Assez parlé; il est temps d’agir!
Le Québec vient de connaître le cas parfait pour soutenir l’adoption d’une loi rendant obligatoire le port du casque sur les pentes de ski.
Au cours des 26 années que j’ai passées en soins traumatologiques, j’ai entendu toutes les excuses les plus ridicules, naïves et égocentriques, qui soient pour ne pas légiférer sur le port du casque à vélo et en ski. Natasha Richardson ne faisait pas de vitesse, n’est pas entrée en collision avec un arbre, ne jouait pas au football, n’était pas droguée, n’a pas heurté un autre skieur, n’a pas pris de risques extrêmes et n’était pas sur une pente d’expert. Elle est tout simplement tombée et sa tête non protégée a heurté le sol durci d’une pente de débutant.
Les traumatismes crânio-cérébraux sont terriblement dévastateurs pour la personne qui est blessée ainsi que pour sa famille et ses amis. Et les patients qui survivent restent souvent avec des séquelles graves. Tout le monde parle de ce cas délicat et est tout naturellement très peiné pour ses jeunes enfants, son mari, sa mère, sa famille et ses amis. C’est là une histoire terriblement triste que j’ai trop souvent vue!
Maintenant, il faut que nous tirions des leçons de ce tragique événement. Il est toujours temps d’informer, mais aujourd’hui, il est temps de légiférer! Il est temps pour Québec de légiférer d’abord sur le port du casque sur les pentes de ski, puis sur le port du casque à vélo. Il faut mettre à profit nos connaissances des risques et prendre les décisions qui s’imposent pour garder les gens actifs et en santé. Nous avons clairement vu les avantages des lois sur la ceinture de sécurité et les sièges d’auto; les avantages d’une loi sur le port obligatoire du casque sont tout aussi évidents! De mon point de vue, il est irresponsable de ne pas faire ce qui doit l’être pour prévenir de tels événements tragiques. Souvenez-vous que personne n’est invincible!
Debbie Friedman
Directrice, traumatologie
L’Hôpital de Montréal pour enfants
Centre universitaire de santé ƽÌØÎå²»ÖÐ