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Avancée importante dans la compréhension d’un traitement risqué mais efficace de la sclérose en plaques

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 26 March 2013

Le puissant traitement améliore la vie des patients et permet de mieux comprendre les mécanismes de la maladie

Une nouvelle étude menée par des spécialistes de la sclérose en plaques de trois grands centres canadiens examine la source des résultats positifs de la greffe de moelle osseuse (GMO) chez des patients atteints de formes particulièrement agressives de SP.  Le traitement par greffe, qui est réalisé dans le cadre d’un essai clinique et qui comporte des risques pouvant être graves, arrête pratiquement toute nouvelle activité de poussées comme le montrent les examens cliniques et les observations par IRM.  L’étude révèle le changement qui affecte le système immunitaire par suite de la greffe, plus précisément, la fonction considérablement diminuée d’un sous-ensemble de lymphocytes T du système immunitaire, les lymphocytes Th17. Le résultat de l’étude, qui sera publié dans le prochain numéro d’Annals of Neurology et qu’on trouve présentement dans sa version en ligne, livre des éclaircissements importants sur la façon et les raisons pour lesquelles le traitement par GMO agit, ainsi que sur les façons dont les poussées peuvent se développer en SP.

« Notre Ă©tude a examinĂ© pourquoi des patients cessent d’avoir des poussĂ©es et de nouvelles lĂ©sions au cerveau après le traitement par greffe de moelle osseuse, lequel suppose une chimiothĂ©rapie ablative suivie d’une greffe de cellules souches utilisant les propres cellules du patient », a indiquĂ© le Pr Amit Bar-Or, chercheur principal de l’étude, qui est neurologue et spĂ©cialiste de la SP Ă  l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al - le Neuro - de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ, ainsi que directeur du programme de thĂ©rapeutique expĂ©rimentale du Neuro. « Nous avons dĂ©couvert des diffĂ©rences entre les rĂ©ponses immunitaires de ces patients avant et après le traitement, qui mettent en Ă©vidence un type particulier de rĂ©action immunitaire comme responsable potentiel de poussĂ©es de SP. »

« Bien que le système immunitaire qui émerge chez ces patients de leurs cellules souches soit en général intact, nous avons observé une capacité sélectivement diminuée des réponses immunitaires de leurs lymphocytes Th17 à la suite du traitement – ce qui pourrait expliquer l’absence de nouvelle activité de la SP. Chez des patients non traités, ces cellules Th17 pourraient jouer un rôle particulièrement important dans le franchissement de la barrière hémato-encéphalique, qui protège en général le système nerveux central. Cette interaction des cellules Th17 avec la barrière hémato-encéphalique peut faciliter une invasion subséquente d’autres cellules immunitaires, comme les cellules Th1, qui passent pour contribuer aussi aux lésions des cellules du cerveau.

Vingt-quatre patients ont participé à l’essai clinique dans le cadre de l’étude clinique « GMO SP Canada », coordonnée par les docteurs Mark Freedman et Harry Atkins à l’Hôpital général d’Ottawa. La nouvelle découverte, faite dans un sous-ensemble de patients participant à l’essai clinique, repose sur des études immunologiques menées conjointement dans des laboratoires du Neuro et de l’Université de Montréal. Les résultats de cette étude montrent non seulement les bénéfices cliniques du traitement par GMO, mais lèvent aussi le voile sur le mécanisme immunologique sous-jacent aux poussées de SP. Les cellules Th17 pourraient être les cellules immunitaires associées à la manifestation de nouvelles poussées de la maladie chez ce groupe de patients atteints de SP agressive. Cette constatation approfondit nos connaissances au sujet de la SP et pourrait orienter le développement de médecine personnalisée avec un profil plus favorable des risques et avantages.

Parmi les patients traitĂ©s dans l’essai clinique de GMO SP Canada figure le Dr Alexander Normandin, un mĂ©decin de famille, qui Ă©tait en troisième annĂ©e de mĂ©decine Ă  Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et se prĂ©parait Ă  ses examens en chirurgie lorsqu’il a appris ĂŞtre atteint de SP. « Mes Ă©tudes m’absorbaient tellement que je n’ai pas Ă©tĂ© attentif au premier signe, mais après m’être Ă©veillĂ© quelques jours avec une tempe engourdie, mon visage Ă©tait figĂ©. On m’a appris que j’étais atteint d’une forme très agressive de SP et que je serais probablement confinĂ© Ă  un fauteuil roulant en moins d’un an. Le choc a Ă©tĂ© brutal. Je suis devenu le 19e de seulement 24 patients pour ce traitement expĂ©rimental. Mon système immunitaire a Ă©tĂ© neutralisĂ© avant d’être redĂ©marrĂ© avec mes cellules souches. Aujourd’hui, ma SP est stable. Ma maladie est maintenant maĂ®trisĂ©e et je prends la vie un jour Ă  la fois. »

Les études clinique et biologique ont été soutenues financièrement par la Fondation pour la recherche scientifique sur la SP de la Société canadienne de la sclérose en plaques.  Lien vers l’étude :

Sclérose en plaques

La SP s’attaque au cerveau et à la moelle épinière et engendre fatigue, perte de l’équilibre, problèmes d’ordre sensoriel et paralysie des muscles.  La cause de la SP reste inconnue, mais selon des données scientifiques il s’agirait d’une maladie auto-immune qui détruit la myéline, une substance qui gaine les axones, ces minces brins propageant les signaux entre les cellules nerveuses du cerveau. La maladie frappe en général entre 15 et 40 ans, mais elle peut commencer dès l’âge de deux ans.  Les femmes risquent deux fois plus que les hommes de souffrir de SP.  Le Canada a un des taux nationaux les plus élevés au monde – environ 1100 nouveaux cas chaque année.  Quelque 50 000 Canadiens sont atteints de SP.  Plus d’un sur cinq d’entre eux vit au Québec. La forme la plus courante est la SP cyclique, caractérisée par des attaques de symptômes aigus suivies de périodes de rémission.  La SP progressive primaire, la forme la moins fréquente, se développe continuellement sans rémission.  La SP progressive secondaire commence comme la forme cyclique, avant de devenir régulièrement progressive.

Le Neuro
L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al – le Neuro – est un centre mĂ©dical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. FondĂ© en 1934 par l’éminent Dr Wilder Penfield, le Neuro est reconnu dans le monde entier pour sa façon d’intĂ©grer la recherche, des soins aux patients prodiguĂ©s avec compassion et une formation avancĂ©e, Ă©lĂ©ments essentiels aux progrès de la science et de la mĂ©decine. Le Neuro est un institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ qui forme l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.  Les chercheurs du Neuro sont des chefs de file mondiaux en neurosciences cellulaires et molĂ©culaires, en imagerie cĂ©rĂ©brale, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et des troubles neuromusculaires. Pour tout renseignement, veuillez consulter leneuro.com.  

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