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C’est une crise cardiaque qui emporta Edward Beatty à l’Hôpital Royal Victoria de Montréal, le 23 mars 1943, à l’âge de 65 ans. Ses obsèques eurent lieu à l’église Saint-Andrew et Saint-Paul, au centre-ville de Montréal, et se déroulèrent selon son souhait. Aucun éloge funèbre sur la vie de l’homme ne fut prononcé; les murs de l’église vibrèrent plutôt au son des prières et de deux chants.
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Article du Montreal Daily Star annonçant la mort d’Edward Beatty, le 24 mars 1943. Image : Bibliothèque de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ.
Une nation en deuil
Les funérailles d’Edward Beatty furent dignes de son statut de héros national. Selon le Montreal Daily Star, des milliers de personnes ont bordé les rues en après-midi pour honorer sa mémoire. L’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ annula tous les cours de l’après-midi afin que les membres de la communauté étudiante et du corps professoral puissent rendre un dernier hommage à leur ancien chancelier. Les bureaux du Chemin de fer Canadien Pacifique (CP) fermèrent également à midi. Parmi l’assistance se trouvaient le premier ministre canadien Mackenzie King et le premier ministre québécois Joseph Adélard Godbout. Le cercueil d’Edward Beatty fut porté notamment par le principal de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, F. Cyril James, et par Donald Cuthbert Coleman, qui lui succéda à la présidence du CP.
« De sa nomination comme président du Canadien Pacifique en 1918 à sa démission il y a environ un an, sir Edward Beatty a toujours été tenu en haute estime par les Canadiennes et les Canadiens. Il occupait une place dans leur cœur à laquelle nul autre acteur de la scène canadienne ne put accéder… », déclara le premier ministre King en s’adressant à la presse. « Aux grandes causes auxquelles il accorda son temps et son talent sans compter, il fit le cadeau inestimable de ses connaissances, de son ouverture d’esprit et de son leadership fondé sur de grands principes. »
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Vidéo : Archives de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ
Après les obsèques, une procession se dirigea vers la station Windsor du CP se trouvant tout près avec, à sa tête, un détachement de 100 membres de la Marine royale canadienne, accompagnés de membres de la Réserve de l’Armée canadienne et de l’Association des scouts du Canada – des organisations ayant toutes bénéficié du soutien d’Edward Beatty –, et d’un détachement de la police du CP. Sa dépouille fut ensuite transportée dans son wagon privé, nommé Thorold en l’honneur de sa ville natale, jusqu’au cimetière de St. Catharines, en Ontario. Une messe fut également célébrée à sa mémoire à Londres, en Angleterre, par Vincent Massey, qui était alors le Haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni.
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Selon l’un des journalistes qui couvraient l’événement : « Les funérailles… figuraient parmi les plus impressionnantes que la ville ait connues. De nombreuses voitures furent nécessaires pour y entasser toutes les fleurs offertes à la mémoire d’Edward Beatty ». Image : Archives de l’Université de Toronto (date et journal inconnus).small>
La philanthropie en héritage
Mary H. Beatty et le Dr Henry A. Beatty, la sÅ“ur et le frère d’Edward Beatty, lui survécurent. En 1952, ils firent un don à l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ afin de créer la Conférence Beatty en l’honneur de leur frère. Tout comme eux, Edward Beatty ne s’était jamais marié – bien que plusieurs ont affirmé qu’il était bel et bien marié… avec le CP! –, et n’avait donc pas d’héritières ou d’héritiers.
À sa mort, sir Edward Beatty légua la moitié de son patrimoine à diverses Å“uvres caritatives. En plus de son dévouement envers l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ et le CP, il s’adonnait aussi à des activités philanthropiques et d’éducation au sein d’hôpitaux et d’associations de jeunes. Il fut également membre du conseil d’administration et président de l’Hôpital Royal Victoria de Montréal, président de l’école Shawbridge Farm, gouverneur du Lower Canada College de Montréal, membre de la Corporation de l’Université Bishop’s de Lennoxville, au Québec, et président du comité québécois de sélection des récipiendaires de la bourse d’études Rhodes. De 1919 à 1923, Edward Beatty fut aussi le chancelier de l’Université Queen’s, à Kingston, en Ontario.
Portrait d’Edward Beatty par Blank & Stoller, date inconnue. Image : Archives de l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ.
Honneurs et distinctions
Au cours de sa vie, Edward Beatty reçut de nombreux honneurs, dont le titre de Conseiller du roi, en 1915 (Ontario et Dominion du Canada), de Chevalier Commandeur première classe de l’Ordre de Saint Olaf, en 1924 (Norvège), de Chevalier de grâce de l’Ordre de Saint-Jean, en 1934, et de Chevalier Grand-Croix de l’Ordre de l’Empire britannique, en 1935. Cette même année, lord Baden-Powell, fondateur du mouvement scout, remit à sir Edward Beatty le Loup d’argent, la plus haute distinction qui soit, pour son travail en tant que président de l’Association des scouts du Canada. En 1937, il reçut le tout premier grade honorifique décerné par la Marine canadienne, celui de capitaine honoraire, Division de la Réserve de volontaires de la Marine royale canadienne à Montréal.
Edward Beatty reçut également un doctorat honorifique d’universités du Canada, de l’Irlande, de l’Écosse et des États-Unis, dont l’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ, l’Université de Toronto, l’Université Bishop’s, l’Université McMaster, l’Université Western, l’Université du Nouveau-Brunswick, l’Université Queen’s et l’Université de l’Alberta, au Canada; l’Université de New York et le Collège Dartmouth, aux États-Unis; le Collège Trinity, à Dublin, et l’Université de St. Andrew’s, en Écosse.
L’Université ƽÌØÎå²»ÖÐ s’est portée acquéreuse de la maison d’Edward Beatty, sise au 1266, avenue des Pins, tout près de son campus. Celle-ci porte désormais le nom de Pavillon Beatty.
L’image de la page d’accueil de cette section est offerte par l’Association canadienne d’histoire ferroviaire et Exporail.
Lectures complémentaires
Beatty of the CPR: A Biography by D. H. Miller-Barstow, McClleland & Stewart, 1951.
ƽÌØÎå²»ÖÐ: The Story of a University by Hugh MacLennan, Allen & Unwin, 1960.
"The Decade of a Chancellor" in ƽÌØÎå²»ÖÐ History: For the Advancement of Learning, Volume II, 1895-1971 by Stanley Brice Frost, ƽÌØÎå²»ÖÐ-Queen's University Press, 1984.
"The Dilemma of Democracy: Sir Edward Beatty, the Railway Question, and National Government" in Dominion of Capital: the politics of big business and the crisis of the Canadian bourgeoisie, 1914-1947 by Don Nerbas, University of Toronto Press, 2013.