Sir William Macdonald a donnĂ© d’importantes sommes d’argent Ă l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et fuyait les feux de la rampe. James W. Robertson, commissaire Ă l’agriculture et Ă l’industrie laitière du gouvernement fĂ©dĂ©ral dans les annĂ©es 1890, Ă©tait pour sa part un homme plein de panache. Ensemble, cet improbable duo a crĂ©Ă© le Campus Macdonald de l’UniversitĂ© Ć˝ĚŘÎ岻ÖĐ et rĂ©volutionnĂ© l’enseignement de l’agriculture au Canada.
À la fin du XIXe siècle, l’enseignement rural était en ruines. Les populations étaient trop dispersées, les enseignants rares et les infrastructures trop mal entretenues pour accueillir des élèves. Pour inverser cette tendance, Sir William a créé le Macdonald Manual Training Fund avec l’aide de James Robertson. Entre 1903 et 1905, plusieurs établissements financés par ce fonds ouvrent leurs portes en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et sur l’Île-du-Prince-Édouard. En 1907, plus de 20 000 enfants bénéficient de ce qui est alors connu sous le nom de « Mouvement Macdonald-Robertson ».
Le Collège Macdonald, situé à Sainte-Anne-de-Bellevue à la pointe occidentale de l’île de Montréal, allait devenir le couronnement de ce mouvement. En 1904, Sir William investit 1,5 million de dollars sur un territoire agricole de 561 acres. Lorsqu’il ouvre une école sur ce terrain en 1907, il verse 2 millions de dollars supplémentaires pour ses frais d’exploitation.
James Robertson est principal du collège pendant les trois premières annĂ©es de son existence et constitue une Ă©quipe de professeurs de haut calibre, au nombre desquels figurent le pionnier en cultures cĂ©rĂ©alières Leonard S. Klinck, crĂ©ateur de la variĂ©tĂ© d’orge Pontiac et des 44 variĂ©tĂ©s d’avoine Banner, et Frank C. Harrison, bactĂ©riologiste et auteur d’une Ă©tude dĂ©cisive sur l’approvisionnement en lait de MontrĂ©al en 1914. Les chercheurs de Macdonald se mettent immĂ©diatement Ă la tâche et cultivent de nouvelles variĂ©tĂ©s de trèfle, de luzerne et de fèves de soja.Â
Vers 1929, la recherche bat son plein et les professeurs du Collège Macdonald s’attellent à la refonte de l’enseignement des sciences agricoles. Tous les cours appliqués sont alors supprimés au profit de cours de biologie fondamentale et de physique. Ce changement vaut aux programmes de premier cycle de bénéficier d’un nouveau respect et fait de nombreux émules au Canada.
Vers la fin des années 1950, il ne faisait aucun doute que le Collège Macdonald est le principal établissement d’enseignement des sciences agricoles au Canada. Il devient le premier établissement d’enseignement supérieur canadien à former des docteurs en sciences agricoles et accueille près de 20 pour cent des étudiants de premier cycle et près de 50 pour cent des étudiants doctorants en sciences agricoles du Canada. Lorsque le Pavillon Macdonald-Stewart ouvre ses portes en 1978, le campus compte déjà plus de 1 000 étudiants.
Aujourd’hui, le campus Macdonald hĂ©berge la FacultĂ© des sciences de l’agriculture et de l’environnement, l’École de diĂ©tĂ©tique et de nutrition humaine et de nombreux centres de recherche et accueille près de 1 100 Ă©tudiants de premier cycle et 500 Ă©tudiants de deuxième/troisième cycles. Au fil du temps, le campus n’a cessĂ© de prendre de l’expansion. Il occupe aujourd’hui près de 650 hectares, composĂ©s d’espaces verts, de salles de cours, de laboratoires de recherche, de pistes cyclables, ainsi que d’un , d’une ferme expĂ©rimentale, de serres et d’une EcoResidence ultramoderne, une rĂ©sidence Ă©tudiante Ă©cologique construite presque entièrement avec des matĂ©riaux recyclĂ©s.Â