Les étudiants et les étudiantes de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ l’ont démontré à maintes reprises : ils et elles n’ont pas leur pareil pour résoudre les problèmes avec créativité, polyvalence et souplesse. Ils et elles utilisent les connaissances acquises en classe et sur le terrain pour trouver des solutions novatrices aux grands problèmes de notre monde.
Et ce sont les réalisations financées par le Fonds des projets durables de ƽÌØÎå²»ÖÐ qui témoignent le mieux de cette habileté. Au cours des 12 dernières années, le Fonds, alimenté par des frais étudiants et des contributions équivalentes de l’Université, a financé des projets de développement durable avant-gardistes issus d’idées de la communauté. L’un d’entre eux, les Jardins écologiques étudiants de ƽÌØÎå²»ÖÐ, est un excellent exemple de la richesse des solutions au cÅ“ur de la Stratégie sur le climat et le développement durable de l’Université.
Une idée a germé…
Il n’y a pas si longtemps, Steven Leckman, Kourosh Mohtashami, Andréa Dugas-Hawkes (B. Sc., Sc. Agr. Env. 2012) et Emily ƽÌØÎå²»ÖÐ (B. Ing., bioressources 2012) étudiaient au premier cycle et cherchaient un projet pratique pour mettre à profit les connaissances théoriques enseignées dans leurs cours.
En 2009, Steve a eu la possibilité de reprendre une parcelle de terrain aux jardins communautaires du campus Macdonald. Or, c’était exactement le genre de projet qu’il cherchait. « Je voulais passer plus de temps les mains dans la terre. Je me suis dit que travailler avec des végétaux était un excellent moyen d’acquérir des connaissances pratiques, alors j’ai sauté sur l’occasion. »
À l’époque, ces petits jardins communautaires étaient les seuls espaces de jardinage offerts aux étudiants sur le campus, alors Steve a décidé d’affecter la plus grande partie possible de cette parcelle à l’agriculture biologique. Grâce à un financement modeste et au soutien de membres du corps enseignant et du personnel de l’Université, le projet qu’il avait surnommé « Jardins étudiants » a connu une expansion rapide.
« La professeure Begg nous a beaucoup aidés à trouver un espace où travailler. Quand on lui a expliqué ce qu’on voulait faire, elle nous a offert six parcelles supplémentaires dans le jardin. J’ai trouvé ça vraiment génial », raconte Steve. La professeure Caroline Begg est actuellement chargée d’enseignement au Département des sciences végétales et directrice des stages pour le programme Gestion et technologies d’entreprise agricole à ƽÌØÎå²»ÖÐ.
De nouvelles recrues
Les jardins suscitant soutien et intérêt, et l’enthousiasme de Steve étant contagieux, ce dernier n’a eu aucun mal à trouver des étudiants et des étudiantes désireux et désireuses, eux et elles aussi, de travailler la terre. Kourosh s’est joint à Steve en 2009 et, ensemble, ils ont mobilisé des camarades et coordonné l’entretien des jardins. Le temps à consacrer aux jardins et le manque de fonds ne semblaient décourager personne; au contraire, les participants étaient ravis de pouvoir utiliser des techniques d’agriculture biologique dans leurs parcelles et de voir les résultats de leurs propres yeux. « L’objectif du club était de mettre les gens en contact avec la source de leur nourriture, explique Kourosh. On s’est dit que si les gens pouvaient comprendre et voir d’où venaient leurs aliments, ils s’en soucieraient davantage et seraient prêts à payer pour acheter des produits plus durables ou à faire leur bout de chemin d’une autre façon. »
L’enthousiasme de ses camarades de classe le motivait beaucoup, se rappelle Steve. « On bravait la neige pour aller chercher du chou frisé dans le jardin, et le visage des gens s’éclairait; ils trouvaient que c’était une expérience formidable et me remerciaient de leur avoir demandé de venir nous prêter main-forte. »
Andréa Dugas-Hawkes précise : « Steve rayonnait; il était très motivé et, naturellement, il nous motivait. » Elle était encouragée de voir ces jardinières et jardiniers conscients des retombées considérables que pourraient avoir les techniques d’agriculture biologique et qui voyaient le jardin comme un lieu où les étudiants et les étudiantes pouvaient aiguiser leur esprit critique, expérimenter de nouvelles approches et combler un vide dans leur formation. « On a pris conscience qu’il fallait adopter nous-même les changements que nous jugions souhaitables et que la seule manière d’y parvenir était de rester fidèles à nos principes et à nos valeurs », indique Steve.
Un nouveau chapitre
En 2010, Steve a quitté ƽÌØÎå²»ÖÐ, mais pas avant d’avoir confié les gants de jardin à Andréa, qui a ensuite recruté Kourosh et Emily ƽÌØÎå²»ÖÐ (B. Ing., génie des bioressources 2012), présidente de l’Association étudiante du campus Macdonald. Cette année-là , l’Université a créé le Fonds des projets durables et a demandé aux membres de la communauté mcgilloise de lui soumettre des projets. Andréa, Kourosh et Emily ont répondu à l’appel en proposant les « Jardins écologiques étudiants du campus Macdonald ». Ils ont monté un dossier faisant état de leurs objectifs : travailler pour la durabilité des systèmes alimentaires, faire de la sensibilisation et inciter les gens à l’action, et concrétiser leur programme d’études. Ils ont également élaboré une stratégie pour assurer la pérennité des jardins.
Leur proposition a été acceptée. Du jour au lendemain, ils ont eu en poche l’argent nécessaire pour porter la superficie des jardins à une parcelle d’un demi-acre au Centre de recherche horticole du campus Macdonald et pour payer du matériel de jardinage, les coûts d’exploitation et les ressources humaines. Avec l’aide de bénévoles, les trois membres de l’équipe se sont partagé la gestion de l’exploitation, de la production, de l’administration et des activités de rayonnement, notamment la tenue hebdomadaire d’un kiosque au marché fermier de Sainte-Anne-de-Bellevue.
Leur présence au marché leur a permis non seulement d’informer activement les clients sur la source de leur nourriture, mais également de nouer des liens avec les agriculteurs et agricultrices biologiques des kiosques voisins. « Ils et elles sont devenus nos mentors de nombreuses façons, indique Kourosh. Même si on avait accès à de très bons professeurs, on manquait de connaissances pratiques : on ne savait pas comment les choses étaient réalisées sur le terrain, notamment l’irrigation et l’utilisation des tracteurs. Ces personnes nous ont beaucoup aidés. »
Des leçons précieuses
Les Jardins écologiques étudiants du campus Macdonald en sont maintenant à leur douzième année d’existence. Grâce au financement soutenu du Fonds des projets durables, l’équipe a pu faire évoluer le modèle d’affaires et accroître la portée des jardins. Ainsi, ces derniers se sont agrandis et nourrissent maintenant des centaines de personnes de ƽÌØÎå²»ÖÐ, de Sainte-Anne-de-Bellevue et de Montréal par l’entremise des 75 abonnements à ses paniers hebdomadaires d’agriculture soutenue par la communauté (ASC) et de sa présence hebdomadaire au marché de Sainte-Anne-de-Bellevue et au marché Laurier.
Les quelques parcelles du début se sont transformées en une petite exploitation agricole entièrement dirigée par des étudiants et des étudiantes, en activité du début mai jusqu’à la fin octobre. Et, bien qu’ils aient profondément changé, les Jardins écologiques étudiants demeurent fidèles au principe ayant présidé à leur fondation : permettre aux étudiants et aux étudiantes de cultiver des fruits et des légumes au moyen de pratiques durables et biologiques. (Bien que les jardins ne soient pas certifiés biologiques, leurs méthodes d’exploitation sont conformes aux principes de l’agriculture biologique.)
Des jardiniers et jardinières de tous les horizons
S’appuyant sur les leçons apprises durant les premières années, la direction des jardins demande aux étudiantes et aux étudiants – des personnes aux parcours universitaires divers, issues de toutes sortes de disciplines – de s’engager pour une période de deux ans. Pendant la première année, ils et elles apprennent le jardinage, puis pendant la deuxième, transmettent leurs connaissances aux recrues. Le transfert des connaissances et la pérennité du programme sont ainsi assurés.
« C’est vraiment formidable. C’est merveilleux de savoir que les jardins existent toujours et qu’ils connaissent un tel succès », dit Steve. « C’est exactement ce que nous voulions : apprendre ensemble et transmettre notre savoir à la relève, ajoute Kourosh. Je suis vraiment content de voir que ces objectifs ont été intégrés à la structure des jardins, parce que c’est ce qui a assuré leur continuité. »
Au-delà des techniques d’agriculture, l’équipe a acquis de précieuses compétences en relations interpersonnelles pendant l’expérience. « On n’était pas toujours d’accord et ce n’était pas toujours une partie de plaisir, mais on prenait le temps de discuter et on s’efforçait de comprendre le point de vue des autres », raconte Andréa.
Les cofondateurs et confondatrices croient que leur réussite repose principalement sur le développement communautaire et sur la capacité à défendre ses principes.
« On fait partie d’un tout qui comprend l’environnement et les autres êtres humains. Lorsqu’on bâtit une communauté, on crée des liens qui nous aident à mieux comprendre la réalité des autres et favorisent l’empathie. On se sent moins seul. Ces jardins m’ont donné un sentiment d’appartenance et m’ont fait comprendre que je n’étais pas la seule à croire que l’agriculture biologique pouvait changer les choses. Que nous pouvions changer les choses », explique Andréa.
« On a défendu le projet auprès de l’administration de l’Université parce qu’on savait qu’une expérience pratique en agriculture biologique était essentielle à une formation complète », poursuit Kourosh, qui estime que la création et le succès indéfectible des Jardins écologiques étudiants témoignent de la détermination et de la persévérance des étudiantes et des étudiants. « On a appris à la dure que les embûches nous permettent de nous améliorer et qu’elles sont la clé d’une communication et d’une démarche décisionnelle harmonieuses. »
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Steve Leckman dirige les , qui offrent des activités de contact avec la nature et de mentorat aux enfants, aux familles et aux adultes. Andréa Dugas-Hawkes (B. Sc., Sc. Agr. Env. 2012) travaille comme conseillère en recouvrement à La Financière agricole du Québec. Kourosh Mohtashami et Emily ƽÌØÎå²»ÖÐ (B. Ing., bioressources 2012) offrent des services de consultation sous l’égide de , entreprise axée sur le biomimétisme dans les structures et les communications organisationnelles. Par l’entremise de WholeWorld, Emily a cofondé, en partenariat avec coFood Vancouver, , organisme vancouvérois Å“uvrant à l’avancement des pratiques de culture régénératrice, comme le jardinage urbain collectif. L’organisme applique des principes de gouvernance entre pairs et de gestion responsable du patrimoine naturel commun.