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COVID-19 : la conciliation travail-famille malmenée par le confinement

Le confinement a aggravé les problèmes de santé mentale chez les étudiants aux cycles supérieurs, en particulier les femmes
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 6 December 2021

L’aggravation des inégalités hommes-femmes engendrée par la COVID-19 constitue un grave problème de santé publique partout dans le monde. En effet, selon une étude récente, le confinement a profondément ébranlé l’équilibre travail-famille pour de nombreux étudiants aux cycles supérieurs, creusant les inégalités et aggravant les problèmes de santé mentale.

PubliĂ©e dans , cette Ă©tude est l’une des premières portant sur les facteurs de stress selon le sexe et sur la conciliation travail-famille en pĂ©riode de pandĂ©mie. Elle a Ă©tĂ© dirigĂ©e par des chercheurs de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al et de l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  Chicoutimi.

« Les Ă©tudiants aux cycles supĂ©rieurs sont particulièrement touchĂ©s par les problèmes de santĂ© mentale, et d’après nos travaux, la pandĂ©mie pourrait avoir aggravĂ© les choses et accentuĂ© les inĂ©galitĂ©s hommes-femmes », affirme l’auteur principal de l’étude, Jaunathan Bilodeau, chercheur postdoctoral au DĂ©partement de sociologie travaillant sous la direction de la Pre AmĂ©lie Quesnel-VallĂ©e, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en politiques et inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© Ă  l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.

Télétravail et vie de famille ne font pas toujours bon ménage

Au Canada, le milieu de l’enseignement supérieur a été durement frappé par le confinement. Universités et collèges ayant fermé leurs portes, les enseignants et les étudiants ont dû travailler de la maison.

Or, l’étude rĂ©vèle que les consĂ©quences du confinement ont variĂ© suivant le sexe. Par exemple, l’adaptation Ă  l’enseignement Ă  distance a Ă©tĂ© plus stressante pour les femmes. RĂ©sultat : ces dernières ont dĂ» composer avec des symptĂ´mes de »ĺĂ©±č°ů±đ˛ő˛őľ±´Ç˛Ô plus nombreux liĂ©s soit directement au mode Ă  distance, soit indirectement Ă  la difficile conciliation travail-famille. En outre, la COVID-19 a suscitĂ© des inquiĂ©tudes plus vives chez les femmes.

Selon les chercheurs, ces différences hommes-femmes pourraient s’expliquer par l’attitude à l’égard du risque et les responsabilités de prise en charge découlant de la pandémie. « Beaucoup de participantes à notre enquête ont signalé un cas de COVID‑19 chez un proche; il est donc possible que cette situation ait alourdi leur charge mentale ou leurs responsabilités d’aidantes et compliqué ainsi la conciliation travail-famille », avance Jaunathan Bilodeau.

Les hommes disent avoir manqué de soutien émotionnel pendant la pandémie

Malgré leur inquiétude plus vive, les femmes ont été mieux soutenues sur le plan émotionnel que leurs homologues masculins. « Notre étude met en relief les effets néfastes du confinement sur la santé mentale des hommes également. Elle fait ressortir le lien entre leur santé mentale et l’exposition à des facteurs de stress bien définis, d’une part, ainsi que le manque de ressources, d’autre part », explique la Pre Quesnel-Vallée. Les résultats de cette étude concordent avec d’autres constats sur le soutien émotionnel défaillant offert aux hommes du Québec.

Par ailleurs, l’étude montre que les hommes ont eu plus de mal à dissocier vie de famille et vie professionnelle. « Cette situation tient peut-être au fait qu’avant et pendant la pandémie, la frontière entre le travail et la vie personnelle était plus ou moins poreuse selon qu’on était un homme ou une femme. Avant la pandémie, les hommes traçaient peut-être une ligne plus nette entre la famille et le travail. La disparition de cette cloison pendant le confinement a sans doute porté un dur coup à l’étanchéité entre ces deux pans de leur vie, d’où la perception que la vie de famille empiétait davantage sur la vie professionnelle », avance Jaunathan Bilodeau.

Les étudiants aux cycles supérieurs ont besoin de soutien

D’ores et déjà, les personnes étudiant aux cycles supérieurs dans l’espoir d’embrasser une carrière universitaire risquent davantage de vivre une conciliation travail-famille difficile, car à l’âge où les gens ont généralement de jeunes enfants, elles doivent, par leurs travaux de recherche et leurs publications, se faire un nom dans ce milieu hautement compétitif, fait remarquer Amélie Quesnel-Vallée. Relation de couple, enfants, stress découlant des nouvelles méthodes d’enseignement et inquiétudes au sujet de la COVID-19 sont tous venus compliquer la conciliation travail-famille.

« Dans notre étude, nous proposons des leviers d’action pour aplanir les inégalités entre les étudiants aux cycles supérieurs au chapitre de la santé mentale, à savoir un soutien plus efficace et mieux adapté aux personnes travaillant de la maison. Sur le front de la santé mentale, il faut agir en amont et adopter des politiques axées sur la conciliation travail-famille », affirme Nancy Beauregard, coauteure de l’article et professeure à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal. Les pouvoirs publics et les universités doivent tenir compte de ces réalités pour tenter de prévenir les symptômes dépressifs et les inégalités en santé mentale pendant la pandémie, recommandent les chercheurs.

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L’article « Gender, work-family conflict and depressive symptoms during the COVID-19 among Quebec graduate students », par Jaunathan Bilodeau, Amélie Quesnel-Vallée, Nancy Beauregard et Marie-Christine Brault, a été publié dans .

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L’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ

FondĂ©e en 1821 Ă  MontrĂ©al, au QuĂ©bec, l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ figure au premier rang des universitĂ©s canadiennes offrant des programmes de mĂ©decine et de doctorat. AnnĂ©e après annĂ©e, elle se classe parmi les meilleures universitĂ©s au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supĂ©rieur renommĂ© partout dans le monde, l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ exerce ses activitĂ©s de recherche dans trois campus, 11 facultĂ©s et 13 Ă©coles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delĂ  de 40 000 Ă©tudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supĂ©rieurs. Elle accueille des Ă©tudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 Ă©tudiants internationaux reprĂ©sentant 31 % de sa population Ă©tudiante. Au-delĂ  de la moitiĂ© des Ă©tudiants de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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