou un superorganisme.
脌 PROPOS DE L鈥橴NIVERSIT脡 McGILL
Fond茅e 脿 Montr茅al, au Qu茅bec, en 1821, l鈥橴niversit茅 平特五不中 se classe comme chef de file parmi les universit茅s canadiennes. 平特五不中 compte deux campus, 11 facult茅s, 10 茅coles professionnelles, 300 programmes d鈥櫭﹖udes et au-del脿 de 33 000 茅tudiants, originaires de 160 pays. L鈥橴niversit茅 accueille au-del脿 de 6 200 茅tudiants 茅trangers, qui composent pr猫s de 20 pour cent de sa population 茅tudiante. Pr猫s de la moiti茅 de ses 茅tudiants ont une langue maternelle autre que l鈥檃nglais 鈥� dont 6 000 francophones.