Adressé à William Osler comme patient, le poète Walt Whitman fait preuve d'une remarquable clairvoyance lorsqu'il remarque, en 1888 : « Quant à Osler, c'est un grand homme, d'une rare qualité. Je serais fort surpris qu'il ne s'élève pas très, très haut et ne devienne très célèbre dans sa profession - un jour. Il semble auréolé, auréolé de succès. »
ConsidĂ©rĂ© comme l’un des plus grands mĂ©decins de tous les temps, William Osler naĂ®t dans la petite ville de Bond Head (Ontario) en 1849 et obtient son diplĂ´me de mĂ©decine Ă l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ en 1872. Il y est nommĂ© professeur deux ans plus tard et se fait rapidement connaĂ®tre comme un penseur novateur, exigeant que ses Ă©tudiants acquièrent leur formation en classe et en milieu clinique.
Sa nouvelle approche, conçue à l’époque où les étudiants en médecine faisaient toutes leurs études sans toucher un patient, allait révolutionner l’ enseignement de la médecine. « Étudier la médecine sans livre est comme naviguer sur des mers inconnues », disait-il, « mais étudier la médecine uniquement dans les livres, c’est comme ne jamais prendre la mer ».
RecrutĂ© par l'UniversitĂ© de Pennsylvanie en 1882, puis par l’UniversitĂ© Jonhs Hopkins de Baltimore, Osler publie en 1892 son ouvrage le plus cĂ©lèbre, Principles and Practice of Medicine, oĂą il expose les idĂ©es qu’ il avait commencĂ© Ă mettre en pratique Ă Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ.
NommĂ© titulaire de la chaire de mĂ©decine Regius de l’UniversitĂ© d’Oxford en 1905, Osler est anobli en 1911. Bibliophile notoire, il a lĂ©guĂ© Ă Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ une importante bibliothèque d’histoire mĂ©dicale dont de nombreux ouvrages rares forment le noyau de l’un des plus importants fonds d’histoire de la mĂ©decine d’ AmĂ©rique du Nord.
À sa mort en 1919, le Times attribue son influence extraordinaire à sa « grande capacité d’inspirer les autres, d’inciter ses étudiants à se dépasser, et à ses idéaux personnels très élevés ». Mais la force de ses idées a survécu à sa grande influence personnelle. De fait, plusieurs des approches de la formation médicale qu’il préconisait, comme les programmes de résidence médicale et le contact avec les patients, sont encore aujourd’hui des pierres angulaires de l’enseignement de la médecine.