Dette et esclavage : l’histoire d’un processus d’asservissement
ƽÌØÎå²»ÖÐ sera l’hôte d’un colloque international présentant une allocution du Prix Nobel Wole Soyinka
On n’entend ces expressions que trop souvent : esclave du tabac, esclave du courriel, esclave de la malbouffe, esclave de l’alcool. On pourrait croire que le terme « esclave » a été tellement galvaudé qu’il ne veut plus rien dire. Néanmoins, même ces expressions familières laissent transparaître la signification la plus profonde de ce terme, qui tire sa source dans l’asservissement et l’oppression.
« Implicitement dans tous ces clichés », mentionne Wole Soyinka, lauréat nigérien d’un prix Nobel, « ce terme dénote non seulement la réalité psychologique et parfois même physique des personnes vivant sous la contrainte, mais aussi une possibilité d’agir de son plein gré considérablement diminuée ou totalement niée qu’aucun autre terme ne semble à même d’exprimer. La condition d’« esclave » est une dénégation de la liberté d’action et de la liberté de choix. C’est un asservissement, que ce soit du corps ou de la volonté de l’être humain. »
Le 9 mai prochain, le Centre mondial d’étude du pourtour de l’océan Indien de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ accueillera M. Soyinka, qui prononcera l’allocution de clôture intitulée New Plantations for Old dans le cadre du Colloque international Dette et Esclavage : l’histoire d’un processus d’asservissement. Tenu du 7 au 9 mai, ce colloque offrira l’occasion d’examiner divers enjeux liés à l’esclavage, allant des perspectives historiques à la servitude pour dettes, en passant par le commerce plus moderne des esclaves sexuels.
Akinwande Oluwole, dit « Wole », Soyinka est un écrivain et poète nigérien considéré par bon nombre comme le plus important dramaturge du continent africain. En 1986, il a obtenu le prix Nobel de littérature, devenant ainsi le premier auteur de l’Afrique subsaharienne à recevoir une telle distinction. Lors de la guerre civile au Nigéria, M. Soyinka a été arrêté en 1967 à la suite d’un article qu’il avait écrit en faveur d’un cessez-le-feu avec les rebelles biafrais, puis accusé de conspiration et détenu comme prisonnier politique pendant 22 mois, au cours desquels il a néanmoins écrit une collection impressionnante de poèmes et de textes critiquant les activités du gouvernement nigérien. Depuis sa libération en octobre 1969, à la fin de la guerre civile, M. Soyinka a toujours continué d’écrire, d’enseigner et de dénoncer les injustices politiques et sociales. Il est, en outre, professeur invité aux Universités de Cambridge et de Sheffield, de même qu’à l’Université Yale et, depuis tout récemment, à l’Université Duke.
L’allocution de M. Soyinka aura lieu le samedi 9 mai, à 18 h, à la salle 232 du Pavillon Leacock. Malheureusement, M. Soyinka ne pourra pas accorder d’entrevues.
Il est possible de consulter le programme complet du colloque à l’adresse suivante : .